Thibaut Baronian Team espoir Salomon

Thibaut Baronian : « Souffrir ne me fait pas peur »

Racontez-nous vos débuts en trail et les raisons de votre choix pour cette discipline….

Thibaut Baronian : Lors des entraînements pour le ski, nous faisions beaucoup de course à pied, avec ou sans chrono, hors bitume, et de marche en montagne. J’y prenais déjà beaucoup de plaisir. C’est pour cela que j’ai choisi de revenir à la course quand j’en ai eu l’occasion, après mon entrée à l’école de kiné. C’est un effort qui est finalement proche de celui du ski.
J’ai participé à mon premier trail en avril 2010 avec le 18 km du Rêverot Trail à Pierrefontaine-les-Varans dans le Doubs. J’ai terminé deuxième auscratch, une surprise !
Dans le trail, j’apprécie la liberté du choix du terrain, du lieu, des coureurs qui t’accompagnent ou pas, le plaisir de pouvoir partager la discipline avec de nombreuses personnes. L’équilibre entre une part de solitude et une part de partage. On ne dépend pas de grand-chose, juste d’un short, d’un tee shirt et d’une paire de chaussures ! J’adore !

Quels sont vos distances et terrains préférés ?

T.B. : Le kilomètre vertical ressemble énormément à l’effort du ski de fond, ce qui me convient plutôt bien, même si ce n’est pas la discipline que j’affectionne le plus. Je préfère la course de moyenne distance. Un effort ni trop long ni trop court, donc pas trop rapide. Il faut être à la fois endurant et véloce, négocier pas mal de changements de rythme, avec une gestion de course qui prend de l’importance et accessible à de nombreux coureurs. J’aime les bosses et les parties techniques. Les conditions extrêmes, comme en ski, me réussissent bien aussi !

Avec quel état d’esprit abordez-vous une course ?

T.B. : Je suis un compétiteur, c’est sûr. Mais je ne me prends pas la tête ! Je recherche un peu tout quand je vais sur une course : me faire plaisir en courant, profiter et découvrir de nouveaux paysages, me régaler quoi ! Mais je ne cache pas que pour moi, le plaisir passe aussi par la performance. Je ne pense pas être stressé et renfermé à l’approche d’une course, mais plutôt relax, même si j’essaie de « faire le métier » au maximum comme on dit dans le jargon ! J’aime les course difficiles, j’aime souffrir, ça ne me fait pas peur !

Quels sont vos points forts et faibles ?

T.B. : Je me sens le plus fort sur les parcours entre 30 et 50 km, type maratrail. Je suis à l’aise sur les tracés « casse pattes », avec les bosses et des relances. J’adore la montée ! Encore un peu de travail en descente ne me fera pas de mal. Je n’aime pas de trop le bitume !

Retour en 2011, quel bilan tirez-vous de votre année ?

T.B. : C’était une année test pour moi, sans obligation « résultats » en début de saison. J’avais pour priorité de gagner en endurance, en puissance, d’acquérir de l’expérience, de me faire plaisir. Au fil des mois j’ai revu mes objectifs à la hausse vu que ça marchait pas mal. Ma sélection team Salomon est devenue prioritaire tout en visant un résultat personnalisé sur chaque course : top 5, 10, 20… Je suis entièrement satisfait de ma saison 2011. J’ai été en constante progression, j’ai pu courir sur tous les types de parcours, je me suis fait énormément plaisir et j’ai atteint mes objectifs sur chaque course.

Quel sera votre calendrier 2012 ?

T.B. : Cette année, priorité à la National Trail Running Cup Salomon / Endurance Mag. Il y de super courses dont beaucoup me correspondent, avec pas mal de bosses. Remonter sur la boîte, comme j’ai pu le faire sur la première étape, serait une belle récompense !
Je vise en particulier le Marathon du Mont-Blanc. Ma 8ème place de l’an dernier m’a vraiment fait prendre conscience que c’est sur ce type de parcours que je pouvais être fort. C’est une course qui attire beaucoup de monde, les places vont être chères encore une fois.

