Comment repousser cette limite ?
Première solution : s’entraîner spécifiquement !
Pour arriver sur ce championnat du monde le mieux préparé possible, nous travaillons avec mon coach Pascal les points fondamentaux, ceux pour lesquels je suis le moins préparé.
J’ai beau être habitué aux efforts d’environ 24 heures sur trails avec fort dénivelé et savoir que je peux tenir la durée au niveau énergétique et physique, les 24h qui m’attendent là génèrent des problèmes très différents. Pour preuve, le parcours de l’UTMB, c’est 170km et 10.000m de D+ sur des sentiers pierreux, boueux, inégaux alors qu’à l’opposé le parcours du 24h d’Albi, c’est une boucle de 1,491km, totalement plate, sur un revêtement alternant bitume et piste synthétique.
La plus grosse difficulté à affronter ici sera donc la monotonie, le côté répétitif !
Oui, j’entends déjà : « Tourner en rond pendant 24h sur une boucle d’1,5km toute plate au milieu d’un complexe sportif…c’est digne d’un hamster dans sa cage ! ». C’est un peu ce que je pensais aussi avant mon premier 24h l’an passé. Oui…mais non ! Cette monotonie fait partie de la spécificité de l’épreuve, elle contribue à en faire la difficulté. Il faut donc s’y préparer. Visualisation, entraînement sur une boucle de 1km à la maison pendant 2, 3 voire 5 heures. Playlist musicale d’anthologie. Côté positif il faut se dire que le jour ‘J’ les supporters seront là à chaque tour pour m’encourager, alors qu’en trail on ne les voit que toutes les 2, voire 3 heures de course.
Bref, de nombreuses solutions pour occuper l’esprit tout en restant concentré. Mais la monotonie de l’effort musculaire, ça, c’est autre chose. Quelle difficulté que de courir 24h sur du bitume, moi qui suis habitué aux sentiers. Il va falloir en particulier s’habituer à courir sur du plat, c’est-à-dire à une allure hyper constante, alors qu’en trail les variations d’allure de course voire même de marche sont imposées par le relief.
De même l’alimentation en trail, est réalisée au gré de la topographie du terrain ou lors d’arrêts aux points de ravitaillement où l’on peut prendre le temps de bien s’alimenter. Sur 24h, les ravitaillements au stand sont réguliers, à chaque tour si besoin et se font à la volée…le travail du système digestif n’est plus le même !
Alors voilà tout ce qu’il a fallu préparer pour mon championnat du monde d’Albi. Malheureusement la préparation ne s’est pas vraiment déroulée comme prévue…
Janvier, 10 mois avant l’objectif…déchirure de 12 cm sur 4 cm au mollet droit.
Conséquence : 2 mois sans sport … et 7 kilos de plus sur la balance ! Début mars, la période de frustration est passée, je reprends avec un gros volume de vélo. La cicatrisation s’accélère et je peux rapidement chausser les baskets. Je reste serein. Ce 24h, je l’ai en tête depuis des années. Avant même de me lancer sur trail, avant même de faire de l’Ironman, je l’avais en tête. Je suis confiant, je suis sûr de mes capacités physiques. Alors il n’y a aucun doute à avoir.
Je retrouve un volume vélo digne de ce que je pouvais faire il y a une quinzaine d’année lorsque je faisais de l’Ironman. Je reperds du poids…c’est préférable !
Fin mai j’intègre dans la préparation le 100km sur route de Steenwerck.
Malgré l’inexpérience, malgré le fort vent en seconde moitié de course, je réalise un chrono honnête : 7h13 à 13,85 km/h.
En juillet j’enchaîne par un ultra trail. Obligé, le trail m’est trop cher ! Je choisis l’Eiger Ultra Trail en Suisse : 101km. 6600m de dénivelé positif. Au final : 14h. Entre parenthèses c’est cette nouvelle expérience qui contribue à faire germer en moi le projet d’une traversée des Pyrénées par le GR 10 pour fêter mes 40 ans l’année prochaine…
Tout se présente bien. Une bonne période de récupération avant d’entamer la dernière phase d’entraînement spécifique. Début août je reprends…mais me voilà atteint à nouveau dans mes chairs. Blessure à l’ischio-jambier gauche. 4cm de lésion. J’arrive à courir, mais à vitesse « réduite ».
En tous les cas, impossible de faire les séances de seuil ou de fractionné. Je dois me cantonner à des entraînements à allure spécifique 24h. Je sais que certains ont souri quand j’ai annoncé qu’elle serait de 13,5km/h. Ce sera mon allure « cible », celle que j’adopterai au départ.
Elle est confirmée par des tests établis au CHU de Toulouse avec le Docteur Fabien PILLARD et mon coach Pascal sur différents tests en laboratoire. Riche expérience.
