Florent Manaudou champion olympique du 50 m nage libre à Londres en 2012, Mélina Robert-Michon vice-championne olympique du lancer du disque à Rio en 2016, Nantenin Keïta championne paralympique sur 400 m à Rio en 2016 et Alexis Hanquinquant champion paralympique de paratriathlon à Tokyo en 2021.
Voilà le somptueux quatuor désigné pour emmener l’équipe de France olympique et paralympique lors des Jeux de Paris qui approchent à grands pas.
Ils et elles ont livré leur impressions avant de vivre un moment qui restera gravé à jamais dans leurs mémoires de champions et championnes.
Florent Manaudou : « Le message à faire passer est l’unité, on ne vit pas une période facile avec les guerres dans le monde, les élections en France, il y a beaucoup de déchirements, le sport est l’un des rares vecteurs de rassemblement. »
Florent Manaudou : « Il y a plein d’étoiles dans les yeux, j’ai envie de vivre le moment pleinement le 26 juillet, j’ai eu un aperçu en portant la flamme à Marseille, je pense que cela sera beaucoup plus fort, j’ai hâte se sentir cette puissance de l’équipe de France derrière moi. Je vois mon rôle un peu comme celui d’un grand frère, certains athlètes ont parfois besoin d’un guide, ils ne vont pas venir forcément me poser des questions mais je vois plus mon rôle comme celui d’un guide de la performance ou avec juste un regard, leur dire bonjour. C’est important de sentir l’unité autour de cette équipe, on se sent plus légitime tous les 4 en ayant été élus par nos pairs. Je ressens beaucoup de fierté, de responsabilité, c’est un rêve que je ne pensais pas forcément accessible lorsque j’étais jeune. Au fil des Jeux je me suis dit pourquoi pas, je suis très fier de faire partie de la « famille » des porte-drapeaux. Lorsque l’on m’a annoncé que je serai porte-drapeau ce fut une double sensation de soulagement et d’excitation. Je savais que j’étais dans les favoris au contraire de l’annonce pour porter la flamme où c’était une vraie surprise, je suis très reconnaissant envers les athlètes, on se sent porté par cette équipe, il n’y a rien de politique, ce sont les athlètes qui décident de leur porte-drapeau, capitaine… J’ai reçu des messages d’athlètes qui vont aux Jeux qui ont voté pour moi et que je ne connais pas, je trouve cela très sympa, je suis content de pouvoir véhiculer quelque chose de positif. Le message à faire passer est l’unité, on ne vit pas une période facile avec les guerres dans le monde, les élections en France il y a beaucoup de déchirements, le sport est l’un des rares vecteurs de rassemblement. Quelque soit notre affinité politique, notre religion, notre couleur de peau on veut juste performer pendant les Jeux. On est tous d’accord pour dire que l’unité est le mot fort de ces Jeux. »
Mélina Robert-Michon : « Je vois mon rôle dans l’accompagnement, être là pour les athlètes, je suis beaucoup dans le partage, avoir ce rôle de petite maman que j’ai déjà en athlétisme. »
Mélina Robert-Michon : « Je ressens une très grande fierté d’être porte-drapeau de cette belle délégation à Paris en France, il n’y a pas grand chose au-dessus quand même. Jamais je n’aurais imaginé quand j’ai commencé l’athlétisme ou lors de mes premiers Jeux un jour tenir ce rôle. Quand je regardais les Jeux avec les porte-drapeaux que ce soit Jackson Richardson, Marie-Jo Pérec, David Douillet, je les regardais avec de grands yeux en me disant que c’étaient des athlètes d’un autre monde dont je ne faisais pas partie. Cela me touche beaucoup et je me dis qu’il n’y a rien d’impossible dans une carrière, il y a plein de manières différentes de vivre sa carrière. Certains obtiennent une médaille dès leurs premiers Jeux, moi cela m’a pris du temps, j’ai construis mon chemin et je suis contente de savoir que ce chemin, le fait de n’avoir jamais rien lâché est aussi cela qui a plu aux athlètes qui ont voté pour moi. Je vois mon rôle dans l’accompagnement, être là pour les athlètes, je suis beaucoup dans le partage, avoir ce rôle de petite maman que j’ai déjà en athlétisme. J’ai envie de leur dire : « Nous sommes là, n’hésitez pas, il faut savoir se reposer sur le collectif. » C’est important de veiller les uns sur les autres et de partager lorsqu’il y a des moments un peu plus difficiles, c’est comme cela que l’on est plus forts. Je serai disponible pour eux, j’ai envie de les aider à se réaliser. On a la chance de vivre ces Jeux en France, tout le monde ne pourra pas réussir mais le but c’est de donner le maximum, de pouvoir enfin récolter le fruit du travail accompli en amont. C’est tellement dur de se qualifier aux Jeux que j’espère qu’ils pourront vraiment donner le maximum. Après médaille ou pas médaille on verra mais ils et elles ne faut pas avoir de regret. »
