La Yotta XP, un format inédit natation et course à pied à Vichy

Enchaîner 1 km de natation avec 8 km de course à pied à 5 reprises pour les plus solides dans un temps imparti de plus en plus court avec peu de récupération entre chaque enchaînement voilà le challenge proposé à celles et ceux qui vont prendre le départ de la YOTTA XP.

 

 
Gaël Mainard, ancien responsable du célèbre IRONMAN Vichy, est le directeur de course de la YOTTA XP, il nous présente ce beau et nouveau concept. 

 

 
Lepape-info : Gaël, comment avez-vous eu l’idée de créer la YOTTA XP ?  

Gaël Mainard : Sacha Rosenthal, le patron du groupe informatique XEFI est à l’initiative du projet né il y a seulement 4 mois avec son coach Eric qui avait envie de créer un aquathlon à répéter plusieurs fois. 1 km de natation et 8 km de course à pied est un format qu’ils font à l’entraînement car cela rentre dans un créneau pas trop long. L’un est nageur, l’autre plutôt coureur et ils arrivent en se complétant à terminer quasiment ensemble lors de leurs séances. L’idée d’en faire une course a évolué jusqu’au principe de répéter l’effort 5 fois et aussi avec différents formats pour rendre l’épreuve accessible au plus grand nombre. À la demande de certaines personnes, il y aura même un relais en duo sur le format XPS (500 m de natation, 4 km de course à pied à faire la 1ere fois en un temps limite de 40 mn).

 

Lepape-info : Vous attendez beaucoup de monde ? 

G.M : L’idée a été lancée il y a peu, l’objectif est de faire une belle course bien structurée, avec de belles images pour promouvoir l’année prochaine. Nous tablons sur 250 personnes au total avec un super plateau Elite. Quelques grands noms comme Pierre Le Corre, Denis Chevrot, Romain Guillaume, William Mennesson, Thomas Navarro, Etienne Diemunsch, Antony Costes seront au départ. Chez les femmes, Justine Guérard, Manon Genêt, Margot Garabédian, Charlène Clavel, la Slovaque Ivana Kuriackova seront présentes comme la championne de natation Lara Grangeon. Le format de la course les a séduit.

 

GAEL MEINARD
Gaël Mainard, directeur de course de la YOTTA XP

Lepape-info : Performance, endurance et stratégie sont les maîtres-mots de la YOTTA XP

G.M : Pour les Elites les temps de qualifications lors de chaque enchaînement sont faciles, leur but sera de jouer le classement général au cumul des 5 manches. Pour les amateurs il s’agira plus de gérer et passer les tours en fonction de leur niveau d’endurance et de vitesse. Après le premier enchaînement il faudra par exemple penser à se laisser une petite marge pour retourner dans le parc, récupérer ses affaires de natation et se présenter au départ de la 2ème manche. Pour certains ce sera stratégique avec un temps imparti d’une heure au début pour tout faire puis réduit de 5 minutes à chaque manche. Il faudra aller de plus en plus vite avec de plus en plus de kilomètres accumulés dans les jambes.

 

Lepape-info : Ce format natation / course peut séduire de plus en plus les personnes qui n’ont pas forcément envie de se lancer dans un triathlon  

G.M : Oui il y a par exemple ceux qui habitent en ville et qui ne peuvent pas toujours faire beaucoup de vélo à l’entraînement. Ce genre d’épreuve avec natation et course à pied de façon intense le temps d’une journée peut aussi servir de bonne préparation en vue d’un triathlon. Cela peut attirer un public assez large. En plus les concurrents peuvent avoir l’occasion de discuter ensemble entre chaque manche pour encore plus de convivialité.

 

Lepape-info : Qu’attendez-vous de cette première YOTTA XP ? 

G.M : Que cela plaise, que les concurrents soient contents et qu’ils aient l’impression d’avoir participé à une épreuve exceptionnelle malgré le peu d’inscrit(e)s.

 

Lepape-info : Petit comité qui va permettre aux amateurs de côtoyer de près des grands noms, c’est rare 

G.M : Oui effectivement, sur le format XP un concurrent sur 4 ou 5 sera Elite. Il y aura des journalistes, des spectateurs, des vidéos faites pour les réseaux sociaux en direct, cela sera une belle expérience pour les amateurs. Certains auront peut-être l’impression de se retrouver dans un GP français ou une mini Coupe du monde avec le peu d’athlètes présents autour d’eux.

 

 

Parmi les athlètes de l’Elite, Pierre Le Corre récemment champion du monde de triathlon avec le relais mixte Français et vainqueur de l’Ironman 70.3 des Sables d’Olonne sera au départ avec beaucoup d’envie.

 

Pierre Le Corre - Crédit photo FFTRI - Chris Gourdy
Pierre Le Corre – Crédit photo FFTRI – Chris Gourdy

Lepape-info : Pierre, dans quel état d’esprit abordez-vous cette 1ère édition de la YOTTA XP ? 

Pierre Le Corre : Je suis assez excité à l’idée de faire cette course, c’est un beau challenge et un bon entraînement pour moi. Cela se rapproche de certaines séances que je pouvais faire avec mon entraîneur australien Brett Sutton, je n’ai pas spécialement peur et j’ai hâte de voir ce que cela va donner.

