Voici une épreuve au cœur d’un site protégé par l’UNESCO, un décor faisant penser parfois à Brice Canyon aux Etats-Unis, à des décors de Provence, mêlant des couleurs : rose, jaune, ocre… Le vent a fait son travail d’érosion sur les roches laissant apparaître des pierres en équilibre sur d’autres, ou bien encore des formes érotiques qui donnent son nom dans la région à « la vallée de l’amour ».
Mais la nature n’est pas le seul point de ravissement de ce périple. La traversée des villes et villages laissera découvrir des habitations et des châteaux troglodytes parfaitement entretenus et réhabilités.
Le départ est situé à Urgup dans la région de la Cappadoce, en plein centre de la Turquie. Après avoir organisé plusieurs événements cyclistes notamment « le tour de Turquie », les organisateurs ont décidé de se pencher sur une nouvelle discipline : le trail.
Ils ont parfaitement conscience des points forts et des points faibles de leur course. Le site est exceptionnel, Urgup peut absorber énormément de visiteurs (coureurs, accompagnants, équipementiers) par la multitude d’hôtels à disposition mais aussi de restaurants. Le prix pour les Européens reste abordable, et c’est un bon moyen de visiter la région tout en courant. De plus, The North Face est le principal sponsor de l’événement ce qui est un bon vecteur de communication ainsi qu’un gage de sérieux.
Cette course reste cependant mal placée dans le calendrier car elle tombe en même temps que le Grand Raid de la Réunion et le Festival des Templiers.
La course
Au programme : 110 km pour 3350 mètres de dénivelé positif. Le départ a lieu à Urgup à 7h du matin.
Je sors de mon hôtel troglodyte pour venir me placer sur la ligne de départ. Je suis en deuxième ligne, le départ est commun pour les 60 et 110 km ce qui au cours de la première partie apporte quelques confusions.
La course s’élance. Un groupe de tête se forme assez rapidement et je me tiens à 300 m du premier. Je ne distingue pas les coureurs du 60 ou 110km, je décide de faire abstraction de cette donnée et de faire ma course selon mon allure.
La première portion est une succession de chemins assez larges bordés d’arbres feuillus frappés par les couleurs de l’automne et parsemant notre passage d’un petit tapis de feuilles jaunes et rosées. Je remonte le peloton sans trop forcer jusqu’à passer en tête. Une dernière côte assez abrupte parsemée de pavés nous amène dans un village aux balcons fleuris jusqu’au premier ravitaillement : Ibrahimpasa.
Mon arrêt sera de très courte durée, le temps de boire un Coca et de remplir mes gourdes et je repars assez rapidement. Ma course se déroule bien entre traversée de villages typiques et de sites à l’allure surnaturelle.
Arrivé à Gorème (35ème km), je caracole toujours en tête et il est vrai, je m’ennuie un peu. On m’avertit que le deuxième est à cinq secondes et en plus il est français !
Je l’attends et nous repartons ensemble. Nous échangeons amicalement à une allure de croisière sur les balcons ocres nous menant au prochain ravitaillement à Cavusin.
A force de parler, voilà que nous nous égarons, il nous faudra remonter une longue cote laissant ainsi filer la première place. Nous repartons de bon train et encore une fois la vitesse et le manque d’attention nous font manquer une intersection !
Ces deux étourderies nous coûteront plus d’un kilomètre ainsi qu’un bon quart d’heure de jardinage. Notre rythme reste régulier jusqu’à Urgup où nous achevons notre première boucle de 62 km. Un plat de pâtes et je presse le pas à Aurélien (c’est son prénom !) pour repartir assez vite.
La deuxième partie se montrera plus technique, pourvue de quelques bonnes pentes abruptes. Mes bâtons vont bien me servir, ils vont soulager mon TFL (un tendon du genou) toujours douloureux depuis le Tor des Géants. Il fait nuit à 18 heures.
J’attends toujours mon compère qui, hormis quelques petits moments de moins bien, a plutôt la forme. Le dernier quart de course nous réservera un passage pluvieux, le terrain est roulant. Nous voyons Urgup illuminée au loin, c’est la fin, je cours de plus en plus vite.
Après une traversée dans la vieille ville je perds le balisage à nouveau et deux fois ! Je franchis la ligne en deuxième position en 14h06.
Cette première édition reste une réelle réussite tant pour l’organisation que la qualité du tracé. En effet mis à part quelques points de balisage peu clairs, cette course peut être choisie par tous et toutes et permet de découvrir un site exceptionnel en courant.
Coté matériel
Matériel obligatoire :couverture de survie, sifflet, téléphone portable, casquette ou bandana, veste imperméable, 1 L d’eau minimum, gobelet, frontale +piles.
Mon choix : j’ai opté pour les Mafate speed de chez Hoka, en effet je comptais sur l’amorti pour limiter ma fatigue en descente, le Tor des Géants étant encore un peu présent dans mes jambes. Côté équipement, j’ai comme d’habitude choisi le light surtout que nous ne traversons pas des segments de haute montagne. Veste Salomon Slab, Olmo 5, et tenue team short et tee-shirt.
Mon TFL est toujours un peu douloureux, j’ai pris mes bâtons afin de soulager mon tendon même si bien sûr cette épreuve n’en requiert pas forcément.
Son retour vidéo
Quelques photos
1 réaction à cet article
Julien
Quel récit ! J’ai eu l’impression d’y être.Il me reste d’ailleurs un peu de sable dans les yeux.Finalement la première place se joue à cause des quelques erreurs d’aiguillage.Belles photos même si on aurait voulu en contempler plus.Bravo Marco !!!! Vivement le prochain épisode de tes aventures !!!