Lepape-info : Claude, le rendez-vous des Foulées du Gois est atypique
Claude Merceron : Cette course est très connue par rapport aux courses à marée montante avec lors des premières éditions la participation de Jacky Boxberger et ensuite de coureurs internationaux, ce qui a permis de tirer vers le haut les Foulées du Gois. Beaucoup de coureurs moins aguerris se sont dit que ce n’était pas pour eux pourtant les courses des Foulées du Gois sont ouvertes à tout le monde. Il y a 2 courses enfants, 2 courses populaires hommes et femmes, une course pour les sports adaptés, la course à marée descendante et l’historique course à marée montante. Il y en a pour tous les âges, on peut venir en famille et participer à l’ensemble des courses.
Lepape-info : Comment les Foulées du Gois sont-elles nées en 1987 ?
C.M : Les Foulées du Gois sont nées du désintérêt du passage du Gois à la suite de l’ouverture du pont en 1971 pour accéder à l’île de Noirmoutier. Jo Cesbron, à l’époque président de l’office du tourisme de Beauvoir-sur-Mer, voulait que des événements soient crées sur le passage pour lui redonner ses lettres de noblesse, sa notoriété et aussi partager ce site remarquable. Au départ des idées ont été émises de faire un marathon, un duathlon. Faire une course voire des courses sur le passage du Gois a vu le jour. L’idée d’en faire une à marée montante est venue lors d’une réunion où tout le monde pouvait exprimer ses souhaits, ses envies.
Lepape-info : L’évènement demande une sacrée organisation très rigoureuse, le choix de la date est crucial
C.M : Après l’évènement on a un petit mois pour se reposer, débriefer et puis ensuite cela repart très vite. Il faut fixer les dates des épreuves de l’année suivante, on essaye de regarder ce qu’il se passe sur le territoire pour ne pas faire de l’ombre à d’autres organisations mais nous sommes tenus pas des horaires et des coefficients de marées. L’année dernière nous avions un coefficient exceptionnel de 71, on aime bien être plutôt aux alentours de 40-50, cette année nous serons à un coefficient de 60. Il faut que cela soit le week-end un samedi ou un dimanche avec une basse mer en milieu d’après-midi. Il faut prendre en compte beaucoup de paramètres. Ensuite il y a la mise en place du programme de la journée qui est un exercice compliqué pour que toutes les courses puissent s’enchaîner, le lancement des inscriptions et puis pour moi constituer les plateaux des courses à marée descendante et montante. Enfin à l’approche de l’évènement, il faut apporter toutes les infrastructures nécessaires, cela va des groupes électrogènes aux barnums pour la restauration, parking etc… à toute la partie logistique vous ajoutez également la sécurité.
Lepape-info : Comment procédez-vous pour constituer les plateaux des courses spécifiques à marée descendante et montante ?
C.M : Jusqu’à présent pour des raisons de sécurité on limitait ces 2 courses dans l’eau à 30 athlètes. Cette année pour la 35ème édition on a porté le nombre à 35 ce qui nous demande des bateaux en plus pour assurer la sécurité des coureurs dans l’eau, il y a les canots de SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer), sur certains bateaux il y a aussi des journalistes, des caméramans. Sont invités cette année à la course à marée descendante ceux et celles classés de la course populaire de l’an passé de la 18ème à la 2ème place. Les vainqueur des courses populaires et de la marée descendante de l’an passé sont invités sur la course à marée montante. Les vainqueurs hommes et femmes reviennent pour défendre leur titre. Ensuite d’autres coureurs postulent et puis j’aime bien aussi chercher des coureurs un peu plus atypiques avec cette année par exemple l’ancien champion du monde trail Erik Clavery (ambassadeur LEPAPE), l’ancien cycliste professionnel Arnold Jeannesson ou encore une duathlète. L’an dernier nous avions un spécialiste de la montée de marches en building. Il faut un plateau éclectique mais aussi concentré sur un objectif de puissance, rapidité et avec un état d’esprit commun de convivialité, sportivité. Au total en cumulé on dépasse les 2000 participants avec les 5 autres courses en plus avec notamment une limite spécifique à 1000 pour chaque course populaire.
Lepape-info : Les conditions météo sont parfois capricieuses, certaines années ce fut difficile ?