 

Lepape-info : Un format inédit mais que vous avez testé autrement en triathlon  

P.LC : Sur le circuit mondial de triathlon WTCS, l’étape de Montréal se déroulait sur le format Eliminator (mini triathlons de 20 mn à répéter 3 fois avec environ 10 mn de récupération entre chaque manche). 3 manches de triathlon ainsi c’était copieux, c’est faisable maintenant sur la YOTTA XP faire cela sans le vélo mais 4 ou 5 fois cela me fait un peu peur. Il va falloir doser au départ et être solide sur les 4èmes et 5èmes manches.

 

Lepape-info : Le titre de champion du monde de relais mixte, la victoire sur le 70.3 aux Sables d’Olonne sont de très bons indicateurs sur votre forme actuelle  

P.LC : Je suis dans un bon état de forme. En WTCS, c’est compliqué de rivaliser avec les meilleurs qui sont notamment au dessus du lot en course à pied. Je vais essayer d’élever mon niveau pour la fin de saison et de me rapprocher du gratin mondial. Il me manque un petit quelque chose en course à pied c’est là que cela se gagne en WTCS. Sur courte distance et Half Ironman je pense être l’un des meilleurs coureurs mais pour la WTCS il faut que je travaille aussi encore le vélo pour arriver plus frais en course à pied.

 

Lepape-info : La YOTTA XP est un challenge inédit et intéressant 

P.LC : Oui notamment pour les nageurs, beaucoup se mettent au triathlon. L’aquathlon est un bon tremplin pour mettre un pied dans le triathlon. Si j’avais des nageurs à entraîner je leur proposerai ce type de séance (format YOTTA XP) car cela demande moins de vitesse en course à pied. Il faut être bon nageur en gérant bien les 8 km de course. C’est un bon challenge d’enchaîner 2,3 fois la répétition et de voir où l’on peut aller.

 

Lepape-info : L’enchainement natation / course sans passer par le vélo comme en triathlon change la donne au niveau des sensations   

P.LC : C’est plus difficile, on passe d’une position allongée à directement debout sans transition. À vélo on a tendance à être sur un rythme cardiaque plus bas. Là on sort de la natation on va encore élever un peu plus le niveau cardiaque. Pour cela le triathlon est un sport bien ordonné dans son enchainement d’épreuves (natation / vélo / course) qui est cohérent. Dans la YOTTA XP, ce qui va être encore plus dur ce sera d’enchaîner la pause et de repartir sur la natation. Les écarts entre les bons nageurs et les moins bons vont se faire, la natation demande beaucoup d’énergie avec le cardio assez élevé à gérer pendant environ 3h30 d’efforts répétés.

 

Lepape-info : Vous avez fait une préparation spécifique avant cette épreuve particulière ?   

P.LC : Oui j’ai repris les séances d’enchaînement notamment en course à pied que je faisais avec Brett Sutton (j’ai arrêté ma collaboration avec lui en juin, je referai surement des stages avec lui l’an prochain). Je courais 3 fois dans la journée avec des intensités en mode marathon par intervalles avec de la natation. Cela me servira aussi pour les championnats d’Europe de triathlon courte distance en août à Munich (en individuel mais pas en relais à priori) et les championnats du Monde longue distance ITU une semaine après. L’objectif sera mes courses individuelles et pas le relais à Munich où l’effectif va tourner par rapport à Montréal. Je mixe le court et le long cette année, la YOTTA XP est un bon compromis qui peut être fun.  

 

Lepape-info : Sur le papier, vous êtes le favori de la YOTTA XP ?  

P.LC : Oui je pense notamment sur les 3 premières manches. Après il faudra de l’endurance et gérer en course à pied l’équivalent du marathon à réaliser. L’utilisation autorisée des plaquettes va niveler les forces en natation pour les moins bons nageurs. Je ne pars pas en totale confiance car l’épreuve sera longue et difficile, il peut se passer beaucoup de choses et cela reste ouvert.

 

 

FORMAT XP

Enchainement de 1 km de natation et 8 km de course à pied avec un départ toutes les heures pour les hommes (+5′ pour les féminines), à répéter au maximum 5 fois si l’athlète a su respecter le temps exigé qui diminue de 5′ à chaque tour (soit 1h pour le 1er tour, 55′ pour le 2e tour, 50′ pour le 3e tour, 45′ pour le 4e tour ; +5′ pour les femmes à chaque boucle) pour accéder au tour suivant.

Le classement jusqu’à la fin de la 4e boucle s’effectue par addition des chronos réalisés sur chacune des boucles.

Pour la 5e et dernière manche, tous les athlètes classés à moins de 10′ du 1er au classement au terme des 4 premières manches partiront en poursuite avec leur temps de retard par rapport au leader.

 

 

FORMAT XPS

YOTTA XPS : Inscription jusqu’à 5 boucles, distances nage et course réduites

YOTTA XPS Relais : Inscription jusqu’à 5 boucles, distances nage et course réduites avec un nageur et un coureur (sans possibilité d’inverser).

Enchainement de 500 m de natation et 4 km à pied avec un départ toutes les 40′ pour les hommes et femmes, à répéter au maximum 5 fois si l’athlète a passé le cut-off qui diminue de 5′ à chaque manche (soit 40 pour le 1er tour, 35′ pour la 2e tour, 30′ pour le 3e tour, 25′ pour le 4e tour) pour accéder au tour suivant.

Le classement s’effectue par addition du temps des cinq tours.