Fin août j’étais inscrit avec des amis au trail de Néouvielle dans les Pyrénées : 44km et 2200m de dénivelé positif. Je pèse le pour…et le contre. La douleur s’est estompée. Les amis courent. Je décide de prendre le départ. Mais en restant en dedans. J’irais à allure régulière et sans engagement. J’ai la bonne surprise de ne ressentir aucune douleur, ou si peu. J’arrive même à terminer à la 8ème place sans prise de risques. Bien ! Sauf que…dès la reprise 10 jours plus tard, la douleur réapparaît. L’échographie le confirme, la lésion est toujours là ! C’est reparti pour du vélo. Et je maintiens mes sorties à pied à 14km/h maximum…pas de séances d’intensité…grrrr
Fin septembre, c’est le stage avec l’équipe de France à Andrézieux. Bien évidemment j’y participe mais la douleur est toujours présente…alors je fais du vélo alors que les autres font les séances rapides. Je les accompagne lors des sorties footing même si j’ai toujours un point à la cuisse. Une belle émulation permet de garder le sourire et la confiance.
Confiant, je le suis malgré tout. Et puis cette séance de 5 heures sur une boucle de 1,5km en condition de course : quel plaisir que de porter la tenue de l’équipe de France ! Et quel plaisir de me sentir aussi à l’aise pendant ces 5h à 13,5km/h. En fin de séance, je totalise 68,5km. Un peu trop rapide même !
Mais le test sur le ravitaillement est concluant et Patrice a super bien joué son rôle.
Me voilà rassuré car pour ce championnat du Monde, c’est ce même staff qui s’occupera de nos ravitaillements et l’affaire doit être rodée. Pas forcément évident lorsqu’on a l’habitude d’avoir toujours la même personne pour s’occuper de soi, en l’occurrence Céline. Il est temps de rentrer à la maison.
Dernière ligne droite, plus que 4 semaines. Je vais bientôt rentrer dans la période d’affûtage, et je n’aurais fait aucune séance d’intensité. Mais qu’importe. Je me sens prêt quand même. Rien ne peut m’arriver…
A tel point qu’après les deux dernières semaines, qui sont en général des semaines de montée d’adrénaline où les nerfs deviennent à vif, Céline me confiera avoir été surprise par ma sérénité.
Oui, serein, je l’étais.
Maintenant, cap sur Albi. J’ai hâte. Le moment tant attendu est arrivé ! Mes ambitions sont élevées… comme toujours ! Je ne vise pas la victoire ni même le podium. Je vise Ma victoire. Atteindre Mon graal. C’est un peu l’essence du 24h, se battre contre soi-même avant de se battre contre les autres. C’est ça qui me plaît. L’an dernier j’avais réalisé 254 km. Cette année, Pascal le coach, a fixé l’objectif à 272,8km. Perso je me suis ciblé 270km minimum…
C’est ambitieux, mais c’est le contrat que j’ai signé avec moi-même. Peut-être malheureusement…
Albi. Les retrouvailles avec l’équipe de France sont chaleureuses. Je retrouve mon binôme du stage : Valentin. Une étude est mise en place par Doc Cyprien, l’étude LEMUR. Nous avons droit à des tests tous les jours, y compris le matin de la course. Mais c’est pour la bonne cause, puisque c’est pour mieux comprendre les effets de ce type d’effort sur le corps.
L’après-midi de notre arrivée le jeudi, c’est petit footing sur le parcours…histoire d’en faire la reconnaissance, de s’immerger un peu plus dans la course…ma course…
Et puis je croise Christelle et Paul Guy. Quel plaisir de les retrouver ici un an après avoir vécu ma première expérience sur 24h ensemble…et quelle expérience ! Le vendredi matin, je suis nommé pour représenter les français lors de la conférence de presse. Je suis ravi de m’exprimer en anglais…et surtout de me faire comprendre ! Merci James pour tous ces échanges !!
L’après-midi, c’est défilé des nations. Une démonstration de l’organisation réalisée par Didier et son équipe. Que des passionnés. Le résultat ne pouvait être que parfait !
Le tout se conclut au Grand Théâtre d’Albi par un spectacle proposé par l’école de danse d’Albi. Pour le dernier repas je suis avec la famille, derrière le camping-car, à 30 mètres du parcours..
C’est un peu comme le repas du condamné. Et pourtant nous nous dirigeons vers ce que nous avons tous souhaité et préparé : une longue course. Le dernier repas, le plus important pour moi. Ne pas trop manger, mais bien manger quand même. Ce n’est pas de la haute gastronomie, mais il est important, car autant éviter les indigestions ou les aliments inappropriés !
Mon menu est toujours identique. Du riz, un soupçon de gruyère, du jambon blanc ou des morceaux de poulet. Et un petit plaisir sucré pour conclure le repas. Il fait nuit. Il fait frais. Mais la bonne humeur est bien là. Nos amis Cyrille et Soizic passent nous faire coucou.
Je rentre à pied à l’hôtel, je profite de ce bol d’air en solitaire pour me recentrer sur l’objectif.
Pourquoi suis-je là ?
