Guillaume Beauxis Team Salomon

Guillaume Beauxis : « Ne pas répondre à la surenchère de l’ultra »

Racontez-nous vos débuts en trail…

Guillaume Beauxis : Je pratique le trail depuis moins de deux ans. A l’époque, je faisais quelques courses en parallèle au rugby pour prendre du plaisir avec des copains. J’ai vite attrapé le virus du trail ! Courant 2010, je me suis entraîné un peu et j’ai remporte ma première course. Depuis, je me consacre pleinement à ce sport et ne cesse de progresser. Mon premier trail était près de chez moi dans les Hautes-Pyrénées. C’est un copain qui m’a poussé à y participer. Maintenant c’est mon premier supporter !

Quels sont vos distances et terrains de prédilection ?

G.B. : En 2011, j’ai fait plutôt des trails courts car je pense qu’étant jeune, il faut développer au maximum sa vitesse tant que c’est possible. Mais ce que je préfère ce sont les trails longs. J’ai aussi très envie d’essayer le skyrunning. C’est une discipline qui m’attire. Le trail correspond au dépassement de soi, au plaisir de la découverte. Je retrouve dans ce sport des valeurs essentielles à mes yeux telles que l’humilité, l’hygiène de vie et la force mentale. Courir au beau milieu des montagnes, que rêver de mieux ? Le Petit Vignemale est la plus belle course que j’ai faite jusqu’à présent. Mais j’ai tellement de courses à découvrir… Je débute !

Quels sont vos points forts et faibles ?

G.B. : Je pense être le plus fort sur des distances de 40 à 80 km mais je n’ai encore jamais fait d’ultra, donc je ne peux pas trop répondre. Je crois être solide moralement et physiquement. Je ne lâche rien, je me donne toujours à 100%, même quand les sensations ne sont pas là. Je suis un bon descendeur, j’adore les descentes techniques. Mes points faibles sont les parties roulantes. C’est ce que j’essaie de travailler à l’entraînement.

Quelle rencontre vous a marqué ?

G.B. : J’ai vécu deux belles rencontres sur le plan humain. La première lors de la Kilian’s Classic où j’ai rencontré Kilian Jornet. La deuxième lors du week-end de sélection Salomon où j’ai côtoyé de grands noms tels que Thomas Lorblanchet, Christophe Malardé, Jean Michel Faure Vincent…

De quelle course, de quel record rêvez-vous ?

G.B. : En ce qui concerne des records, je suis preneur de toute proposition ! Lorsque je regarde les vidéos de Kilian, cela me fait rêver… J’aimerais beaucoup participer à l’UTMB ou à toutes ces courses prestigieuses, mais j’ai le temps d’y venir. Je veux durer dans ce sport.

Petit retour en 2011, quel bilan tirez-vous de cette année ?

G.B. : Mes objectifs pour la saison 2011 étaient la sélection dans le team espoir, le petit Vignemale, ainsi que figurer le mieux possible sur les courses de mon département. Au final j’ai remporté 5 courses, fait 2 podiums, une médaille de bronze au championnat de France de montagne et 2 places d’honneur. Je suis donc très satisfait de ma saison 2011.

Quel sera votre calendrier 2012 ?

G.B. : Je souhaite figurer le mieux possible sur la National Trail Running Cup Salomon/Endurance Mag et courir quelques courses chez moi dans les Hautes-Pyrénées. J’ai aussi pour objectif le 80 km du Grand Raid des Pyrénées au mois d’août. Ma victoire sur la première étape à Font-Romeu le 22 janvier a été un grand moment.

Guillaume Beauxis Team SalomonComment s’organise votre entraînement ?
G.B. : Je m’entraîne, suivant les périodes, 6 à 7 fois par semaine pour un total d’environ 10 heures. Je travaille l’après-midi et peux m’entraîner tous les matins. De février à octobre 2011, j’ai effectué environ 1 600 km pour 40 000 m de dénivelé positif en course à pied et 4 000 km de vélo pour 30 000 m de dénivelé positif.
J’essaie de privilégier la vitesse et le gainage car c’est le plus important à mon âge. Je pense que pour bien s’entraîner, il faut prendre du plaisir, donc je vais beaucoup en montagne. 
Je travaille tous les types d’intensités (endurance, seuil, VMA), plutôt en montagne ou sur des terrains vallonnés. Je fais également du plat pour la vitesse.
En course à pied, je préfère m’entraîner seul. En vélo j’aime les sorties en groupe. Pour ce qui est du ski, j’y vais avec un copain qui a un très bon niveau et son père. Ils m’apprennent beaucoup, c’est très important la technique dans ce sport.

