La compétition cycliste sur route n’est pas forcément simple à appréhender. Il faut en premier, opérer le distingo entre les deux grandes familles d’épreuve : les cyclosportives et les courses traditionnelles.
- Les cyclosportives
Les « cyclos » sont les grandes épreuves rassemblant parfois des milliers de concurrents, de niveaux très éclectiques. Les plus connues sont « L’Etape du Tour », « La Marmotte » ou le « Paris- Roubaix cyclo ». Elles se disputent sur de longues distances, et la compétition est toujours – à l’exception des tous meilleurs coureurs – un défi à soi-même, seuls une poignée de coureurs se disputant la gagne. Elles sont accessibles la plupart du temps sur simple présentation d’un certificat médical, quelle que soit la fédération organisatrice.
Disputer une cyclo demande bien sûr un entraînement approfondi, mais celui-ci peut être solitaire. Rien ne vous oblige sur la durée du parcours à rouler en peloton si vous n’y êtes pas à l’aise. Vous pouvez préférer les petits groupes et pour peu que vous soyez suffisamment préparé, vous trouverez quoi qu’il arrive un « paquet » à votre allure. Vous traverserez la plupart du temps de paysages magnifiques sur des routes souvent mythiques de l’histoire cycliste et terminerez l’épreuve avec la satisfaction d’avoir accompli un sacré challenge. Si elles peuvent être pour certains l’occasion d’un sérieux défi sportif nécessitant un entraînement intensif, elles permettent à d’autres de goûter, à leur niveau et en fonction de leur disponibilité à s’entraîner, à une véritable pratique sportive du vélo. En ce sens, les cyclos sont les pendants cyclistes des marathons.
- Les courses traditionnelles
Les courses traditionnelles, elles, sont plutôt l’équivalent pour le running des cross ou des courses en stade. Elles se disputent chaque week-end sur tout le territoire, par catégorie, d’âge, de sexe et de niveau. Très souvent organisées en circuit, elles se courent en peloton de 40 à 100 coureurs environ, la plupart représentant leurs équipes de club, sur des distances allant de 50 kilomètres pour les vétérans à une centaine pour le niveau régional. Participer à ces épreuves demande un niveau d’entraînement supérieur à celui des cyclos : le rythme y est plus élevé, et une fois que vous êtes lâchés du groupe, il n’y en pas d’autre arrivant derrière, si ce n’est le même paquet, au moment de vous prendre un tour ou celui de la catégorie inférieure parti peu après le vôtre.
Y participer exige un entraînement régulier, deux fois par semaine en plus des courses, pour souhaiter pouvoir bien y figurer. On dit qu’il faut chaque semaine effectuer le double de la distance de la course du week-end, en plus d’un entraînement foncier hivernal solide. Il importe de s’entraîner en groupe et de fréquenter au maximum les spots cyclistes les plus fréquentés pour s’acclimater à la course en peloton. (Hippodrome de Longchamps et Polygone de Vincennes pour les franciliens). Si la FFC offre la possibilité de participer aux épreuves à la journée, sans licence et sous simple présentation d’un certificat médical, il est recommandé de se trouver un club affilié.
D’abord pour des motivations économiques si vous tenez à renouveler l’opération : le coût d’inscription à la journée peut dépasser les 10 euros chaque dimanche. Mais aussi pour des raisons sportives. Acquérir les bases de la compétition cycliste n’est pas chose aisée. Courir en peloton ne s‘improvise pas : le placement y est primordial. Comment se protéger au mieux du vent et bénéficier de la meilleure aspiration ? Où se placer pour sprinter, récupérer ou attaquer ? Un club de coureurs expérimentés vous permettra d’acquérir tout cela mais aussi de ne pas passer pour le danger public de service en vous communiquant les règles de prudence et de comportement basique.
Ces courses demandent une culture tactique et de gestion de l’effort : Quand attaquer ? Sur qui rouler ? Comment se placer dans un groupe ? Et puis, vous le verrez vite, avoir des coéquipiers demeure un sacré atout et participer à la victoire d’un copain est parfois aussi gratifiant que l’emporter soi-même. Enfin, au sein d’un vrai club, vous serez aidé à sélectionner les courses qui vous conviennent le mieux : certains parcours sont de tous petits circuits en ville ou en zone industrielle bourrés de relances et parfois dangereux (on les appelle les cricris), d’autres présentent des bosses à répétitions, certaines sont de véritables « pièges à vent ». Si les forums internet permettent parfois de se renseigner, vous coéquipiers seront plus à même de vous guider vers ce qui vous convient.
Alors bien sûr la discipline et le travail exigé sur ces épreuves, même dans les catégories d’accueil « Pass Cycliste » (le niveau départemental) est exigent, sans doute supérieur à celui requis pour participer à une cyclosportive. Mais le jeu en vaut la chandelle, la camaraderie règne dans les bons clubs, et vous retrouverez sur le terrain des sensations proches de celles de courses des pros à la télévision, avec peut-être un jour, la possibilité d’aller cueillir le bouquet du vainqueur !