Un briefing en équipe pour les dernières consignes et la distribution des dossards avant d’aller se coucher. Dernière nuit. Le sommeil est agité. Il ne peut que l’être. Un championnat du monde, ce n’est pas rien ! Et ça fait tellement longtemps que je l’attends ! 5h de sommeil tout au plus. S’endormir a été compliqué et long. Le réveil se fait à la hâte…nous y voilà !
Je m’habille et descends avec Valentin pour le petit déjeuner. Un beau et bon petit déjeuner sans excès. Nous remontons pour les derniers préparatifs. Plus que 2 heures ! Les ravitaillements ont été donnés la veille au soir, je n’ai plus que mes quelques affaires de course à emmener. Je pars toujours avec mon compère Valentin en direction du stade, drapeau français au vent ! Une petite marche matinale et bienfaitrice.
Arrivée au stade. Et là, waouhhh, j’ai la surprise de découvrir tous ceux qui ont fait le déplacement pour m’encourager !!! Un extrême plaisir et un honneur ! Presque tous sont parés d’une tenue de circonstance : perruque, maquillage, drapeaux, tenues tricolores…
Il y a là Béa et Dom les voisins dans mon petit village qui se sont décidés la veille, ont pris l’avion, puis loué une voiture depuis Toulouse, pour découvrir le 24h, eux les amoureux de l’athlétisme.
Mon lapin et mon flamant rose, Totor et Cyrille, sont là aussi avec leurs déguisements qu’ils ne quitteront sur ce 24h que le temps d’un footing ! Et puis tous les autres : mes amis les « Moches », des abonnés déjà présents l’année dernière, avec Paul Guy et Christelle, Véro et Jean Pierre qui m’avait accompagné sur mon dernier tour en 2018, Aline et Eric.
Ont aussi fait le déplacement Franck et Clarice, Robert et Nicole, Nico et Elodie, Manue et Fabien, Fred venu en avion, Fabien mon doc, Lucie et Olivier, et tout ceux que j’oublie, tellement ils sont nombreux…Bien sûr Céline est avec moi, accompagnée cette année des trois enfants et évidemment le coach Pascal.
Quelle chance que de faire un championnat mondial chez soi, en France. Quelle fierté d’avoir une cinquantaine de supporters qui ont fait le déplacement rien que pour moi. De Toulouse, Bordeaux, Lyon, Bourg en Bresse, Annecy, Paris, Nantes, Vendée, Poitou Charente, Bretagne, Normandie et même du Nord de la France ! Rien de tel pour que ma motivation atteigne des sommets !
C’est l’heure des derniers préparatifs dans notre stand France en bordure de piste au milieu de la ligne droite. Rangement soigneux de mes affaires : ravitaillements (patates douces, bananes, bonbons, fruits secs, gels Meltonic, boissons énergétiques)…vêtements de rechange (vêtements longs, chaussures, imperméable, casquettes, poignets). Tout ça le staff doit pouvoir me le donner au besoin avec le plus de facilité possible.
Tout y est. Le compte à rebours est enclenché, dans moins de 45’ le départ sera donné.
Je file valider la puce de mon dossard et passe à la pesée pour l’étude de Doc Cyprien. 74,0kg habillé et en chaussures. Ca va…
Le départ approche, les minutes s’égrènent. L’impatience se fait sentir ! Direction la zone de départ. Les coureurs y sont déjà nombreux. Nous sommes quatre cents. Quatre cents pour 24 heures de course sur une boucle d’un peu moins d’1,5 kilomètre.
Dernières étreintes avec les proches. Je me dirige sereinement vers la ligne de départ et me cale en première ligne, au pied droit de l’arche gonflable.
Comme en 2011 au Connemara pour le mondial de trail. Superstition ?… Peut-être.
Un peu l’histoire d’un enfant réservé qui ne savait jamais se positionner sur une ligne de départ, toujours en retrait et qui maintenant a pris confiance…tout en restant discret. Même si, pour le côté discrétion, ça sera de courte durée, puisque mon départ sera l’un des plus rapides du peloton : 13,5 km/h.
En dehors de mes 11 équipiers (ères) de l’équipe de France je ne connais personne. Je reconnais juste le lithuanien Aleksandr Sorokin que j’ai côtoyé lors de la conférence de presse.
Je l’ai repéré car je sais que nous avons le même profil de gestion de course, catalogué « départ rapide ! »… 9h59’ sur l’écran géant du stade. Plus que quelques secondes.10h00.
Le départ est donné, j’ai juste eu le temps d’envoyer un encouragement à mes équipiers, un peu en retrait de la ligne. La course est partie. Partie pour 24h pendant lesquelles il faudra couvrir le maximum de distance.
J’aime ces défis. Car c’en est un que de partir pour une course où l’on est poussé dans ses retranchements bien avant la fin et où l’on doit se surpasser pour repousser le plus loin possible cette ligne d’arrivée.
