Comment avez-vous effectué vos débuts en trail ?
Florian Mairy : J’ai commencé le trail par les petites courses pour enfants en suivant mon père sur des évènements comme l’Ardéchois ou les Templiers. Je me suis tout de suite pris au jeu et j’ai continué sur les 10 km de ma région, les raids orientation et multisports vu que je pratiquais le VTT, l’escalade et le kayak au lycée. A présent, je me suis recentré sur le trail. Cela me permet de me défouler, de penser à autre chose et d’oublier toutes les contraintes, on est toujours bien après une séance course. En prime, j’adore être dans la nature et particulièrement en montagne. J’ai envie de monter le plus rapidement possible sur chaque sommet, de découvrir les vues qu’il offre.
Ma première véritable course a été le 23 km du trail du Ventoux en 2009 et le meilleur souvenir de mes débuts reste ma participation en 2011 au Raid O’bivwak avec ma copine. Deux jours et une nuit formidables en montagne, avec un départ en chasse avant le lever du jour, car nous étions dans les premières équipes mixtes. Deux jours de complicité pour vadrouiller en montagne avec de superbes conditions et une arrivée dans le top 10 partagée avec la famille qui courait aussi mais sur un circuit plus court.
Quels sont les terrains que vous préférez ?
F. M. : Les parcours techniques en montagne, avec du dénivelé typé skyrunning. Il faut tout le temps être concentré, ne rien lâcher, bien lire le terrain, les trajectoires à prendre pour être le plus rapide possible, tout en étant économe en énergie. Je n’ai pas testé beaucoup de distances, je suis resté entre 20 et 50 km. Je pense que pour l’instant, je suis plus fort sur des parcours de 20 à 35 km avec du dénivelé. Je vais encore travailler sur ces distances en 2014. Tous les chemins me conviennent et en particulier ceux qui sont techniques et boueux.
Quels objectifs vous êtes-vous fixé pour cette année 2014 ?
F. M. : Après une ouverture sur le Snow Trail Ubaye Salomon en février et de belles semaines d’entraînement, j’ai ressenti une douleur au niveau du genou moins d’une semaine avant le trail du Ventoux. Rien de méchant mais cela m’a quand même obligé à déclarer forfait afin de ne pas compromettre la suite de la saison. Après quelques jours de repos j’ai repris l’entraînement pour préparer mes objectifs à venir tels que le Festa Trail mi mai, l’Altispeed en juillet et le 42 km de l’Ubaye Salomon en août. Je vais essayer de me rapprocher petit à petit des podiums scratch pour ma dernière année en catégorie espoir.
Quel regard portez-vous sur l’évolution du trail ?
F. M. : Le trail est de plus en plus populaire et facile d’accès. Beaucoup de coureurs sur route en ont marre et viennent maintenant sur les chemins. C’est très bien, car cela amène de nouveaux coureurs rapides et contribue à augmenter le niveau. L’entraînement du traileur est de plus en plus cadré. Je pense que dans l’avenir un fossé va se créer entre la « masse » et une « élite » de plus en plus dense. On commence à le voir sur les grandes courses où des sas élite sont mis en place. Les courses en duo ou trio sont de plus en plus prisées et je pense que ce format sera de plus en plus développé dans les prochaines années.
Les urban trail et les KMV fleurissent un peu partout et ce n’est pas fini. Chaque fédération veut sa part du gâteau, créer son propre championnat, l’an dernier sur le même week-end avait lieu les France FFA de KMV, les France skyrunning de KMV et une épreuve de coupe du monde de KMV. Tout cela manque clairement de lisibilité, à un moment ou un autre il faudra harmoniser tout cela.
A quoi ressemble votre entraînement ?
F. M. : En 2012 et 2013, j’étais coaché par Romain Guillot qui m’a fait découvrir l’entraînement structuré et m’a énormément fait progresser. Cette année, j’ai commencé un travail avec Christophe Malardé et tout se passe très bien. Mes études en STAPS, facilitent ma préparation et je m’entraîne entre 5 et 7 jours par semaine en fonction du planning établi par Christophe. En 2013 j’ai parcouru environ 2000 km en totalisant ski rando, vélo et trail sur 100 km de dénivelé positif et avec 210 heures d’entraînement. J’ai été contraint à un arrêt sur blessure de la mi-juillet à mi-septembre.
J’utilise au plat ou en côte tous les types d’entraînement et d’intensité : endurance, VMA, seuil… Leur durée dépend de la période et de la course préparée. Je complète parfois avec du ski de fond ou du vélo pour les sorties longues d’endurance.
Propos recueillis par Robert Goin