Thibaut Baronian Team espoir SalomonComment s’organise votre entraînement ?
T.B. : Je fais en moyenne 4 à 5 séances par semaine. Je suis encore étudiant cette année, du coup je m’organise différemment d’une semaine à l’autre, suivant mon programme, mon emploi du temps, les stages et les examens. Sans compter les séances statiques type musculation. D’après mon GPS je cours par an environ 2 200 km, 250 heures et 80 000 m de dénivelé positif.
J’essaie de varier un maximum mon programme, en relation bien sûr avec les courses à venir. J’intègre quasi chaque semaine une séance longue et une séance de préparation physique générale (PPG). Le reste est composé d’intervalles training et de séances plus cool. Quand je rentre chez mes parents en Haute-Savoie, j’en profite pour faire plus de dénivelé.
Je pense qu’un coureur complet de trail running doit être capable de passer partout, par tous les temps, sur tous les types de terrains et de courses. Chaque intensité est bonne à travailler, suivant ce que l’on recherche, le stade et le niveau de préparation et les courses visées. J’effectue en début de saison un peu plus souvent des intervalles courts pour travailler la vitesse et des moyens-longs ensuite. Le tout essentiellement sur terrain souple.
Je suis quelqu’un d’assez solitaire et aime m’entraîner seul. Mais ça ne m’empêche pas de courir parfois avec quelques potes du Team. J’apprécie aussi beaucoup de me retrouver entre athlètes pour des stages, comme on pouvait le faire avec le ski.

Quel regard portez-vous sur l’essor du trail, son organisation ?

T.B. : Le trail est en plein boom, c’est sûr ! Je pense que la discipline a de belles années devant elle ! Il y a déjà de nombreuses courses très variées en France, je ne sais pas trop ce que l’on pourrait proposer de plus.
Côté organisation, le trail, c’est compliqué. Il y a de nombreuses épreuves, les unes dans le cadre du Trail national Tour, les autres dans le cadre de challenge à l’image nombreuses marques qui ont crée leur challenge. Changer demande beaucoup de réflexion et de temps. Il serait peut-être bien de pouvoir par exemple désigner des champions régionaux, comme on peut le voir dans d’autres disciplines. J’espère que l’esprit des athlètes et du trail ne changera pas.

Quelles sont vos autres passions et occupations durant votre temps libre ?

T.B. : J’aime me retrouver entre amis, écouter de la musique, « délirer » et danser ! On dit souvent que je suis intenable en cours et dans la colocation avec deux kinés. Nous passons beaucoup de temps ensemble, c’est super sympa. L’école et la course à pied me prennent une grande partie de mon temps.
En musique j’écoute vraiment de tout …Sauf peut-être le métal et hard rock. J’adore la musique française ; Balavoine, Goldman, Claude François, Berger, France Gall et j’en passe. Sinon, en ce moment, j’ai un gros faible pour les Cowboys Fringants, et Doc Gynéco.

Quels champions admirez-vous ?

T.B. : Je trouve Kilian (Jornet) vraiment impressionnant ! Je n’ai pas vraiment d’idole mais j’ai beaucoup d’admiration pour Roger Federer, son humilité, son fair-play, sa simplicité et son jeu fabuleux.

Si vous étiez une montagne et un chemin… ?

T.B. : Une montagne, ce serait La Chaudanne, ma colline d’entraînement préférée de Besançon et le plateau des Glières lorsque je viens me ressourcer dans ma famille en Haute-Savoie 
Et je serais un petit chemin de terre, solitaire, en montagne, sur un plateau canadien, enclavé dans une vallée sans fin…

Thibaut Baronian

Né le 12 janvier 1989 à Ambilly (74)
Membre du Team espoir Salomon 2012
1,75 m – 63 kg
FCB / FCM : 45/203
VO2 max : 90

Palmarès

2012

3ème scratch Romeufontaine (35 km)

2011

1er au scratch de la Verticale du Môle (4 km) avec nouveau record de l’épreuve
1er Espoir et 11ème au scratch du Trail des forts Grand Besançon (45 km)
1er Espoir et 3ème au scratch du Rêverot’trail (35 km)
1er Espoir et 8ème au scratch du Marathon du Mont-Blanc (42.195 km)
1er Espoir et 5ème au scratch du Tour des Fiz (63 km)
1er Espoir et 12ème au scratch de la Saintélyon (68 km)

2010

1er au scratch de la Verticale du Môle (4 km)
1er Espoir et 23ème au scratch du Maratrail Faverges (42 km)