Mon objectif : faire plus de 270km. C’est ce que j’avais annoncé. Je me retrouve directement projeté en tête de course, avec quand même encore devant 3 coureurs partis comme des avions. Quand je dis comme des avions, c’est à plus de 15 km/h ! Peu importe, je suis déjà dans ma bulle, concentré sur mes sensations. Ne pas chercher à garder le contact avec les premiers, ne pas ralentir pour rester avec ceux qui sont derrière, faire ma course.
Un coup d’œil dans le rétro me permet de constater qu’Aleksander « Sania » Sorokin n’est pas loin derrière. Je suis dans le bon.
Le rythme est correct. Coup d’œil à mon gps : il est devenu fou ! J’avais pris soin, la veille, d’optimiser l’autonomie de la batterie en réglant à la baisse la qualité du GPS. Erreur de manip ?! Il m’indique des vitesses complètement farfelues… Je vais devoir faire sans. Au final, il ne me servira que de chrono…c’est déjà ça ! Je suis parti avec une petite ceinture porte bidons. Des bidons de 250 ml. Parfait pour la gestion de l’hydratation. Une gorgée toutes les 5’ environ. Un bidon me fait 3 tours, soit 3 bidons à l’heure et donc 750 ml par heure. Je suis dans les normes de consommation.
Pour l’allure, grâce à mon travail de répétition à 13,50 km/h sur une boucle près de chez moi, je commence à enchaîner les tours dans les temps dictés par Pascal : 6’37’’au tour. Avant le départ, j’ai pris soin de mettre en place mon petit lecteur MP3 clipsé dans le cuissard, le fil de mes écouteurs sous le maillot et les oreillettes en attente. Mais pour l’instant c’est silence radio. Je veux écouter ma foulée se mettre en place et le moteur prendre sa vitesse de croisière. Ecouter ma respiration calme et tranquille. Après 20’ de course, je commence à doubler les derniers qui ont un tour de retard. Ça ne s’arrêtera plus durant les 23h40’ suivantes ! De quoi casser la monotonie de l’effort. Ça me rappelle mes remontada vélo sur Ironman après ma natation calamiteuse !
Rapidement, les deux mexicains partis en éclaireurs baissent de régime. Je n’en suis pas étonné. Ils auront tenu 1 heure. Bientôt il n’en reste plus qu’un devant moi.
Toujours concentré je passe l’heure à 13,54 km/h de moyenne. La petite différence avec la vitesse programmée est sûrement due au moment de flottement consécutif à l’incident de ma montre. Voilà 1h30 que nous sommes partis. Toujours en grande aisance, heureusement, et parfaitement dans l’allure imposée. Je me retrouve en première position. Peu importe. Le but premier n’est pas la place mais la distance, et la course dure 24 heures… patience…
Je me décide à brancher mes écouteurs, c’est parti pour la longue playlist élaborée avec minutie ! Que du bon, que des musiques positives et motivantes. Ça va de Joan Baez à Damien Saez, de la musique du film ‘Gladiator’ à Pierre Bachelet, Mike Oldfield et les Beatles…
Disco, rock, pop, dance music, classique, vieilles chansons françaises…tout y passe ! Mais toujours des accroches positives. C’est parti pour 22h de zik !
2h00 de course. Je pointe en tête, avec dans ma foulée le brésilien Sousa, parti légèrement plus vite que moi, mais qui commence déjà à décliner. Je suis toujours stable sur ma moyenne horaire de 13,53 km/h. Mais zigzaguer pour doubler et ralentir parfois à l’approche de certaines courbes perturbent légèrement mon allure. Sans compter les virages à l’extérieur qui représentent un petit surcroît de distance.
Depuis le début, j’ai la chance d’être soutenu par les encouragements nombreux et chaleureux de tous mes supporters. Un réel bonheur que de partager cette épreuve avec tant de monde.
3h00. Je mène toujours la course. Sousa décroche définitivement, Aleksander remonte au classement. Maintenant il est 3ème. Je suis toujours sur mon allure. Pointant à 13,51 km/h de moyenne. Passage au marathon quelques minutes après, en 3h06’.
L’image du grec Yannis Kouros avalant son premier marathon en 2h59’ lors de son record sur piste avec 303,506 km traverse mon esprit : c’est 6’ plus vite que moi. Je suis encore super bien mais la course est encore longue…Patience ! Allure et ravitaillements réguliers, tout va bien.
Tous les 3 tours, une pause marche de 45’’ comme convenu pour avaler ma nourriture.
Alternance de 1/2 banane et de quelques bouchées de patate douce. Quant à l’hydratation, je suis super concentré à ne pas la négliger. Ça m’occupe l’esprit et me permet de rester hydraté.
Des micros objectifs de 5’ en quelque sorte !
L’après-midi débute, la chaleur monte. Pour un 26 octobre, il commence à faire chaud ! Je sens que celle-ci me pèse un peu et je décide volontairement de lever le pied pour ne pas me mettre dans le rouge. Pascal égrène inlassablement mes temps de passage. C’est correct.
