Laurie Berthon : « J’ai envie de tout réussir cette année »

Chaque mois jusqu’à Rio, LePape-Info vous présente une chance de médaille française sur les prochains J.O. Avec déjà 7 titres de championne de France à 24 ans, Laurie Berthon est une des valeurs sûres du cyclisme sur piste féminin. Triple tenante du titre dans l’épreuve de l’Omnium c’est dans cette discipline qu’elle espère décrocher une médaille à Rio cet été.

Laurie Berthon

Lepape-info : Comment une petite lyonnaise en arrive au cyclisme sur piste ?

Laurie Berthon : Mes parents étaient compétiteurs, donc on m’a posée sur un vélo à l’âge de 5 ans. Au début il s’agissait de simples balades avec mes parents. Mais j’ai tout de suite eu le goût à la compétition. J’ai une grande sœur de 3 ans de plus que moi, et on adorait se tirer la bourre. Et j’ai pris une licence dès les pré-poussins, à 5 ans

Lepape-info : Ah oui tu n’as pas perdu de temps !

L.B : Oui, bon à cet âge-là, ce ne sont pas déjà des vraies courses. Ce sont des jeux, en VTT en cyclo-cross.

Lepape-info : A cet âge, vous couriez contre les garçons ?

L.B : Oui très rapidement, il y a eu de véritables compétitions, et là j’étais face aux garçons. Je m’y suis toujours habituée et ça n’a jamais été un problème. C’était même plus motivant d’essayer de les battre. Et je trouvais ça sympa de courir avec eux. A partir de cadettes j’ai connu régulièrement les courses de filles. Mais surtout en niveau national. A l’échelle régionale, nous n’étions jamais très nombreuses.

Lepape-info : Vous avez rapidement goûté à la victoire ?

L.B : Oui, déjà en petites catégories, il n’y a pas de grosses différences entre filles et garçons. J’étais attirée par les épreuves rapides. Je préférais m’imposer au sprint. Mais ce n’est pas possible dans toutes les courses sur route. En Minimes 1 j’ai essayé la piste et j’ai adoré. Dès les minimes 2 je m’alignais aux championnats de France.

Lepape-info : Qu’est-ce que vous préfériez sur  piste ?

L.B : C’est un environnement plus convivial. On coure avec tout le monde. On dispute son épreuve et puis on regarde les autres. Les courses sur route sont plus longues, donc on ne peut pas se permettre ça. Et je trouve que l’ambiance y est moins bonne. Et puis, c’est une discipline qui correspond mieux à mon gabarit. Sur route, dès que ça grimpe, ça devient plus compliqué pour moi.

Lepape-info : Comment s’est construite ta carrière ?

L.B : J’étais en première quand j’ai intégré l’Insep, en cadettes 2. C’est là que j’ai découvert le sport de haut niveau. J’ai pu y passer mon bac. Il faut rappeler qu’à l’INSEP on a 100 % de réussite au bac. C’est l’endroit idéal pour mener un double projet sportif et professionnel. On s’entraîne deux fois par jour, on travail entre les séances. C’est une excellente école de rigueur. Nous sommes dans des classes de 10, nous avons moins d’heures, mais cet apprentissage plus concentré demeure possible du fait que nous avons un enseignant pour 10 sportifs.

Lepape-info : Le cyclisme est un investissement lourd en termes de temps, et pourtant on sait qu’on n’y gagnera pas sa vie, surtout sur piste….

L.B : J’ai bien-sûr toujours su que je n’en ferai pas ma vie. Même si sur certaines périodes on peut gagner un peu d’argent. Je me suis donc lancée dans des études de STAPS, car j’adore vraiment le sport. Je suis retournée à Lyon dont je suis originaire pour passer la licence que je viens de valider !

Lepape-info : Bravo Laurie ! Et comment on en arrive ensuite à ce top niveau mondial ?

L.B : J’ai obtenu des titres français et européen en scratch ou en course aux points. Et puis l’Omnium est apparu, et j’ai délaissé un peu le sprint pour cette épreuve qui mélange sprint et endurance.  Je suis une sprinteuse, mais plutôt une sprinteuse longue, donc ça me convient. J’ai obtenu ma première sélection en équipe de France en 2012 au championnat d’Europe. J’ai conquis le titre national et obtenu des succès en coupe du monde.

Lepape-info : Rio, c’est déjà l’objectif ?

L.B : Bien sûr c’est un objectif à long terme, car ça revient tous les 4 ans. Mais nous n’y sommes pas encore. Il y a des étapes à valider. II faut se qualifier et terminer dans les 8 meilleures européennes sachant que le nombre de représentantes  par nation est limité. Donc on peut se trouver dans les huit mais s’il y a trop filles françaises devant toi, tu  peux ne pas être sélectionnée par le DTN. Donc la priorité c’’est déjà de réaliser une bonne saison, d’aller marquer des points en coupe du monde et surtout aux championnats du monde. Ce sont des objectifs différents que je prépare séparément tout en sachant que cela forme évidemment un tout.

Lepape-info : Quels sont tes axes de travail prioritaires ?

L.B : Je dois élever mon niveau général. En poursuite ainsi qu’en course aux points. Mentalement, il faut sans cesse s’améliorer. Nous avons 6 épreuves en deux jours, il ne faut jamais se déconcentrer. Mais je suis confiante, je commence à avoir de l’expérience et j’ai vraiment envie de tout réussir cette année.

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