Course après course, le groupe France rajeunit
Nous avions évoqué le rajeunissement des cadres dans de précédents articles et parlé des raisons physiologiques sous-jacentes (VO2max, force, récupération …). Cette tendance apparemment irréversible se poursuit avec l’officialisation des sélections pour les championnats du monde de course en montagne qui se dérouleront le 15 septembre prochain (2018) en Andorre, à Canillo.
Au-delà du championnat de France en juin et des championnats d’Europe début juillet, la FFA avait décidé d’utiliser la montée des pavés de Taninges (74) et ses 1200m de d+ et un beau final en descente comme ultime épreuve de sélection. Ces 3 courses permettent de sélectionner les athlètes en forme de l’année.
Chez les femmes, c’est Adeline Roche l’expérimentée qui vient gagner sa place aux dépens de la jeune Clémentine Geoffray (pourtant 10ème aux récents Europe de montagne), battue au sprint par Elise Poncet. Adeline et Elise rejoindront Christel Dewalle et Anaïs Sabrié, avec une chance de médaille par équipes.
Chez les hommes, que la lutte fut dure. Après une légère contre-performance aux France de trail court, Manu Meyssat, champion de France de montagne et 7ème aux Europe, s’est vite ressaisi pour remporter Taninges. 40s derrière, c’est le jeune Sylvain Cachard (Espoir 1) qui retrouve l’équipe de France, suivi à 10s de Fabien Demure, vice-champion de France de trail court. Le groupe France sera donc constitué de Manu Meyssat, Alexandre Fine, Sylvain Cachard et Fabien Demure. 2 espoirs de 20 et 21 ans qualifiés pour les championnats du monde, voici un bel appel d’air en direction des jeunes qui poussent derrière.
Un mondial exigeant
Certes, un championnat du monde reste une course âprement disputée. Les Ougandais ont écrasé la compétition en 2017 mais les italiens semblent de retour avec un podium totalement transalpin aux Europe. Cette année, l’exigence sera tout d’abord due au parcours. Avec la désignation de Canillo dans la principauté d’Andorre, la World Mountain Running Association a fait le choix de l’altitude avec une arrivée à plus de 2400 m. La contrainte de l’hypoxie est à prendre en compte pour qui veut réussir sa course, et l’acclimatation sera la première règle à respecter.
Heureusement, cette course se déroule à la fin de l’été et devrait permettre à chacun d’évoluer en altitude en août afin d’optimiser ses chances de réussite. Pour Alexandre Fine qui vit, travaille et s’entraîne en altitude, c’est finalement une bonne nouvelle. Pour Sylvain Cachard qui va passer 3 semaines de stage (stage ouvrier INSA Lyon) à plus de 2000m, l’acclimatation ne posera pas non plus de problème. Pour Manu et Fabien, faisons confiance en leur expérience et leur professionnalisme pour se préparer au mieux.
Figure 1 : Caractéristiques du parcours du mondial de montagne 2019, hommes
Rappelons pour les néophytes qu’une course de montagne est une épreuve relativement courte (10-12 km pour les séniors hommes), courue uniquement en montée ou en montée-descente, avec alternance annuelle, et avec une faible technicité comparativement à certains trails ou courses de skyrunning.
Ici, le parcours propose 12 km pour 1028m de dénivelé positif et 117m de dénivelé négatif (petites descentes courtes le long du parcours). Les concurrents partiront de la station à 1515m pour arriver au sommet à 2430.
Pour les séniors femmes et les juniors hommes, ce sera plus court mais encore plus difficile dans la mesure où le départ se fera à l’altitude de 1800m. Répétons-le, la contrainte de l’hypoxie sera déterminante dans la recherche de la performance.
Dans 6 semaines à Canillo, le spectacle sera de toute beauté sur les pentes andorranes. Lepape sera présent pour rendre compte des performances de nos équipes de France rajeunies.