4h00 : moyenne 13,40 km/h.
5h00 : moyenne 13,18 km/h.
Flasback : un mois plus tôt j’étais à 13,7 km/h en grande aisance lors du stage équipe de France, mais ici les conditions ne sont pas les mêmes. Il faut s’adapter. Et lors du stage, je n’avais que 5h. Là, il m’en reste…19 !
Je cours un peu avec Inoue, le petit japonais qui gardera sa fréquence ‘moulinette’ toute la journée de samedi. J’ai la chance que nous soyons 12 en équipe de France (6 garçons + 6 filles) et nous ne manquons pas une occasion de nous encourager lorsque j’en double un. Parfois une parole, à certains une tape aux fesses, d’autre fois un grognement d’encouragement, mais toujours une attention. Quel bonheur que de se sentir fort quand on est plusieurs.
Une ombre au tableau : après quelques heures seulement, je sens que mon équipier Ludo Dilmi grimace.
Ce n’est pas une grimace de fatigue, mais de douleur. J’ai mal pour lui. Malgré cela, il ne manque pas de m’encourager et moi de lui adresser une petite tape amicale. Il s’efforce de faire bonne figure bien qu’il commence à boiter. Hélas il sera contraint de s’arrêter avant la fin de journée. Alors pour lui aussi, nous n’avons pas le droit de baisser les bras. Pas de bobos, pas d’excuses !
Les heures s’écoulent inexorablement. Je m’éclate. Je fais ce que j’aime. Je suis heureux de repartir à la conquête d’un monde que je n’ai découvert que l’année dernière, mais cette fois avec l’espoir d’aller plus loin…bien plus loin. Voilà 70 km de parcourus. Je sens deux ampoules apparaître au niveau des orteils. Un peu plus tard douleur fulgurante ! Pas de dessin à faire, je sais par expérience que ça correspond au moment où une ampoule arrache la racine d’un ongle. Peu ragoûtant, mais pas vital. Comment se plaindre de ça quand d’autres souffrent bien plus.
Et l’avantage, c’est que maintenant, ces deux ongles ne m’embêteront plus ! Passage du second marathon en 3h22. Avec la chaleur, c’est encore bon. Un peu plus loin, soit 16 km et 1h23 plus tard, passage au 100ème kilomètre en 7h51’, soit 15’ de moins que l’année passée. Je suis satisfait, même si j’espérais faire moins.
Je pensais effectivement pouvoir tenir au moins 100km à 13,5km/h. Hors je suis à 12,7km/h…800m par heure moins vite…c’est beaucoup. Mais tant pis. La course est ce qu’elle est, je suis encore très bien et aucun autre incident que mes deux ampoules n’est à signaler. Je m’alimente toujours bien et m’hydrate toujours très régulièrement.
La 8ème heure arrive. Je suis tenté de me dire…déjà 1/3 de course de passé !
Quelques minutes après le 100ème kilomètre, des encouragements venant de voix très familières que je n’avais pas encore entendues depuis le départ. Surprise : mes parents !
Même si je l’espérais, je n’y croyais pas vraiment. Ils ont préféré ronger un peu leur frein et attendre que je commence à rentrer dans le dur pour m’apporter leur support. Une motivation supplémentaire qui me rebooste au moment où la nuit tombe lentement.
Je suis encore très bien, je continue à engranger les tours, toujours avec le même rituel de ravitaillement. La fraîcheur est revenue, et je perçois un regain de forme.
Malgré tout, la moyenne générale a baissé. Pourtant je ne souffre pas vraiment, même si je commence à ressentir des courbatures au niveau des cervicales.
Je relativise en observant mon amie du Team France, Coco, qui doit souffrir le martyre, le buste plié en deux sur le côté. Vers la 9ème heure, petit coup d’hypoglycémie. Avec son allure de métronome implacable Sorokin prend la tête pour la première fois depuis
le départ. Il a 3’40’’ d’avance à la 9ème heure. Mon passage à vide durera 4 tours, puis je reviens sur une allure conforme au plan. Aleksander m’a pris un tour en un peu plus d’une heure. Je suis maintenant juste derrière lui. Je viens de passer les 10h de course, et mon 3ème marathon. Grosse baisse de régime sur ce 3ème que je termine en 3h45’.
La température fraichit un peu et avec mon débardeur j’ai quelques frissons. Je profite d’un passage au stand pour annoncer un changement de maillot au prochain tour pour un manche longue de l’équipe de France.
L’alimentation est adaptée aussi avec l’apparition de la soupe au vermicelle. En boisson, tous les deux tours je descends deux verres de coca cul sec ! Je retrouve une seconde vie. 130 kilomètres de parcourus. Le rythme reste stable, dans ma zone de contrôle. La course est encore longue ! Je maintiens cette allure une longue période, avec la musique dans les oreilles pour me tenir compagnie. Les heures passent et les kilomètres aussi. Le chrono confirmera la stabilité avec un 3ème marathon en 3h45’, un 4ème en 3h49 et le 5ème en 3h50.
