Ils sont revenus depuis dix jours, mais une partie d’entre eux est encore quelque part entre Paris et les Arcs. Sur cette route de 750 kilomètres qu’ils ont parcourue en quatre jours, en se relayant, et dormant, en moyenne « chacun entre trois et cinq heures par nuit ».
Dans une salle du service de réanimation de l’hôpital Necker, celle où ils avaient peaufiné leurs derniers préparatifs et répété leur chanson avant le départ, ils n’en finissent plus de se remémorer leurs précieux souvenirs de cette « expérience incroyable ». Guillaume, le capitaine, se souvient que lui et ses quinze acolytes étaient tous « un peu stressés et en même temps surexcités » au moment du prologue aux pieds de la Tour Eiffel, ce mercredi 18 mars 2015. La Course du Cœur, la 29ème du nom mais la première à laquelle participait une équipe de l’établissement hospitalier, a vraiment débuté, par une première aventure, de nuit, au départ du Bois de Vincennes. Léo, novice en matière de course à pied qui doutait encore sur le modèle et le nombre de chaussures à emporter à une semaine du jour J, a assuré le premier relais. « Ils étaient tous là pour le départ, c’était vraiment sympa », sourit-il, finalement ravi de son choix d’équipement qui lui a permis de boucler l’épreuve sans gros pépin physique.
Ceux et celles qui n’ont pas couru la première nuit attendaient avec impatience et angoisse le compte-rendu de leurs équipiers au petit matin. « Quand on les a vus heureux, on a tous eu hâte d’y aller aussi », lance Audrey.
Caroline, la traileuse de l’équipe qui prépare notamment l’Aravistrail en juin, rigole encore de son premier relais pour la traversée d’un village sur l’épreuve du « marathon volant » (où les équipiers effectuent des sprints courts d’environ 200m, sauf dans les villages, qui doivent être traversés par la même personne). Partie pour 300 mètres, elle a finalement dû en tenir 900. « Après, j’ai retenu la leçon et adapté mon allure ! ».
Tous ont des images précises en tête. Des encouragements qu’ils répètent comme s’ils étaient encore en course. « Continue comme ça, t’es la meilleure ! ». « Alleeezzz, plus que vingt virages !! ». On est en plein « pique-nique déjeuner » dans une salle de réunion de « l’hôpital des enfants malades », mais on se croirait presque sur une étape du tour de France. Yolande enrage encore d’être arrivée en retard sur une épreuve après avoir manqué une sortie d’autoroute avec son équipe. Les autres n’en reviennent toujours pas de la fantastique remontée de leur gazelle.
« On a tous assuré », résume Fred, imité par Guillaume : « Dans des conditions difficiles, avec peu de sommeil, tout le monde s’est transcendé. L’émulation nous a poussés à toucher nos limites ».
Rééditer l’expérience en 2016 leur paraît évident. A condition, bien sûr, de réunir les financements nécessaires. Mais la motivation est là. Décuplée. Personne n’est écœuré de la course à pied, bien au contraire. La joyeuse troupe cherche des idées. « Avec des montées, parce qu’on ne sait plus que courir en côtes », lancent-ils en chœur, référence au fort dénivelé des dernières étapes pour arriver aux Arcs. Paris-Versailles, les 20 km de Paris, le semi-marathon de la Vente des Vins de Beaune, la corrida d’Issy les Moulineaux, pourraient, entre autres, figurer à leur planning de rendez-vous collectifs. Audrey, Mathieu et Guillaume vont eux courir leur premier marathon. « On s’est dit qu’on voulait profiter de notre entraînement pour se lancer », confie Guillaume. Direction Zurich, avec un objectif : « le terminer ».
Dans l’euphorie ambiante, tout à coup, la conversation s’emballe et Léo blague : « C’est quoi déjà cette course au Mont-Blanc, l’UT… » ? « Y’a combien de dénivelé sur l’UTMB ? », embraye Guillaume. Yolande, en coureuse avisée, calme les ardeurs : « Plus de 9 000, et il faut des points pour se qualifier ». « Et on en a obtenu combien avec la Course du Cœur ? », renchérit Léo. Eclats de rire. Personne ne songe réellement à tout cela. En revanche, ils le reconnaissent, ils ont « un manque » depuis la fin de l’aventure. Un besoin de se retrouver ensemble. D’ailleurs, quelques jours plus tôt, ils se sont plantés au pied de la Tour Eiffel pour chanter et danser sur la « chanson de la Licorne », l’hymne de la Course du Cœur.
Mais l’heure tourne. Un à un, les membres de la « Team Necker », personnel soignant, technique ou administratif, s’éclipsent pour rejoindre leur poste. Marina s’en va « former des infirmières à la greffe de rein ». Tout sourire, elle lâche : « Tiens, si je commençais par leur faire une licorne ? ». C’est grave, docteur ?
1 réaction à cet article
fremont
Vous avez étais immense tout simplement. Que dire de plus , moi qui vous ai suivi sur Facebook dans vos préparatifs et sur la course à presque toutes les étapes votre motivation n arrêtez pas de gonfler étape après étape .j’ai un moment cru que vous aviez étais gonfler à l oxygène et que vous alliez décollé. Bon c est fini il faut redescendre sur terre.
Je dirais même que c est le docteur laurent Dupic qui laurent est redescendu le plus vite à
paris.vu que je eu plaisir à le déposer presque à domicile. Revenez l Année prochaine c’est tout le le pire en bien comme dirait un suisse avec le accent genevois