Cinq ans après la médaille de bronze de Gwladys Lemoussu à Rio, les chances pour le paratriathlon Français seront multiples à Tokyo.
Arrivés au Japon le 17 août puis regroupés à Fujikawaguchiko pour un camp d’entraînement, l’équipe de France est résolument optimiste et sereine à l’image de Nicolas Becker, entraîneur national de l’équipe de France de paratriathlon depuis 2013 :
« Tous les membres de l’équipe de France tournent autour du Top 5 mondial et sont toujours proches du podium.
Ils sont tous en position d’aller chercher une médaille. Nous avons deux fois plus de représentants qu’en 2016 à Rio, nous visons donc le double de médailles, soit deux médailles. Mais sincèrement, j’en espère un peu plus. Tout le monde se porte bien, à l’exception des duos dans la catégorie des non-voyants et de leurs guides où la cohésion est essentielle, chaque paratriathlète a bénéficié d’une chambre individuelle pour se remettre du décalage horaire, à son rythme, sans subir d’éventuelles perturbations. Ils sont désormais tous parfaitement adaptés. Nous avons pu faire des séances intenses qui les ont rassurés. La pression commence à monter. Nous sommes presque obligés désormais de les freiner car ils ont beaucoup d’envie. »
Une envie de podium voire de titre paralympique à commencer pour Alexis Hanquinquant qui visera l’or. Le leader des Bleus, triple champion du monde de sa catégorie (2017, 2018, 2019), vainqueur de 18 de ses 20 dernières courses internationales n’a cessé de progresser alors qu’il domine largement sa catégorie depuis plusieurs années : « J’ai les crocs, tous les voyants sont au vert et j’espère qu’il n’y aura pas de pépins le jour J. »
Yannick Bourseaux, qui disputera à Tokyo ses quatrièmes Jeux paralympiques (Turin 2006 et Vancouver 2010 en biathlon puis Rio 2016 en paratriathlon) reconnait que lui et toute l’équipe de France de paratriathlon a bénéficié de très bonnes conditions d’entraînement dans une ambiance zen, loin de la pression du village et que tout le monde est prêt à ‘’fighter’’ .
Renversé il y’a 2 mois par la moto ouvreuse d’un triathlon alors qu’il était en tête, il se veut rassurant et optimiste. « Je suis content que mon accident se soit passé le 26 juin et non le 2 juillet car cela aurait été trop juste, constate-t-il. Mais là, je vais arriver à 100% sur la course. J’espère que les planètes seront alignées pour moi dimanche prochain. »
« C’est un peu étonnant de dire ça mais finalement, cet accident va peut-être lui être bénéfique, estime Nicolas Becker. Depuis qu’il a repris, tous les jours de sa préparation ont compté, il n’a pas fait une séance pour rien. Il a été concentré au maximum pour tout optimiser. Ces dernières séances ont montré qu’il était revenu juste au bon moment et en pleine possession de ses moyens. »
Première à offrir au triathlon français une médaille lors des Jeux paralympiques de Rio, Gwladys Lemoussu aborde ceux de Tokyo avec sérénité : « Les séances de ces derniers jours m’ont mise en confiance, explique-t-elle. Peu importe la place à l’arrivée, je veux juste donner le meilleur de moi-même et ne rien regretter. Bien évidemment, j’espère une médaille mais je sais, au regard de la concurrence, que ce sera difficile. Mais sur la course des Jeux, tout peut se passer. »
Ne rien regretter, un leitmotiv repris par Mona Francis : « Je suis déjà concentrée, dit-elle. Il faudra juste nager, bien pédaler et bien courir pour faire une course pleine et ne rien regretter. »
Les duos de non-voyants-guides sont eux aussi optimistes. « Les séances effectuées pendant le pré-camp nous ont permis de nous rassurer, avance Antoine Pérel. Nous sommes très enthousiastes pour la course. La performance va passer par beaucoup de concentration. Si nous parvenons à faire notre course, ça peut donner quelque chose de très bien. »
Mélange de fougue et d’expérience, le binôme constitué de Thibaut Rigaudeau et Cyril Viennot veut croire en son destin. « Le pré-camp a permis de faire les derniers réglages sur le matériel pour ne rien laisser au hasard, explique Thibaut Rigaudeau. Je suis désormais très impatient. On donnera le meilleur et advienne que pourra. » Son guide, Cyril Viennot (meilleur performeur français de l’histoire sur le mythique Ironman d’Hawai (5e en 2014) partage la même approche « Pour le moment, c’est un mélange d’excitation et d’anxiété, analyse-t-il. Dans notre catégorie, ça va se jouer à des petits détails. »
Des petits détails qui espérons pour l’équipe de France de paratriahlon feront basculer leurs chances du bon côté.
Programme du paratriathlon aux Jeux de Tokyo :
Samedi 28 août
6h30 (23h30, heure française vendredi 27/8) : PTS 4 Hommes (Alexis Hanquinquant)
6h30 (23h30, heure française heure française vendredi 27/8) : PTS2 Femmes
8h30 (1h30, heure française) : PTVI Hommes (Thibaut Rigaudeau, Cyril Viennot (guide) ; Antoine Pérel, Olivier Lyoen (guide))
8h30 (1h30, heure française) : PTVI Femmes (Annouck Curzillat, Céline Bousrez (guide).
Dimanche 29 août
6h30 (23h30, heure française samedi 28/8) : PTWC Hommes (Ahmed Andaloussi, Alexandre Paviza)
6h30 (23h30, heure française samedi 28/8) : PTWC Femmes (Mona Francis)
8h30 (1h30, heure française) : PTS5 Hommes (Yannick Bourseaux)
8h30 (1h30, heure française) : PTS5 Femmes (Gwladys Lemoussu)
Format des courses : 750 m de natation, 20 km de cyclisme, 5 km de course à pied.
Catégories de handicap :
> PTWC (Paratriathlon WheelChair)
Utilisateurs de fauteuils roulants. Les athlètes doivent utiliser le handbike couché sur le parcours vélo et un fauteuil de course sur la partie course à pied.
> PTS2 (ParaTriathlon Standing – catégories debout)
Handicap sévères. Dans les deux parties vélo et course, les athlètes amputés peuvent utiliser des prothèses approuvées ou autres dispositifs de soutien approuvés.
> PTS3 (ParaTriathlon Standing – catégories debout)
Handicaps significatifs. Dans les deux parties vélo et course, les athlètes amputés peuvent utiliser des prothèses approuvées ou autres dispositifs de soutien approuvés.
> PTS4 (ParaTriathlon Standing -catégories debout)
Handicaps modérés. Dans les deux parties vélo et course, les athlètes amputés peuvent utiliser des prothèses ou autres dispositifs de soutien approuvés.
> PTS5 (ParaTriathlon Standing – catégories debout)
Handicaps légers. Dans les deux parties vélo et course, les athlètes amputés peuvent utiliser des prothèses ou autres dispositifs de soutien approuvés.
> PTVI (ParaTriathlon Visual Impairment)
Déficit visuel partiel ou total (IBSA / l’IPC définit des sous-catégories B1, B2 et B3). Cette catégorie inclut les athlètes qui sont totalement aveugles (aucune perception de la lumière dans les deux yeux), les athlètes ayant une perception de la lumière (B1) et les athlètes partiellement voyants (B2-B3). Un guide est obligatoire.