Rappelez-vous l’UTMB© 2017 : seulement 2 Masters 1 dans les 20 premiers, une révolution !
Et bien la tendance s’accentue, en course de montagne comme en trail. Il y a quelques semaines, les France de montagne à Arrens Marsous (65) ont vu les jeunes hommes s’immiscer dans le palmarès mais buter encore sur les incontournables Manu Meyssat, Julien Rancon, Didier Zago et Christel Dewalle. Chez les femmes, Elise Poncet, Clémentine Geoffray et Anaïs Sabrié (moyenne d’âge 23 ans) ont fait le ménage et terminent ensuite 2, 6 et 10 aux championnats d’Europe en Macédoine.
Le 15 juillet, aux France de trail court à Montgenèvre (25 km et 1500m d+/d- courus à une altitude moyenne de 2160m, la tendance s’est définitivement inversée. Les jeunes ont pris le pouvoir dans une course d’un niveau exceptionnel et d’une rare densité.
En effet, dans cet article : Mesurer la performance et les écarts hommes-femmes en Trail, nous avions expliqué comment comparer les performances HF et comment mesurer la densité de performances sur une compétition. A Montgenèvre, l’écart en % de temps entre le 1er et le 10ème est de 4.6 %, ce qui est exceptionnel car seulement 4% séparent le 1er du 10ème au marathon de Paris, épreuve athlétique de référence. De plus, c’est un jeune espoir de 21 ans (Alexandre Fine) qui remporte l’épreuve au sprint.
Plus fort encore, 3 espoirs font dans les 6 premiers (Mathieu Jacquet 4ème et Sylvain Cachard 6ème). Ce ne sont pas des inconnus car ils ont fait les beaux jours des équipes de France de montagne juniors et que leur palmarès est déjà impressionnant. Emmanuel Meyssat, champion de France en titre, et pour la petite anecdote 7ème aux France de cross court à Plouay 2018) ne termine que 5ème !!, Julien Rancon 9ème.
Et chez les femmes ?
Et bien c’est la même histoire. C’est une jeune femme de 22 ans (Marie Perrier) qui remporte l’épreuve devant un cadre : Adeline Roche. Clémentine Geoffray et Manon Benoit, très jeunes également complètent le podium, car Marie, de nationalité mauricienne, ne peut prétendre au titre officiel.
Trail – marathon : une évolution parallèle
Ce rajeunissement est également à l’œuvre sur marathon où des jeunes insolents de 18-20 ans réalisent les meilleures performances mondiales. Est-ce étonnant ? Bien sûr que non même si des générations d’entraîneurs ont été formés sur le précepte : endurance = âge avancé. Les capacités cardiovasculaires sont maximales entre 18 et 25 ans, pour les athlètes qui ont un passé, une éducation, dans une discipline aérobie. L’endurance n’étant qu’une fraction de VO2max, il est normal que les jeunes soient les plus performants dans ces disciplines qui se courent entre 80 et 90% d’intensité. Idem pour la qualité « Force » qui est essentielle en course de montagne et en trail. Ce n’est pas un hasard si Alexandre Fine a démontré les meilleures qualités de force (en isométrique au niveau des extenseurs du genou) lors du stage de l’équipe de France de montagne à Super Besse).
Pour autant, les principes d’entraînement, et notamment le principe premier de la progressivité, doivent être respectés. Les jeunes cités sont tous suivis depuis plusieurs années avec des courbes régulières de progression, et des planifications-programmations de saison raisonnées. De même, ils continuent tous de développer leurs capacités cardiovasculaires (cross – 10 km), techniques et stratégiques afin de devenir les meilleurs spécialistes de leur discipline.
L’avenir s’annonce radieux avec cette nouvelle génération. Les classements regorgent d’espoirs aux avant-postes et c’est une magnifique nouvelle pour la discipline.