Alexis Hanquinquant : « Ce sera la première fois qu’il y aura les Jeux paralympiques en France, on sait que le parasport est méconnu en France aujourd’hui, par les performances je suis persuadé que l’on va booster tout cela et faire prendre conscience que le sport est accessible à tous, qu’il le faut pour tous. »
Alexis Hanquinquant : « Beaucoup de fierté, d’humilité, je remercie tous les athlètes qui ont voté pour moi. J’ai un grand-père qui n’est plus là et qui a combattu pour la France, ce drapeau bleu-blanc-rouge compte beaucoup et je pense qu’il serait fier de son petit-fils. Je suis chauvin, je suis fier d’être Normand, d’être Français, cela me touche énormément que je puisse représenter mon pays de cette façon et encore plus mon sport puisque c’est la première fois que le triathlon va avoir un porte-drapeau aux Jeux. C’est une grosse responsabilité, je pense qu’avec Nanto (Keïta) on a un beau binôme paralympique pour changer le regard sur la différence, le handicap. Ce sera la première fois qu’il y aura les Jeux paralympiques en France, on sait que le parasport est méconnu en France aujourd’hui, par les performances je suis persuadé que l’on va booster tout cela et faire prendre conscience que le sport est accessible à tous, qu’il le faut pour tous. Je veux porter ce message de faire du sport tous ensemble avec bienveillance et dans le partage, il y a une activité physique pour chaque personne. On parle de sport de haut niveau sur les Jeux mais il y a aussi du sport loisir, du sport santé et c’est très important. À 38 ans, je pense que je suis un grand frère, si je peux apporter de l’expérience aux plus jeunes je le ferai avec grand plaisir, si je peux apporter un peu d’humour à ceux qui sont stressés ce sera aussi avec grand plaisir, je me rends disponible auprès des athlètes qui en auront besoin, j’ai prouvé à travers ma carrière que je pouvais gagner des grosses courses et c’est tout ce que je souhaite à cette délégation paralympique et olympique . Cette double casquette avec un nouveau titre paralympique à aller chercher je vais devoir l’emmagasiner , cela peut prendre un peu d’énergie d’être porte-drapeau mais je ne manque pas d’énergie, cette médaille d’or, je la veux à tout prix autour de mon cou, je suis prêt pour cela, il faudra compter sur moi. IL y aura beaucoup d’émotion lors de la cérémonie d’ouverture sur les Champs-Elysées, ce sera grandiose il y aura ma famille, mes amis j’ai envie de partager cela avec eux du mieux possible, avoir des étoiles plein les yeux et transmettre cette magie. C’est une seule fois dans notre vie, c’est historique, j’espère que les récalcitrants profiteront quand même de ce bain de foule et vivront fort les Jeux.
Nantenin Keïta : « Je vois mon rôle comme celui d’un chef d’orchestre mais pas celui qui va utiliser sa petite baguette pour diriger mais celui qui va essayer de créer une harmonie pour que tout le monde arrive à jouer ensemble, à s’entendre pour à la fin de la représentation se dire : « On a cartonné, la musique était trop cool ! » »
Nantenin Keïta : « C’est un honneur, une fierté, une marque de confiance, nous avons été élus par nos pairs avec les sélectionnés et ceux qui sont encore en lice je me dis que j’ai ma place et cela fait plaisir. Je mesure la chance que j’ai. J’en ai vécu des Jeux Paralympiques mais là ce sera différent car cela se passera en France, à la maison, ce seront mes 5èmes Jeux, ce sera une nouvelle équipe de France. C’est une aventure humaine que l’on vit depuis très longtemps, il y a eu la phase de candidature et maintenant on y est presque. Je vois mon rôle comme celui d’un chef d’orchestre mais pas celui qui va utiliser sa petite baguette pour diriger mais celui qui va essayer de créer une harmonie pour que tout le monde arrive à jouer ensemble, à s’entendre pour à la fin de la représentation se dire : « On a cartonné, la musique était trop cool ! » L’an dernier, j’étais capitaine de l’équipe de France lors des Mondiaux de para athlétisme, ce rôle m’a permis de mesurer à petite échelle cet engouement médiatique et aussi de se rendre compte d’être là pour les autres en pensant à soi. »