Faire avec les moyens du jour
Malgré une motivation intacte au départ, Erik a vite senti qu’il ne serait pas en pleine possession de ses moyens. Dans le contexte d’internationalisation du trail, avec la même évolution en niveau de performance et en densité de coureurs que celle observée pour l’UTMB, la moindre faiblesse se paie cash. Pour être devant, il faut être rapide, endurant, fort, technique, motivé, stratégique et en pleine possession de ses moyens. Dès le départ, la tête de la tronche servait de premier juge de paix. 10 km de distance, 1435m de dénivelé positif et un passage à 2550m !! Le temps prévu était de 1h30 et Erik a effectivement accompli cette première section en 1h30, mais à la 25ème place. Avec ce même chrono, Erik serait passé en 4ème position en 2016 ! A partir de là, tout est dit sur le niveau de l’épreuve. Au Grand Col Ferret, lui aussi au-delà de 2500m, Erik remontera à la 15ème place, mais la très longue descente suivante, 10 km jusqu’à la Fouly, lui coûtera 7 places. A partir de là, Erik oscillera entre la 28ème et la 24ème place en maintenant une intensité de course régulière.
Un bilan positif mais des facteurs limitants
Dans la mesure où la CCC n’était pas un objectif majeur, le bilan d’Erik reste positif. La course a été bien gérée, le manque de fraîcheur a été compensé par la volonté de bien faire et par sa capacité à se dépasser. Il est intéressant de constater que Ryan Sandes, le coureur Sud-Africain vainqueur de la dernière Western States a joué au chat et à la souris avec Erik, terminant à la 21ème place, quelques minutes devant, lui aussi visiblement affaibli par cette épreuve courue dans des conditions surhumaines, et loin de son niveau réel. De chaque expérience, il faut tirer des leçons. Celle du jour est de bien espacer les épreuves d’ultra trail afin d’optimiser la récupération et la régénération de l’ensemble des systèmes physiologiques. Bien entendu, dans la construction de la planification des courses, il n’est pas simple de prévoir le déroulement d’une épreuve. Or les cinétiques de récupération sont totalement dépendantes de la manière dont la course va se dérouler.
Pour Erik, la difficulté reste encore et toujours l’impossibilité de s’entraîner spécifiquement (trail de montagne) en résidant en plaine. Ce paradoxe, contrariant il y a quelques années, est maintenant un facteur limitant de la performance. Répétons-le, le trail est une discipline en pleine évolution qualitative, et l’excellence exige à présent une maîtrise de tous les paramètres de la performance. Avec sa 24ème place, Erik est le 6ème français ! Le 1er français, Ludovic Pommeret, vainqueur de l’UTMB 2016, finit 3ème.
Au-delà de la performance objective et subjective, un ultra trail reste une belle aventure humaine à partager avec ses proches.
Pour Erik, la suite de la saison va passer par le Grand to Grand, une course à étapes américaine dans le désert. 5ème du marathon des sables 2016, il retrouvera un format de course qui lui convient bien. A suivre…
5 réactions à cet article
EMMANUEL
Balducci !!! c est quoi cet article ?? la CCC de 100 miles ???
100 miles en 19 heures, c est top genial. C est juste 1 minute de moins que d Haene sur l UTMB !!!! Pas de quoi être déçu je pense .
Je veux bien relire les articles de l UTMB pour le site lepape com , ce fera un peu plus sérieux !!
Comment peut on être si léger sur la course la plus médiatique au monde ?!?!
Pascal, expert Lepape info
Emmanuel, avant de critiquer très négativement, relisez l’article. je parle de la WSER et non de la CCC. Oui la WSER fait 100 miles et Erik l’a couverte en 19h, loin de ses objectifs. cela étant, j’aurais pu commettre une erreur et je n’aurais pas mieux apprécié votre manière de le faire remarquer. Votre commen taire est ridicule.
Franck
Oui en effet. Critique déplacée. Ce n’est pas clair dans ce dernier article mais Pascal Balducci est entre autres l’entraîneur d’Erik Clavery et de Julien Chorier. Il connaît donc mieux que personne les courses et les distances. De plus, il est formateur d’entraîneurs, Docteur en physio et chercheur à Lyon. Le mieux, EMMANUEL, est donc d’apprendre à lire !!! Et oui, la critique est si facile.
EMMANUEL
Méa culpa Messieurs . Me voilà rassuré !!!
Pascal Balducci, Expert Lepape info
Pas de souci Emmanuel.