C.M : L’année dernière, lors de la course à marée descendante, 15 minutes avant de donner le départ la mer ne baissait plus. On venait de sortir d’un épisode de canicule, un rafraîchissement lors de la nuit précédente a eu des effets sur le comportement de la mer, ensuite la mer s’est remise à baisser normalement et nous avons décalé le départ de quelques minutes. C’était assez étonnant en plus c’était la première fois que nous testions la course à marée descendante, courir dans l’eau sur le passage du Gois ce sont des instants magnifiques, on ne voulait pas se rater, on a des horaires approximatifs et on s’adapte en fonction de certains aléas de la marée. Certaines années on a eu à faire à des vents très forts, de la tempête, c’était très compliqué il fallait donner des départs très rapidement, l’eau monte beaucoup plus vite en cas de tempête. Des concurrents ont du remonter sur les bateaux car c’était trop compliqué pour eux d’avancer dans l’eau. Nous avons maintenant 35 ans d’expérience mais nous restons très vigilants. Le directeur de course que je suis est soulagé quand tout le monde à la fin de la journée a franchi la ligne d’arrivée et que tout s’est bien déroulé. C’est aussi pour cela que je demande à chaque concurrent engagé (pour les 2 courses les pieds dans l’eau) son niveau de performance.
Claude Merceron : « La marée descendante (aller-retour avec au total 8 kilomètres) est un exercice complet où en terme de tactique il faut gérer le départ dans l’eau, être patient, ne pas s’enflammer car ensuite sur le retour il y a environ 4 kilomètres qui sont à peu près sur le sec où il faut envoyer de la vitesse. »
Lepape-info : Le fait de courir dans l’eau est spécifique et peut réserver des surprises aux concurrents
C.M : Même si des athlètes Kenyans ont gagné certaines éditions, cela leur convient moins que sur route sèche. Pour l’emporter contre la marée il faut plutôt être grand, puissant, endurant, tacticien aussi et être en forme également. Il y a des outsiders, des surprises certaines années, la course dure en moyenne 12 minutes c’est très court. Quand on court dans l’eau il faut beaucoup d’énergie, les départs sont très rapides et après il faut gérer son effort dans l’eau qui est atypique.
Lepape-info : Quelle est la course la plus difficile ? Marée descendante ou montante ?
C.M : Je pense que la marée descendante (aller-retour avec au total 8 kilomètres) est un exercice complet où en terme de tactique il faut gérer le départ dans l’eau, être patient ne pas s’enflammer car ensuite sur le retour il y a environ 4 kilomètres qui sont à peu près sur le sec où il faut envoyer de la vitesse. La course à marée descendante demande beaucoup de gestion. La course à marée montante est un aller simple de 4 kilomètres et pour les autres courses les concurrents n’ont pas les pieds dans l’eau.
Claude Merceron : « Il y a aussi un énorme engouement du public, on nous compare parfois au Paris-Roubaix « aquatique ». L’épreuve dure depuis 35 ans avec toujours autant de public (plus de 5 000 personnes). »
Lepape-info : Malgré votre expérience, chaque année c’est beaucoup de stress avant le Jour J ?
C.M : La période assez difficile est celle où il faut valider les plateaux marées montante et descendante, donner des réponses à des postulants qui ne sont pas retenus, il faut expliquer ses choix, cela fait partie de ma responsabilité. Parfois on a pas tous les visas des internationaux c’est parfois compliqué. Maintenant nous sommes sereins, le temps s’annonce clément sans pluie, on fait de notre mieux en attendant samedi. Rien n’est jamais assuré nous restons concentrés en étant vigilants et attentifs à l’ensemble des actions à mener.
Lepape-info : Comment résumer en quelques mots les Foulées du Gois ?
C.M : C’est une épreuve extraordinaire sur un lieu extraordinaire, ce n’est que du plaisir partagé entre les coureurs quelque soient leurs niveaux, leurs âges et la distance. Il y a aussi un énorme engouement du public, on nous compare parfois au Paris-Roubaix « aquatique ». L’épreuve dure depuis 35 ans avec toujours autant de public (plus de 5 000 personnes), cela s’explique en partie par le site, l’ambiance qu’il y règne et la possibilité pour chacun de s’éclater à son niveau.
Programme de ce samedi 10 juin :
Les horaires conditionnés à la marée peuvent être modifiés le jour J suivant la marée
COURSE 1 : départ 13h50 : Enfants sur 900 m environ pour les jeunes né(e)s de 2012 à 2016
COURSE 2 : départ 14h30 : Course à Marée Descendante 8000 m sur sélection (35 athlètes hommes et femmes )
COURSE 3 : départ 15h50 : Enfants sur 2400 m environ pour les jeunes né(e)s de 2008 et 2011
COURSE 4 : départ 16h20 : Populaires hommes : 8000 m environ pour les hommes nés avant 2008
COURSE 5 : départ 17h30 :8000 m environ pour les Sports adaptés
COURSE 6 : départ 17h40 : Populaires Femmes : 8000 m environ pour les femmes nées avant 2008
COURSE 7 : départ 19h30 : Course Contre la Mer Montante ( appelée course des AS) 4000 m environ sur sélection ( 35 athlètes hommes et femmes)