Le pape-info : Benjamin, dans quel état d’esprit êtes-vous en tant que DTN d’une équipe de France qui n’a jamais été aussi forte ?
Benjamin Maze : Je suis très enthousiaste, on a envie, hâte d’y être à ces Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Cela fait très longtemps que l’on s’entraîne, que l’on se prépare que l’on se projette sur ce projet depuis que l’on sait que Paris accueillir les Jeux, un évènement unique dans la carrière d’un sportif, d’un sélectionneur, d’un Directeur Technique National.
Quand on a une saison 2023 comme celle-ci avec 8 médailles avec nos athlètes paralympiques et 4 en olympique avec la contrainte de faire l’impasse sur le championnat du monde de relais mixte, une discipline où l’on avait eu le bronze aux derniers JO (Tokyo en 2021) nous sommes forcément enthousiastes car il y a cette ambition de plus en plus affirmée.
Le pape-info : Ambition, humilité, travail sont les mots d’ordre pour la saison à venir
B.M : C’est bien d’avoir été médaillé, champion du monde en 2023, on sait que les choses peuvent changer, on a des concurrents qui ont envie de nous battre. On est plein d’humilité parce qu’à part Alexis Hanquinquant champion paralympique, tous les autres peuvent faire mieux, Alexis lui-même est très impliqué, engagé avec ce plaisir depuis 2 ans d’être accompagné sur les podiums de Pierre-Antoine Bayle. C’est une saine concurrence à laquelle nous sommes attachés au sein des équipes de France et de pouvoir la préserver afin que les uns, les autres puissent se tirer vers le haut.
Le pape-info : L’équipe de France est scrutée, observée par les nations rivales comme les Britanniques et d’autres avec de l’ambition
B.M : Oui forcément les Britanniques qui ont gagné le Test Event de Paris en août dernier chez les femmes et les hommes avec 3 médailles au total, les Néo-Zélandais, les Américains qui ont obtenu 7 médailles en paratriathlon, une de moins que la France. Beaucoup de nations analysent cette Fédération Française de triathlon qui n’a pas toujours été au rendez-vous des Jeux Olympiques ou Paralympiques mais qui a toujours progressé d’olympiades en olympiades. La densité de résultats fait que quand ce n’est pas l’olympique qui brille, c’est le paralympique, la relève, les jeunes avec les championnats d’Europe, du monde cadets, juniors, le triathlon longue distance, le duathlon courte distance… avec tous ces résultats beaucoup de nations se demandent ce qu’il se passe en France, qu’ont-ils compris ? Nous sommes une Fédération regardée par la concurrence avec un œil particulier avec les Jeux à la maison, c’est une ambivalence assez intéressante à regarder entre cette impression de grande force et ces petits points de faiblesse qui peuvent faire la différence. C’est pour cette raison que l’on reste plein d’humilité.
Le pape-info : On s’est rendu compte lors du Test Event que la concurrence sera rude aux Jeux
B.M : Il faudra être au top il y a quelques triathlètes à l’image de la championne olympique Flora Dufy blessée qui était absente comme la Britannique Georgia Taylor-Brown la vice-championne olympique en titre. On sait que certains et certaines vont revenir encore plus fort. D’autres avaient fait des choix de calendrier en ne venant pas comme Taylor Knibb ou le champion olympique Kristian Blummenfelt qui panachait son année 2023 d’épreuves longue distance et distance olympique. Ce qu’il s’est passé en 2023 c’est très bien, si on a un peu plus de confiance c’est tant mieux cela fait partie du passé maintenant il faut se projeter sur les Jeux. Avoir en tête de se préparer pour cette compétition et profiter des compétitions intermédiaires avec les étapes du Championnat du Monde pour peaufiner ses réglages, obtenir les critères de confirmation de sélection.
Le pape-info : Quelle serait une année 2024 réussie ?
B.M : Une année où tous les sélectionné(e)s olympiques et paralympiques reviennent avec le sourire, c’est un vœu peut-être un peu naïf mais pour moi ma plus grande fierté serait que tous ces sportifs se disent je suis fier de ce que j’ai accompli sur ces Jeux, j’ai fait la meilleure performance qu’il m’était capable de faire avec les moyens que j’avais, je sais que j’ai donné tout ce que je pouvais en terme de ressources, j’ai pu avoir le soutien de mon entraîneur, de mon club, de ma Fédération et je suis fier de ce que j’ai réalisé. Si cela se traduit par des médailles et pourquoi pas par une ou des Marseillaises j’en serai le premier ravi.