A la mi-course, vers la 12 ème heure, j’ai réduit mon écart sur Aleksandr. Mais derrière, l’espagnol Ivan Penalva revient sur mes talons. Malgré cela je reste centré sur moi-même, sur
mes sensations et mon allure. Peu importe les autres. Ma moyenne générale est maintenant de 12,08 km/h. Autour de la piste, la plupart de mes supporters sont toujours aussi actifs, prêts à passer une nuit blanche. Sur le parcours la procession des coureurs progresse inlassablement.
Vers 2h du matin, après 16h de course, le froid me saisit. Il faut d’urgence adapter à nouveau la tenue. J’annonce au passage devant notre stand un changement au prochain tour : retrait du te-shirt manche longue pour mon maillot première couche au-dessus duquel j’ajoute mon débardeur de l’équipe de France. La « circulation » devient plus fluide sur le parcours. Certains ont du faire une pause. Moi, je poursuis. Il faut, comme dans la pub pour les piles, jouer le rôle du lapin qui continue à courir alors que les autres s’arrêtent un à un. Un seul mot d’ordre…aller le plus loin possible. Comme depuis le départ, je garde ma fréquence d’hydratation. Maintenant, je bois le coca à pleines gorgées directement à la bouteille…pour aller plus vite ! Le staff à l’air surpris que je puisse absorber autant de coca…et aussi vite ! Moi, ça me fait du bien !
C’est à 2h49 du matin que je passe mon 200 ème kilomètre. Après 16h49 de course, alors que je reviens à moins d’un tour d’Aleksander. Je ne pense maintenant qu’à aller le plus loin possible dans cette centaine ! J’ai les cervicales qui ne tiennent plus ma tête. Elle bascule complètement en arrière et c’est…très désagréable ! Mes amis de l’équipe de France souffrent également. Tout le monde souffre. Même le phénomène, l’américaine Camille Herron qui a eu quelques problèmes digestifs… L’écart se réduit toujours plus au fil des tours avec la tête de course. C’est ce que m’indique le classement que je peux consulter sur l’écran placé sur la ligne, puis juste après sur l’écran géant. Les ravitos au stand restent toujours aussi réguliers, avec alternance de purée de patate douce, soupe au vermicelle et quelques tranches de jambon qui me font un bien fou. Pour faire couler : alternance eau et coca. On en est à 18h de course : je poursuis mes calculs de tête. Ça m’occupe, ça me motive !
On a fait les ¾ de l’épreuve. Plus que 6 heures ! Je suis encore à un peu plus de 11km/h de moyenne. J’en suis à 210km. Mon objectif est de 270km. Le calcul est on ne peut plus simple. J’ai 60km à faire en 6h…donc je dois tenir le 10km/h ! Au vu de ma forme, je ne peux plus passer à côté de mon objectif minimum de 270km ! Plus longtemps je tiendrai à mon allure actuelle (11 km/h), plus je gonflerai mon avance sur cette moyenne de 10 km/h ! Alors il faut continuer ! Le record de France est à portée de fusil !
Peut-être une première erreur « mentale » qui m’a inconsciemment fait basculer vers un sentiment de devoir accompli, ou du moins une perte de concentration sur ce que je devais faire. Courir le mieux possible et maintenant sans me projeter : « Moi, Ici et Maintenant »… L’allure est à nouveau à la baisse… Il faut se battre. Il est 5h du matin : 19 heures de course, 220km parcourus et plus que 5 heures à courir. Je repasse en tête. Mais ça ne dure pas. Le mental qui en temps normal constitue mon atout est en train de me lâcher.
Dans ces conditions, même si je souffre, je n’ai pas le droit de me plaindre. Je pense à Fabrice, qui dialysé à fait le Grand Raid. Je songe que j’ai la chance d’avoir mes 4 membres, mes 2 poumons, et un cœur en bonne santé. Certains n’ont pas cette chance. Moi, je choisis de me faire mal. Certains n’ont pas le choix. Alors pour eux, pour la chance que j’ai, je n’abdiquerai pas. A la 20ème heure, je suis 3ème !
A la 21ème heure les places n’ont pas bougé, et j’ai parcouru 241km. Mais j’ai un gros coup de barre. Je marche plus longtemps qu’il ne faudrait pour manger. A la sortie du stade, Céline m’encourage. Je pousse un gros soupir de lassitude…et Raph me rattrape. C’est un peu une nouvelle course qui commence grâce à lui. Il m’encourage à repartir, à l’accompagner. Malgré ma protestation, il insiste et cale son allure sur la mienne.
Je sais que ce n’est qu’un petit moment de répit dont j’ai besoin. Nous repartons ensemble. Il restera avec moi jusqu’au bout. Il ne veut pas que je passe à côté du record de France. Je crois dur comme fer à ce record. D’ailleurs, Pascal lui aussi commence à y croire. Je crois que j’aurai eu cette conviction 3h avant lui ! Il me reste 26km à courir en 3h, soit du 8,7 km/h, et je tourne encore à plus de 10km/h…
Je poursuis. La vitesse fluctue un peu au gré des arrêts ravitaillement, pour lesquels je prends toujours le temps, mais elle reste très raisonnable : toujours au-dessus des 10km/h.
