Lepape-info : Emmanuel, l’Eco-Trail est une course qui vous réussit plutôt bien, comment l’abordez-vous cette année ?
Emmanuel Gault : C’est un peu « mon jardin ». Revenir sur une course que l’on a déjà gagnée, c’est toujours un peu compliqué. En plus, c’est une course longue, il peut y avoir pas mal d’imprévus. L’an dernier, j’ai eu un « trou » en milieu de course, la victoire m’échappe un peu sur cet épisode-là. Et puis j’avais fait pas mal de courses avant, où j’avais laissé un peu d’influx.
Cette année, j’ai de nouveau très envie de gagner, ce qui ne veut pas dire que ce n’était pas le cas lors des deux dernières éditions. Mais j’ai simplifié mon planning. J’ai couru le Gruissan Phoebus Trail en février, où j’avais déjà de bien meilleures sensations. L’Eco-Trail est ma première priorité de la saison.
Lepape-info : Qu’est-ce qui vous plaît tant dans cette course ?
Emmanuel Gault : Beaucoup de choses ! D’abord, il y a un lien affectif très fort car c’est la première très grosse course que j’ai gagnée. J’adore aussi Paris, je m’y rends 2 à 3 fois par an, tout simplement parce que je suis un amoureux de cette ville. L’Eco-Trail offre un beau mariage entre la nature et la ville. Et puis, il y a l’arrivée à la Tour Eiffel…
Lepape-info : Est-ce que le parcours, avec un départ plutôt roulant puis davantage de dénivelé, vous séduit également ?
Emmanuel Gault : En 2009, pour ma première participation, je n’étais pas encore trop habitué à travailler le dénivelé, donc le parcours me convenait parfaitement avec un départ roulant. Depuis, j’avais un peu sacrifié la vitesse et la force sur le plat parce que le trail, c’est quand même essentiellement des courses avec dénivelé. Cette année, j’ai un peu ré inversé la vapeur, en bossant à nouveau beaucoup sur le plat, j’attaquerai la montagne après l’Eco-Trail.
Cela dit, au milieu du parcours, entre les 20è et 50è kilomètres, il y a de bonnes montagnes russes qui font vraiment mal aux jambes. Ce n’est vraiment pas un parcours tout plat ! Et les bosses sont compliquées à négocier, avec de forts pourcentages.
Lepape-info : Comment imaginez-vous la course cette année ?
Emmanuel Gault : Très rapide ! Je pense que ce sera l’édition la plus relevée depuis sa création. Sur ce parcourt, on part toujours à bloc, on court généralement le premier semi en 1h20. Après le 20ème kilomètre, les 5/6 plus costauds se retrouvent en tête, et puis, entre les 40ème et 50ème kilomètres, le plus fort se détache. J’imagine à peu près la même configuration : un groupe de 10 à 15 coureurs au premier ravitaillement, et un écrémage assez conséquent au 50ème. Mais avant, je ne vois pas de gros écarts cette année, car le niveau s’est densifié. Cela promet une belle lutte dans les 30 derniers kilomètres.
Lepape-info : Erik Clavery, champion du monde, sera notamment présent. Comment cela se passe-t-il entre vous ? Vous êtes à la fois adversaires et tous deux membres du Team Asic Trail…
Emmanuel Gault : Ca se passe relativement bien ! Avec Erik, on était amis avant d’avoir des résultats tous les deux. Et pour l’instant, on arrive à avoir de bons résultats chacun de notre côté, donc ça se partage plutôt bien ! On est content l’un pour l’autre. C’est forcément plus compliqué à gérer quand l’un des nous deux fait un résultat et pas l’autre. Mais en tout cas, il y a une bonne émulation. Ca m’incite à mettre les bouchées doubles, c’est une bonne petite pression.
Lepape-info : Après avoir remporté la CCC en 2011, vous vous tournez vers l’UTMB ?
Emmanuel Gault : Oui, c’est mon gros objectif de la saison. Je l’avais décidé après les championnats du monde l’an dernier, et donc avant la CCC. Mais ma victoire sur la CCC m’a confirmé que c’était une bonne idée d’y aller. Pour moi, l’UTMB, c’est vraiment la plus grosse course, le bout du bout…
Lepape-info : Il y a quand même aussi la Diagonale des Fous…
Emmanuel Gault : Oui, c’est vrai que si je devais avoir un autre objectif plus lointain, ce sera la Diagonale des Fous, mais pas avant 2014. L’an prochain, il y aura les championnats du monde…
Lepape-info : Savez-vous quelle est votre marge de progression ?
Emmanuel Gault : Je sais qu’elle est importante, parce que mon emploi du temps fait que je ne peux pas énormément m’entraîner (il est directeur d’école, et père de deux enfants, ndlr). Je ne sais pas où sont mes limites. J’ai augmenté mon entraînement par rapport à l’an dernier, avec deux séances de plus par semaine, pour pouvoir aller plus loin.
Emmanuel Gault
Né le 28 novembre 1976
1.78 m – 68 kg
En couple, père de deux enfants de 5 et 10 ans
Directeur d’école
Membre du Team Asics Trail 2012
Palmarès
2011
Vainqueur de la CCC
Vainqueur de l’Oxygen Challenge
Vainqueur du Trail du Vignoble Nantais
Vainqueur de la Gapen’Cimes
2ème de l’Eco-Trail
2ème de la SaintéLyon
3ème du TTN long
2010
Vainqueur de l’ultra Aubrac
2ème de l’Eco-Trail
2ème de la SaintéLyon
3ème des Templiers
2009
Vainqueur de l’Eco-Trail
2ème de la SaintéLyon