Andy Symonds : « J’aime les parcours montagneux et techniques »

Vainqueur de la Grande Course des Templiers en 2011, Andy Sydmons est une valeur sûre du trail. A bientôt 31 ans, l’Ecossais est également ingénieur en énergies renouvelables chez Eole-Res dans les Bouches-du-Rhône. Il nous en dit plus sur lui, son parcours et son programme 2012.

Andy Symonds Trail Team Salomon

Comment et pourquoi avez-vous débuté le trail ?

Andy Symonds : Pour être honnête, j’ai un peu de mal avec le mot trail, un terme très peu utilisé au Royaume-Uni. Je serais donc tenté de dire que ma première course de pur trail a été les Templiers en 2011. Avant mon arrivée en France, je pratiquais ce que j’appelle les « fell races », des courses sur montagne et le cross. J’aime surtout passer du temps dehors et découvrir des nouveaux endroits.

Quels sont vos terrains et distances de prédilection ?

A.S. : J’aime les parcours les plus montagneux et les plus techniques possible. S’il y a un peu d’escalade tant mieux ! Mais en même temps j’ai envie de varier mes courses afin de voir des choses différentes. Chemins secs, terrain boueux, neige, un peu de tout. Avec mes origines dans le nord ouest de l’Angleterre je pense que je suis devenu pas mal à l’aise dans la boue, ce qui n’est pas très utile pour courir en Provence !

Selon vous, quels sont vos points forts et faibles ?

A.S. : Je me considère plutôt fort dans les parties techniques et les descentes et perfectible dans les montées. C’est une chose à travailler cette année. Sur les distances, je ne sais honnêtement pas celles qui me conviennent le mieux. Peut-être les longs parcours, mais je ne me suis jamais vraiment entraîné pour plus que 40 km. Donc à voir dans le futur. Pour le moment, je me concentre sur les distances de 30 à 50 km.

Andy Symonds Trail Team SalomonQuelle est votre plus grande rencontre sur le plan humain ?
A.S. : Les rencontres les plus importantes dans ma vie sont personnelles. Celle avec ma femme, Carole et le bonheur au quotidien de voir grandir nos enfants : Elliot, bientôt 3 ans et Léonie, 7 mois.

Quelle est votre course préférée et le record que vous rêvez d’établir?

A.S. : Je n’ai pas encore de course préférée. Je prends plaisir à varier mon calendrier et à découvrir des nouveaux parcours. Cependant les Sky Races Italiennes, tel que Canazei, Grigne, Luglio… m’attirent beaucoup. Je rêve un jour, peut-être, de parcourir toutes les montagnes d’Europe en une seule boucle !

Quel bilan tirez-vous de votre année 2011 ?

A.S. : Mon objectif 2011 est vite devenu mon souci de me remettre d’une blessure au genou. Une fois réparé, courant juillet, j’étais au départ des Templiers. Je suis bien sûr très content de ma victoire, mais j’aurais bien aimé faire plus qu’une seule grosse course dans l’année ! En fin de compte j’ai couru quatre courses et obtenu quatre victoires. Finalement cela aurait pu être pire !

Faisons le point sur votre calendrier 2012….

A.S. : En 2012 je me concentre sur le trail français en ajoutant une ou deux belles courses dans les Alpes et sans doute les Pyrénées. Je participerai à des étapes de la National Trail Running Cup Salomon Endurance Mag et de la série d’Ultra SkyMarathon, en rajoutant d’autres trails qui m’inspireront. Mon but est de découvrir de nouvelles courses avec une bonne variation de profils. Parmi mes choix je peux citer : les trails du Ventoux, de Sainte-Victoire, le Transvulcania, le Marathon du Mont-Blanc, l’Ubaye Salomon, Kima et les Templiers.

Parlez-nous de votre entraînement….

A.S. : Je cours normalement tous les jours de la semaine avec des journées de repos lors des compétitions ou récupérations. Jusqu’à maintenant j’ai travaillé à temps plein dans une société d’énergies renouvelables et souvent je me sers, comme entraînement, de mon trajet de 13 à 15 km entre mon domicile et mon travail en alternant vélo et course à pied.
J’estime mon total annuel à environ 300 à 400 heures, 5 000 km, 5 à 100 000 m de dénivelé, mais il faudrait que j’en fasse un peu plus, surtout en dénivelé !
Mon entraînement est varié et ciblé en fonction des courses visées. Le week-end j’emprunte assez souvent les sentiers des Alpilles, du Lubéron et du Ventoux, alors qu’en semaine je ne cours quasiment que sur du plat. Je n’ai pas d’entraîneur, mais je sais que je peux demander des conseils fiables à mon père et à mon frère si je veux un avis externe. Je cours le plus souvent seul, ce n’est pas par préférence, mais simplement plus facile à organiser.

Comment gérez-vous votre diététique ?

A.S. : C’est important de bien manger, car c’est à partir de ce qu’on met dans la bouche qu’est produite notre énergie. En même temps il faut se faire plaisir, et je ne vais pas passer ma vie à me priver de ce que j’aime, ce n’est pas le but. Je mange un peu de tout, j’adore surtout la nourriture indienne et mexicaine et si l’on regardait dans mon tiroir du bureau on trouverait toujours une bonne réserve de chocolat noir, essentiel pour le niveau de fer ! Comme pour mes courses, j’aime la variété sans trop prendre d’habitudes au quotidien.
Par contre, la veille d’une course je donne la priorité à ce qui se digère bien. Une bonne assiette de pâtes est classique, mais reste une bonne base. Pendant la course, surtout s’il s’agit d’une épreuve qui dure quelques heures, c’est très important de maintenir le niveau d’énergie et de rester suffisamment hydraté avec des liquides et sels du début à la fin. Je préfère ne pas trop perdre de temps en ravitaillement mais en même temps, j’évite de m’ajouter trop de poids supplémentaire. Les Soft Flasks sont excellents de ce point de vue et il y a facilement la place dans la pochette des shorts Exo pour un Soft Flask de 247 ml et 2 à 3 gels. C’est assez pour une à deux heures de course, selon les conditions.