De toute façon, la consigne du coach était claire : ne jamais descendre sous les 10 de moyenne en instantané ! Je ressens toute l’énergie de mes supporters. Au fil des tours qui passent, le record de France devient une évidence aux yeux de tous. Je me sens de plus en plus léger même si les jambes restent lourdes. Les kilomètres défilent lentement mais sûrement. Je passe ma marque de l’année passée (254,264km) 1h30 avant la 24ème heure !
Les premières lueurs du jour apparaissent. Le ciel se teinte de différentes nuances de rose.
Magique. Un nouveau jour se lève !
Raph ne me quitte pas d’une semelle. Tout d’abord à 3m devant moi selon le règlement mais bientôt juste devant quand on apprend que cette règle est obsolète. Les officiels confirment.
Il est en or ce Raph ! Il se retourne, m’encourage constamment, me « fait la trace » dans le flot continu des coureurs. Il m’élargit le passage entre les athlètes que nous doublons sans arrêt, me laissant la corde comme à un V.I.P.
J’ai un pincement au cœur en pensant qu’il occulte complètement sa course pour se mettre à mon service. Je suis tellement heureux de partager cette histoire avec lui ! Lui qui, l’année passée, à 2h de l’arrivée, m’avait encouragé tant qu’il l’avait pu, alors qu’on ne se connaissait pas, tout simplement parce que je réalisais quelque chose de beau…il était alors second et revenait sur moi !
22h30 de course. Il reste 1heure 30 avant l’arrivée. Je m’interroge enfin sur ma position dans la course et sur les écarts. Je suis 3ème. Je demande à Raph en sortie de stade : « Où est le 4ème ? »
Une voix venue de derrière répond en français : « Je crois qu’il est juste derrière ! »
Un coureur nous double aussitôt. C’est l’américain francophone Olivier Leblond que Raph connaît. Une fois devant nous, il se retourne avec un petit sourire complice et nous annonce « Ah, maintenant il est devant ! ». J’adore !
Enfin, sauf que me voilà maintenant 4ème !
Peu importe, je poursuis vers mon objectif, vers les 270km. Il me reste 13km à parcourir.
23h : la dernière heure arrive. Dans ma tête le décompte se fait maintenant en minutes et non plus en heures. Mais je n’y songe pas trop. Je reste focalisé sur le panneau d’affichage indiquant mon kilométrage et les encouragements de plus en plus enthousiastes de Raph et de mes supporters. Je cours, je cours…
Le record de France est juste devant. Ça y est j’y suis ! Je suis intérieurement aux anges…mais la course n’est pas terminée. Il faut maintenant repousser le plus loin possible
MA ligne d’arrivée.
Plus que 25’. Un officiel me tend au passage le petit tasseau en bois avec mon numéro de dossard gravé dessus. C’est lui que je vais devoir poser au sol au coup de pistolet final pour identifier ma « marque » définitive. Ma distance totale.
23h40 de course. Il est 9h40’. En passant devant le staff France je déploie avec Raph le drapeau
tricolore. C’est le record de France ! Un record vieux de 20 ans détenu par Alain Prual avec 268 km 859. Je partage mon bonheur avec Raph. Nous sommes heureux. Le staff aussi. Les amis et la famille présente exultent sur le parcours.
Mais, le coach Pascal à tout calculé avec précision. Le record n’est pas devant le staff, il est 400m plus loin. Alors 400m plus loin, je brandis à nouveau la bannière !
Tout le monde est là pour ce passage virtuel dans un autre monde, celui qu’aucun autre français
n’a franchi jusqu’à présent. (hormis sur piste avec 272,4km).
Un titre, c’est une chose, mais un record…
Attention, la course ne s’arrête pas là. Il y a une place individuelle à jouer et surtout une place par équipe ! Et puis tant qu’à faire, autant repousser le plus possible ma nouvelle marque ! Encore 20’ pour cela ! Encore…
Dans ma tête, l’euphorie des 2 dernières heures et de l’approche de ce record s’estompe, sombre. Oui, je rentre dans un autre monde. Un monde de solitude malgré la foule qui nous entoure. Malgré la présence de Raph. Malgré Céline, mes parents, les enfants, les amis qui courent à chaque recoin du parcours pour m’encourager…comme depuis 24 heures !
Après la conquête d’un nouveau record envisagé par tous depuis 2h30 un nouvel objectif s’est aussitôt mis en place : lutter pour aller le plus loin possible. Ça semble couler de source mais tout devient différent. Cette simple vision rend les choses bien plus difficiles.
Dans ces 20 dernières minutes, mes jambes, mon corps, ma tête, ma nuque…tout devient souffrance.
