Rhône-Alpes reste leader
Sur le marché de la performance en montagne, et même si les derniers championnats de France se sont déroulés dans les Pyrénées, les rhônalpins continuent à dominer la discipline. 100% des filles sont issues de cette région et viennent de la Haute-Savoie, l’Ain, l’Isère et le Rhône.
Chez les garçons, 2 viennent de Rhône-Alpes, 1 de PACA et le 4ème des Pyrénées tout de même. Il faudrait mettre ces chiffres en perspective avec le nombre de licenciés, de clubs et de courses dans chacune des régions montagneuses, pour mieux analyser ces fortes tendances et promouvoir la course fédérale de montagne dans tous nos massifs.
L’avènement du trail puis du skyrunning a détourné un grand nombre d’athlètes vers des épreuves plus ludiques, plus techniques mais aussi plus longues. Pourtant, le somptueux parcours des derniers championnats de France, avec ses 11 km et 860m de dénivelé positif et négatif, a démontré que la course de montagne exigeait de nombreuses qualités pour performer et que le spectacle était au rendez-vous.
Le coup de balai annoncé…
…n’aura finalement été qu’un coup de brosse, mais les cadres ont tremblé. Comme en trail, les jeunes n’ont plus peur de prendre le pouvoir. Chez les filles, derrière l’indétrônable Christel Dewalle, reconnue au niveau européen et mondial, les jeunes se sont bousculées avec 2 nouvelles têtes chez les élites : Elise Poncet (22 ans) qui avait déjà eu 2 sélections en juniors ; et Clémentine Geoffray (23 ans) qui vient du raid avant de passer au trail puis à la montagne. Quant à Anaïs Sabrié, elle peut malgré son jeune âge se targuer d’un grand nombre de sélections et de belles performances sur la route et en cross.
Les sélectionnées femmes. Moyenne d’âge : 25.5 ans. Source site FFA
Chez les hommes, on attendait la relève avec Fine, Jacquet, Cachard ; 3 espoirs talentueux en trail court et en montagne. A l’entame de la dernière bosse, Fine avait fait le trou devant Manu Meyssat suivi de Julien Rancon, Mathieu Jacquet, Sylvain Cachard et Didier Zago. Mais la fin de parcours aura raison de la jeunesse et seul Alexandre Fine (3ème) empochera sa sélection, la première de sa jeune carrière. Rappelons que cette discipline est dominée par une génération exceptionnelle de coureurs qui excelle au plus haut niveau international.
Au fil des années, ils ont continué à progresser et à élever le niveau de leur discipline. Tout en étant hyperspécialisés dans la course de montagne, ils savent démontrer de belles qualités dans les autres disciplines. Quelques exemples : la 7ème place de Manu Meyssat aux France de cross court 2018, ou la 25ème place de Julien Rancon aux France de cross long 2018, ainsi que ses performances de 1h05’53 sur semi et de 2h20 sur son premier marathon (Paris 2017).
Les sélectionnés hommes. Moyenne d’âge : 33,75 ans. Site FFA
Ainsi, il faut bien comprendre que la course de montagne est une discipline à part entière de l’athlétisme, au même titre que le 400m haies ou le 5000m, 2 disciplines que l’on ne compare pas. Certes, le 5000m et la course de montagne sont des disciplines aérobies mais les exigences musculaires et techniques sont fort différentes et nécessitent un apprentissage différent. Aller vite à plat, c’est-à-dire avoir de bonnes capacités cardiovasculaires, est nécessaire pour performer en montagne mais c’est largement insuffisant.
En attendant, RV aux Europe le 1er juillet puis en 2019 aux prochains championnats de France pour voir si la jeunesse aura définitivement rangé aux placards les cadres de la discipline.