Accorez-vous beaucoup d’importance à la diététique ?

G.B. : Oui beaucoup : une bonne hygiène de vie est indispensable pour réussir dans le sport. Il ne faut pas non plus tomber dans l’excès et savoir se faire plaisir de temps en temps.
Hors course, je mange beaucoup de produits bio complets et j’essaye d’avoir une alimentation très variée. Je ne consomme pas de produits industriels et je n’ai jamais était trop porté sur les sucreries. En course jusqu’à présent je n’ai pas couru de longue distance. C’est à partir de cette année que je vais étudier la question et voir quel mode de ravitaillement me convient le mieux.

Quel est votre regard sur l’essor du trail, son organisation ?

G.B. : Les gens cherchent à s’évader et à courir de plus en plus en communion avec la nature, c’est ce qui fait que le trail explose en France. Je trouve que ce succès est une bonne chose car il permet de mieux faire connaître les valeurs de la montagne. A l’avenir, le fossé entre l’élite et le peloton se creusera et l’élite va se densifier, mais ce qui est important c’est de garder cet esprit nature et convivialité qui font le succès du trail. Il faut partir tous ensemble sur la même ligne de départ. Je pense que les courses comme l’UTMB ou les Templiers resteront les piliers des trails mais d’autres vont se développer comme des courses de skyrunning ou des kilomètres verticaux.
Il ne faut surtout pas modifier l’état d’esprit ni les règles, c’est ce qui fait le succès du trail. Je pense aussi que le trail mérite une meilleure reconnaissance médiatique.

Que diriez-vous du trail running discipline olympique ?

G.B. : Ce serait l’occasion de montrer à tout le monde la beauté et la difficulté de ce sport qui a largement sa place au milieu de toutes les autres disciplines.

Auriez-vous des conseils à donner à un traileur ?

G.B. : Le seul que je pourrais donner à un jeune comme moi est de rester sur des distances raisonnables et de pas répondre à la surenchère de l’ultra. Il ne faut pas rêver sa vie, mais vivre ses rêves. C’est une expression que j’aime beaucoup…

Comment s’organise votre temps libre ?

G.B. : J’aime sortir avec les copains, regarder des films ou écouter de la musique. Mes autres passions sont la moto et la lecture mais il faut qu’elle concerne le sport ! J’écoute beaucoup de styles de musique différents mais je n’ai pas de musique préférée. A l’entraînement il m’arrive de courir avec mon IPod, mais j’aime aussi écouter la nature et le bruit de mes pas…

Quels champions admirez-vous ?

G.B. : Le coureur que j’admire le plus c’est Kilian Jornet. J’aime sa simplicité, ce qu’il fait et représente. Je pense aussi beaucoup aux marathoniens comme Haile Gebrselassie ou Makau, le détenteur du record du monde. Ils sont vraiment sur une autre planète.
Dans un autre style, j’apprécie Sébastien Loeb, huit fois champion du monde de rallye. Il est resté le même qu’à ses débuts. Chapeau aussi à Thierry Dusautoir pour sa vaillance et son exemplarité sur un terrain de rugby.
J’aurais bien aimé être un champion dans un autre sport à partir du moment où il y a la montagne en toile de fond et exceller en ski de fond ou biathlon, mais il faut être né dedans !

Si vous étiez une montagne et un chemin ?

G.B. : Les Pyrénées afin de veiller sur tout mon entourage et d’en connaître les moindres recoins. Je serais aussi le chemin le plus propice pour battre le record du monde du kilomètre vertical afin de voir passer les meilleurs coureurs au monde !

Guillaume Beauxis

Né le 31 janvier 1989 à Tarbes 
Membre du Team Espoir Salomon
Technicien contrôleur
Réside à Ossun (Hautes-Pyrénées)
1,76 m – 64 kg
FCB / FCM : 38/203

Palmarès

2012

1er scratch 35 km Romeufontaine

2011

1er Tramassel Hautacam (18 km)
1ercontre la montre du Bédat (18.5 km, record de l’épreuve)
1erKilian’s Classic (challenge 25 km)
1er Petit Vignemale (45 km)
1erLa Caminade (18 km)