Et pourtant…rien n’a changé…sauf dans ma tête. Ma force devient une faiblesse. Ou du moins, un axe de perfectionnement pour les prochaines fois. Et même si lors de ces derniers kilomètres, je ne m’imagine pas un instant remettre les baskets pour courir un nouveau 24 heures, je tire déjà un bilan avec les orientations à travailler pour progresser encore. Courir…courir…
Raph m’aide tant qu’il peut. Il m’encourage. Il porte même le drapeau pour moi !!
Et puis voilà, l’heure fatidique approche. Je passe, une dernière fois, devant le staff, glorieux.
Nous passons devant les spectateurs, supporters français, proches, une dernière fois.
Parce qu’il ne reste plus que quelques secondes, et que nous partons vers le stade annexe, fermé au public. Une zone du parcours sans public. Cette partie du parcours où nous nous retrouvons bizarrement seuls, entre circadiens.
Un premier coup de pistolet retenti, annonçant la dernière minute ! Raph, insatiable, me lance un dernier défi… « Allez, on se fait un sprint ! » Alors, à 30’’ de la délivrance, tant qu’à faire, je donne mes dernières forces ! Et d’une foulée désarticulée et saccadée, j’accélère, Raph à mes côtés, pour gagner…peut être 4 mètres ? Mais oui, chaque mètre devient précieux !
PAN !
On s’arrête !
Défi remporté, j’ai gagné ! Je ne suis que 4ème mais pas frustré le moins du monde comme on pourrait le croire. C’était mon deuxième 24 heures. Mon objectif était 270km, celui de mon coach 272,8. J’ai fait 272,217 km…Contrat rempli !
Je suis dans une partie du parcours fermée aux spectateurs, mais j’ai la chance d’avoir Céline et Pascal, mes parents et Paul Guy, qui ont réussi à s’infiltrer pour venir sur MA ligne d’arrivée.
Et comme un symbole, à coté de mon bâton portant le numéro 79, celui portant le numéro 82.
Celui de Raph, auquel je dois une partie de ce record !
Cette fois ci, contrairement à l’année passée, je reste debout. Je réussis même à marcher !
Je rejoins enfin l’ensemble des supporters à l’entrée du terrain, sous l’œil de l’officiel chargé de me surveiller jusqu’au contrôle anti-dopage. Mes parents m’accompagnent au contrôle pendant que Céline reste avec tous les amis venus à Albi me supporter.
Au contrôle, nous sommes une quinzaine. Effectivement, les 3 premiers au scratch homme et femme ainsi que les nouveaux recordmen nationaux sont contraints de s’y présenter. Et sur ce championnat du monde, il y a un grand nombre de records !
A mon tour de passer. L’échantillon d’urine est…brun foncé ! Saturé en sang et protéines. Pas mieux que l’année dernière ! 1h30 après, je rejoins le reste des troupes encore présentes. Malheureusement, beaucoup ont déjà dû repartir.
J’effectue ma pesée d’après course. Rappelez-vous : il y a 24 heures, j’étais à 74,0kg. Après l’épreuve, je suis à 74,6kg ! J’ai pris 600 grammes…
Bientôt arrive le moment des récompenses dans une salle de sport bien remplie d’Albi.
Moment de bonheur intense puisque l’équipe de France masculine a réussi à décrocher la 3ème place d’un championnat de très haut niveau ! Pooodiummmmm !!!
Pour exemple, c’est le premier 24h avec 5 athlètes hommes au-dessus de 270km, agrémenté en plus d’un record du monde féminin explosé de 10km par la grande américaine Camille
Herron avec plus de 270km également. L’après course défile à toute vitesse.
Repas le dimanche midi, douche, rangement des affaires, et la soirée est déjà là.
J’ai le bonheur de passer cette soirée dans le pub irlandais (tiens ça me rappelle quelque chose !) au pied de l’hôtel, avec Céline, les enfants, mon Pascal et Amélia, Paul Guy et Christelle, et les parents de Céline.
Le lendemain, nous avons la chance d’être encore pris en charge par la FFA pour un suivi médical post course. Nous passons la matinée à faire nos tests et nos soins. Les urines toujours chargées en protéine et sang, les jambes lourdes !
En guise de récupération, nous marchons l’après-midi. En soirée ce sera une réception à l’hôtel de Ville entourés par le conseil municipal et la très agréable Madame le Maire d’Albi. Un moment passé dans la convivialité et l’échange. Il est temps pour certains coureurs de repartir, pour les autres de se retrouver autour d’un dernier repas au restaurant pour fêter l’événement.
Viser la lune pour atteindre les étoiles !
Je poursuis ma récupération le lendemain par la visite de la cité de l’espace avec les enfants.
Quelques courbatures encore mais un soleil radieux ! Ces courbatures, ainsi que les traces de sang dans les urines, dureront 10 jours.
Je reprendrais l’entraînement 6 semaines après, avec déjà de nouveaux défis, de nouvelles aventures, en tête !