Lepape-info : Aurélien, qu’attendez-vous de ce marathon de Paris en marchant ?
Aurélien Quinion : J’espère m’amuser, même si le marathon est un gros effort, c’est le marathon de Paris. 50 000 personnes, l’ambiance, le fait de participer à un grand événement, à une course mythique me plait, me motive. J’aime bien pratiquer le sport pour m’éclater et garder de bons souvenirs. J’avais une sortie endurance de prévue dimanche, c’est mieux de la faire sur le marathon de Paris avec 50 000 coureurs que de la faire tout seul.
Lepape-info : L’objectif est de faire le marathon en marchant entre 3h et 3h15 ?
A.Q : J’aimerai bien, 3h ce serait à peu près mon temps rapporté à mon allure sur 35 km marche, cela voudrait dire que j’ai progressé. Ce serait un bon test, une bonne base pour préparer les championnats d’Europe et championnats du monde fin août à Budapest (Hongrie).
3h15 cela ferait une allure de 4’30 au kilomètre pour une sortie longue active. C’est un travail intéressant, si je disais que voulais le faire en endurance à 12-11 km/h je pense que je n’arriverais pas à réussir à tenir. C’est un évènement, vous êtes porté par la foule, l’envie, la motivation, je sais que je ne pourrais pas respecter un tempo lent pour moi. C’est mieux de venir en sachant que je vais mettre un peu de rythme et de se faire plaisir.
Aurélien Quinion : « Le marathon parle à tout le monde, les coureurs pourront comparer mon chrono avec leurs performances, ils verront s’ils me doublent ou si je les double, l’effort que cela demande et ce que représente la marche. »
Lepape-info : Le but est aussi de mettre en avant votre discipline : la marche athlétique
A.Q : C’est un tout gagnant, cela met en avant ma pratique, d’autres avant moi comme Yohann Diniz ou des athlètes moins connus ont participé à un marathon en marchant. Le but est aussi de profiter de ma notoriété ou du moins que je sois un marcheur performant et d’avoir une mise en lumière différente que si je m’étais inscrit il y a 4 ou 5 ans. En plus ASICS sponsor du marathon de Paris est mon nouveau partenaire tout était réuni pour moi pour que je sois au départ pour une belle mise en avant, pour montrer aux coureurs avec qui je serai à quoi ressemble la marche, ma discipline, en direct. Ce sera plus concret que de nous voir à la télévision. Le marathon parle à tout le monde, les coureurs pourront comparer mon chrono avec leurs performances, ils verront s’ils me doublent ou si je les double, l’effort que cela demande et ce que représente la marche.
Lepape-info : L’ambiance s’annonce festive, vous vous attendez à être interpellé ?
A.Q : J’ai déjà fait des petits 10 km, des 20 km avec des personnes qui courent, dimanche la dimension sera différente. Sur la première moitié de course, beaucoup devraient avoir le sourire, je pense être interpellé, pouvoir discuter, échanger. Après chacun et chacune rentrera dans ses difficultés, dans sa concentration.
Aurélien Quinion : « Je serai avec la foule j’ai hâte de vivre ce moment, de découvrir toute cette ambiance avec les fanfares sur le parcours, les encouragements du public. »
Lepape-info : Vous avez reconnu le parcours ?
A.Q : Non pas du tout. Avant j’étais à l’INSEP, je sais que le parcours passe à proximité dans le Bois de Vincennes et puis en fin de parcours dans le Bois de Boulogne. Cela a l’air cool, on passe devant l’Opéra, la place de la Bastille, c’est l’occasion de visiter, d’une belle balade. Je prends rarement les choses très au sérieux, il faut que je me renseigne pour le SAS dans lequel je dois entrer, l’heure à laquelle je suis convié etc… C’est une première pour moi sur un marathon même si j’ai déjà fait du 50 km marche, je suis capable de maîtriser la distance. La différence avec la marche c’est le côté redondant, sécuritaire puisque l’on marche sur de petites boucles, tu passes devant les ravitaillements, les mêmes personnes très souvent. Là il faudra gérer un ravitaillement tous les 5 km, c’est totalement différent de ce que j’ai l’habitude de faire. Je n’aurai pas de ravitaillement personnel comme sur les grandes épreuves de marche, je serai avec la foule j’ai hâte de vivre ce moment, de découvrir toute cette ambiance avec les fanfares sur le parcours, les encouragements du public.
Aurélien Quinion : « J’aime bien l’endurance car sur une course il faut que je construise mon effort, que je me place, que je prenne confiance, j’ai besoin de ce laps de temps. Le 35 km me laisse cette opportunité tout en gardant ce jeu de vitesse que j’affectionne. »
Lepape-info : Vous avez fait les minima pour les Jeux olympiques de Paris 2024 sur le 35 km marche en mars à Aix-les-Bains
A.Q : Je ne pensais pas être capable de le faire, je ne m’y attendais pas, j’étais vraiment agréablement surpris de faire les minima. J’avais prévu cette saison de marquer un maximum de points au ranking (30 % du peloton est qualifié pour les grands rendez-vous avec les minima, 70 % au ranking), je me considérais faire partie de ceux qui seraient à la bagarre pour passer au ranking et au final même pas. Cela m’a déstabilisé sur mon programme de compétitions à venir cette saison vu que j’ai déjà fait les minima. J’avais franchi un cap en 2021, il y a des déclics, cela avance. L’arrêt du 50 km marche dans les compétitions au profit du 35 km m’a fait beaucoup de bien, je préfère. J’aime bien l’endurance car sur une course il faut que je construise mon effort, que je me place, que je prenne confiance, j’ai besoin de ce laps de temps. Le 35 km me laisse cette opportunité tout en gardant ce jeu de vitesse que j’affectionne. Cette distance est ni trop longue ni trop courte. Kévin Campion m’avait dit que le 35 km serait mon effort privilégié.
Lepape-info : L’un des objectifs de la saison sera aussi le championnat d’Europe à Podebrady (République Tchèque) le 21 mai
A.Q : J’y vais sereinement car j’ai déjà mon billet pour les championnats du monde. Ce sera un bon test avant Budapest. L’an passé j’étais très frustré des Mondiaux à Eugene (Etats-Unis), je n’avais servi à rien en quelque sorte, j’étais dans le paysage comme l’on dit. Le résultat est bon (14ème) avec le record de France en 2h28’46 mais je n’ai pas pesé. Ceux qui étaient devant ne m’ont pas vu de la course. Au championnat d’Europe à Munich un mois après j’ai mis plus de velléité, j’étais présent, j’ai attaqué mais j’ai été disqualifié après 4 cartons rouges. Petit à petit je prends confiance notamment en ma base de vitesse, j’ai une marge de réserve pour tenter des attaques. Lors du championnat d’Europe je voudrais être actif, tenter des choses ce sera une répétition en vue des Mondiaux, des Jeux Olympiques… dimanche, le marathon de Paris sera un entraînement, du plaisir.
1 réaction à cet article
BOUILLIAT
Bon reportage. Encore bravo pour ton exploit au Marathon et les minima realises pour les J.O. Tous les marcheurs te soutiennent. Bises
Jacqueline