Jean-Pierre Buix : « Je ressens de la joie, de la nostalgie, de la fierté d’avoir fait partie de cette aventure. »

Le Rwandais Félicien Muhitira s'est adjugé la 45e édition de Marseille-Cassis en 1h01'32 devant le Marocain Youssef Benhad et le Français Félix Bour.
Chez les femmes victoire de la Française Clémence Calvin en 1h13'39 avec 15 secondes d'avance sur sa compatriote Ophélie Serra-Boxberger. Manon Coste complète le podium féminin 100% Français.
Cette 45e édition de Marseille-Cassis était la 41e et la dernière de Jean-Pierre Buix, le speaker emblématique de cette course mythique s'est confié avec son enthousiasme habituel. Entretien.

Jean-Pierre Buix a animé ce dimanche son 41e et dernier Marseille-Cassis.

Lepape-info : Jean-Pierre, que retenir de ces 41 éditions de Marseille-Cassis au micro ?

Jean-Pierre Buix : Tout se bouscule un peu dans ma tête, la première fois je découvrais un monde la course arrivait au stade du Pignier à Cassis, j’ai le souvenir quelques années plus tard de Michel Jazy à l’arrivée, c’était impressionnant pour moi qui commentait les courses régionales où j’ai d’ailleurs connu André Giraud le fondateur de Marseille-Cassis. C’est une course faite par des coureurs pour des coureurs, les organisateurs ne sont pas là pour faire du business, l’argent gagné va au club de la SCO Ste Marguerite et aux jeunes du club. Je retiens l’amitié, la convivialité, la joie de vivre. La SCO Ste Marguerite c’est une grande famille, avec les années je pense que je faisais partie de la famille, on m’aime j’ai encore reçu pour ma dernière des témoignages des coureurs, on m’a même remis un trophée de micro d’or symbolique !

Marseille-Cassis c’est la grande fête de l’amitié, du sport. Dans ces temps troubles où l’individualisme, l’égoïsme prennent le dessus on est tous dans un soucis de partager un plaisir commun. J’ai connu Marseille-Cassis avec beaucoup moins de coureurs au début, après l’arrivée au stade du Pignier, il y a eu l’arrivée sur le port de Cassis maintenant et depuis quelques années il y’a 20 000 participant(e)s, 17000 étaient sur liste d’attente cette année. Dans la course un pasteur me disait : « Il y’a 20 000 coureurs mais j’ai l’impression que la course ne s’adresse qu’à moi, tout le monde fait comme s’il n’y avait que moi, on voit cela nulle part ailleurs. » Je ressens de la joie, de la nostalgie, de la fierté d’avoir fait partie de cette aventure.

Lepape-info : Cela fait quoi d’être la voix de Marseille-Cassis que quasiment tous les coureurs connaissent ?

Jean-Pierre Buix : Je retrouve chaque année des coureurs que j’ai croisé ailleurs où j’anime en Belgique, à Lille, sur Marvejols-Mende ou ailleurs… Cela fait plaisir tu te dis que tu as compté dans leurs esprits. Je retiens aussi que je suis resté pendant 41 éditions il n’y a pas beaucoup d’animateurs qui ont eu une telle longévité sur les courses, c’est une fierté tout en restant humble, je suis au service des coureurs, de la course, c’est une passion, les gens courent pour leur plaisir, la vie est tellement difficile maintenant que de se retrouver unis ici, c’est formidable, j’ai rencontré des gens extraordinaires au sein de l’équipe d’organisation en un peu plus de 40 ans, c’est fabuleux.

Lepape-info : Être au cœur de la course qui va d’une ville à l’autre ce fut aussi un grand bonheur  

Jean-Pierre Buix : En plus d’animer, j’ai pu encore cette année commenter la course sur la moto tête de course pour France Bleu Provence, je l’ai fait auparavant pour Europe 2, RMC c’est une expérience incroyable. Pour l’organisation c’est aussi quelque chose de formidable, tu n’as pas le droit à l’erreur. Cette année encore 10 minutes avant le départ on avait pas encore l’autorisation de la Préfecture pour donner officiellement le départ mais comme à chaque fois on a le feu vert juste avant et tout se passe très bien. Cela fait comme une petite étape du Tour de France d’une ville à l’autre, je garderai toujours cette vision avant le départ au pied du stade Vélodrome, les escaliers sont remplis de concurrent(e)s qui partent plus tard pour voir d’une position plus élevée le départ des élites, des premiers, les escaliers sont colorés de vert, rouge, jaune, blanc etc… l’ambiance au départ est grandiose avec encore cette année un clapping de tous les concurrents.

Lepape-info : Ne plus animer Marseille-Cassis, cela ne va pas être trop difficile ?

Jean-Pierre Buix : Oui mais je vais encore animer quelques concours de boules, quelques courses à côté de chez moi autour de Buis-les-Baronnies (Drôme), bien sur que cela va me manquer je me rappelle quand j’animais Paris-Versailles je me retrouvais au pied de la Tour Eiffel, du Château de Versailles sur ces larges avenues, cela donne le frisson, c’est grandiose, on est content d’être au service des coureurs.

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