Andy Symonds Trail Team SalomonQuel regard portez-vous sur l’essor du trail, son organisation ?
A.S. : L’avenir du trail est très prometteur. Ce qui est important c’est que le trail offre une bonne variété de courses, afin de répondre au goût de chacun. En même temps il doit garder au maximum son esprit de nature et éviter le goudron et les trop larges chemins. Les meilleures courses explorent des endroits difficilement accessibles autrement qu’à pied et elles franchissent les sommets des véritables montagnes.
C’est vrai que l’univers de la course en nature serait peut-être moins confus et mieux réglé avec une seule association regroupant tout, l’opposé de la situation actuelle. Cependant il est impératif d’éviter d’imposer de règles qui pourraient engendrer une régulation du sport similaire à que ce qu’on a vu dans les championnats du monde de « course de montagne ». Organisés par le WMRA, ces championnats ont souvent des parcours qui ressemblent de plus en plus à des cross vallonnés, empruntant des parcs en ville et ils n’ont jamais lieu sur des montagnes. Ce qui n’enlève rien au respect que je porte à celles et ceux qui représentent leurs pays lors de ces championnats. Le niveau est vraiment impressionnant. Ce n’est juste pas de la vraie montagne !

Le trail running discipline olympique, vous diriez oui ?

A.S. : Oui, le trail correspond mieux aux origines olympiques « Citius, Altius, Fortius ! » que certains autres sports qui en font partie. Les marathons n’ont pas toujours été courus sur du macadam tout plat, lisse et droit ! Mais, comme je l’évoquais juste avant, il faudrait laisser le sport dans son format actuel, sans ajout de règles spécifiques genre « pas plus de tant de pente sur tant de distance… » Pourquoi pas une Sky Race avec des sections de Via Ferrata aux JO ? Je pense que le grand public prendrait plaisir à voir cela à la télévision !

Quels conseils donneriez-vous à un traileur ?

A.S. : Sortir et courir, c’est agréable. La priorité reste de prendre du plaisir dans ce que l’on fait, c’est le but du jeu.

Comment occupez-vous votre temps libre ?

A.S. : Avec deux jeunes enfants, je passe beaucoup de mon temps hors boulot, compétition et entraînement avec ma famille. On aime voyager, camper, se balader. J’aime bien rouler un peu en VTT de temps en temps et prendre du temps à cuisiner et à bien manger le soir. J’aime aussi beaucoup écouter de la musique, mais très rarement quand je cours. Par contre j’ai tendance à mettre un peu la radio et des podcasts pour mes trajets à pied ou à vélo entre maison et travail.

Quels champions admirez-vous ?

A.S. : Le coureur que j’admire le plus est mon père. Il a été le premier à faire toutes les montagnes du Royaume Uni d’affilée, et il court toujours, quand il n’est pas en train de traverser divers pays à vélo avec ma mère. Tous sports confondus, j’admire Bradely Wiggins. Issu de la piste, il rivalise avec les meilleurs européens sur le Tour de France. Il montre également que c’est tout à fait possible d’arriver à ce niveau sans se doper, mais avec une pure détermination.
Je n’ai aucun regret vis-à-vis de mon choix de sport, mais c’est clair que si j’avais l’option d’être champion du monde de foot, prendre la retraite à 25 ans et ensuite me retourner vers la course à pied, ce ne serait pas si mal comme parcours de carrière !

Si vous étiez une montagne et un chemin ?

A.S. : Si j’étais une montagne je choisirais l’Inaccessible Pinnacle sur l’Isle de Skye en Ecosse. Comme cela j’aurais une belle vue d’une crête superbe et l’odeur de Talisker, un bon whisky, qui monte de la vallée.
Si j’étais un chemin je me répandrais partout où sont les grosses routes, afin que tout le monde soit obligé de se déplacer autrement qu’en voiture !

Andy Symonds

Né le 28 avril 1981 à Manchester (Grande-Bretagne)
Membre du Team Solomon 2012
1,81 m – 61 kg, le matin (sans full english breakfast !)
FCB / FCM : environ 35 à 185 bpm

Palmarès

2012

1er des Drailles de la Galinette
1er du Snow Trail Ubaye Salomon
1er du Trail de Glanum

2011

1er des Templiers
1er de l’Hivernatrail
1er du Husky Guillestre Trail
1er de la Ronde du Terroir

2010

1er du Silent Valley (Irlande, championnats britanniques)
1er (avec Joe Symonds) du Lowe Alpine Mountain Marathon (Glen Fyne, Ecosse)
1er de la Glen Rosa Fell Race (championnats écossais)
1er (avec Tom Owens et Ricky Lightfoot) de l’Orobie SkyRaid (Italie)
1er (avec Tom Owens) de la Transalpine Run
1er (avec Joe Symonds) de The Original Mountain Marathon (Dartmoor, Angleterre)

2009

1er de la Clachnaben Hill Race (championnats écossais)
1er (avec Jethro Lennox) du Lowe Alpine Mountain Marathon (Kintail, Ecosse)
1er du Loch Lochy Munros (Ecosse)
1er de la Ben Rinnes Hill Race (Ecosse)
1er (avec Jethro Lennox) du Björkliden Arctic Mountain Marathon (Suède) avec Jethro Lennox.
1er (avec Tom Owens) de la Transalpine Run
1er des Scottish Long Classics (série de courses de montagne sur longues distances)

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