Lepape-info : Elodie, dans quel état d’esprit êtes-vous alors que vous êtes en France et pas au Maroc ?
Elodie Bonnin : Le départ devait avoir lieu effectivement ce dimanche matin, on y a tous pensé déjà dès vendredi dernier, jour normalement de notre arrivée sur place avant les vérifications techniques d’usage. On s’était dit qu’on était dans l’avion qu’on arrivait. Quand on s’entraînait il y’a quelques semaines avec ma soeur, nos sacs étaient lestés avec des pâtes samedi elle m’a dit qu’elle avait symboliquement mangé des pâtes d’un paquet qui traînait dans son sac ! Entre coureurs on s’est envoyé des messages d’encouragements ce week-end comme si on allait faire la course, on s’est souhaité bonne chance en se donnant rendez-vous à l’arrivée, c’est drôle. Avec ma soeur on s’est amusé à faire une petite vidéo mêlée avec des images d’archives de l’épreuve comme si nous prenions le vrai départ comme prévu.
Lepape-info : Visiblement c’est bien vous gardez le moral
E.B : On reste positifs, on va bien, on est juste chez nous, évidemment on ronge notre frein parce qu’on aimerait y être. Après l’organisation nous a prévenu du report il y’a un mois donc suffisamment tôt pour arrêter l’entraînement. On a relâché la pression, on relativise d’autant que toutes les courses sont à la même enseigne, certaines sont mêmes annulées alors que le marathon des sables est juste reporté. On se dit que l’aventure sera encore plus belle.
« Je vis le confinement comme un retour aux sources avec la nature qui reprend ses droits. Le fait d’être confinée me fait vivre en mode santé à 100%, je fais du sport parce que j’ai le mental pour m’entraîner mais je comprends que cette période soit dure pour certaines personnes. »
Lepape-info : Bonne nouvelle, votre soeur sera aussi disponible pour être avec vous en septembre pour le marathon des sables
E.B : C’est magique, ce n’était pas gagné mais elle a réussi à pouvoir se libérer à nouveau pour le mois de septembre. Je n’étais pas sûre de le faire si elle n’était pas disponible. Le marathon des sables c’est une aventure humaine et de me retrouver seule à faire 250 km dans le désert, à souffrir … alors qu’avec elle je suis sûre de le terminer. Cela s’annonce très chouette.
Lepape-info : Ce report a chamboulé votre préparation ?
E.B : Lors de la conférence de presse de présentation juste avant le report, je me souviens de Laurence Klein qui a remporté 3 fois le Marathon des Sables. Parmi ses conseils, elle avait dit que cela ne servait à rien de s’entraîner (hormis le faire une ou deux fois) avec des sacs de 10-12 kg sur le dos comme nous le faisions constamment avec ma soeur. Depuis j’ai revu mon entraînement, je le fais différemment. Le report et la nouvelle vie de confinement ont changé aussi ma façon de me préparer. Je cours tôt le matin en respectant le kilomètre d’éloignement autour de chez moi, je fais du fractionné, des allers-retours, je ne croise personne. Ensuite j’enchaîne avec une heure de renforcement musculaire. En gros, je fais 2 heures de sport par jour donc plus qu’avant avec du spécifique et quand je ne cours pas je fais du vélo d’appartement. J’en parlais l’autre jour avec ma soeur et on se disait que nous allions être plus prêtes pour le marathon des sables en septembre que s’il avait eu lieu maintenant. On fait plus du tout de sorties de 3h et plus, on fait moins de quantité mais plus de qualité avec un gros travail au niveau des cuisses, abdos et dos finalement bien plus important pour une épreuve comme le MDS.
Lepape-info : Comment envisagez-vous la suite de la préparation quand le confinement sera terminée ?
E.B : J’ai presque peur de l’après-confinement où je ferais moins de sport qualitatif. Ce sera l’été pendant les vacances, c’est toujours délicat de s’entraîner à cette période parce que le rythme est encore modifié. Le confinement en fait me donne un cadre, une fois qu’il sera fini et que la vie reprendra doucement et progressivement je ne sais pas ce qui m’attends. Le marathon des sables c’est une aventure et le report de l’épreuve allonge la période de stress.
Lepape-info : Comment vivez-vous la période actuelle de confinement ?
E.B : Je vis le confinement comme un retour aux sources avec la nature qui reprend ses droits. Le fait d’être confinée me fait vivre en mode santé à 100%, je fais du sport parce que j’ai le mental pour m’entraîner mais je comprends que cette période soit dure pour certaines personnes. Cette situation que nous vivons est peut-être le seul moyen qu’a trouvé la nature pour nous faire nous rendre compte que l’on ne respecte rien, que nous ne sommes pas écolo etc … et là nous arrivons enfin à être collectifs. Je me suis aussi rapproché de beaucoup de gens, je ne suis pas coach mais tous les matins à 7h30 j’ai fixé un rendez-vous par Skype avec une dizaine d’amis pour une séance de renforcement musculaire. C’est juste pour le plaisir de partager quelque chose avec eux.
Départ du marathon des sables 2020 … enfin presque (vidéo réalisée par Elodie et sa soeur)
4 réactions à cet article
Braastad
Marre de voir Élodie Bernascon partout …elle n’est pas la seule à faire le mds et puis elle a surtout une boîte de com …merci …inintéressant …
Astrid Delanoy
Super les filles, bravo
Eric Dubelle
Génial ! Bravo et courage à tous les coureurs du Marathon des sables
anais durant
J’ai tellement envie d’y aller !!! super les soeurettes. profitez bien.