Au fil des stations, ils sont de plus en plus nombreux à monter. Il est 8h30 du matin et le métro a comme un air d’heure de pointe en semaine… Tous parlent de course à pied, du parcours qui les attend, d’ambitions chronométriques, de sensations voir même d’inquiétude.
Les quelques passants observent d’un œil étonné, ces femmes et hommes en tenue de sport, dossard épinglé sur le torse. Pas de doute, ce sont bien là les futurs coureurs de la Paris-Versailles : l’une des premières grandes courses d’automne. À mesure que le temps passe l’attroupement, au pied de la tour Eiffel, se fait de plus en plus conséquent. Laurent Lepeltier, le speaker-animateur, s’efforce à « décontracter » les participants avant le grand départ mais l’ambiance est déjà à la sérénité et aux derniers préparatifs.
Devant la zone de départ, les coureurs élites s’échauffent tranquillement alors que les anonymes choisissent l’entraînement collectif, le Champs de Mars ou les à-côtés le long de la Seine. Sous la lumière du soleil et la clémence du mercure, les coureurs commencent petit à petit à trottiner et à rentrer mentalement dans la course.
À 9h50, un premier départ est donné, celui des associations. Enfants, comme les coureurs tractant les fauteuils sont heureux de participer. La joie se lit sur leurs visages et le départ s’effectue sous les chants de motivation des différentes associations, « on est pas fatigué, ça vient tout juste de commencer ». Quelques minutes après ce départ, la place se libère pour la course reine. Les judokates Emilie Andéol et Clarisse Agbegnenou, prononcent un sympathique discours avant le grand départ de la course internationale. À 10h, le sas élite s’élance à grande enjambées. S’en suivra un départ par vague de coureurs (350) toutes les minutes.
Très vite le rythme en tête de course s’emballe. La moyenne des 19 km/h est atteinte. Le peloton suit de loin, s’étirant mais ne rompant jamais. Les premiers kilomètres s’effectuent sans trop de difficultés. La partie roulante, longeant la Seine jusqu’à Issy-les-Moulineaux via les quai du Président Roosevelt et de Stalingrad, permet une bonne vitesse de croisière. La Tour Eiffel précédemment si proche, apparaît désormais bien loin.
Mais la Paris-Versailles n’est pas qu’une simple ballade longeant les quais de Seine. Les sceptiques en auront pour leurs jambes avec l’arrivée à Meudon synonyme de la fameuse Côte des Gardes. Dans cette bosse de deux kilomètres, les sourires laissent places à quelques grimaces, et les foulées deviennent tout d’un coup bien plus lourdes.
Fort heureusement, la deuxième partie du parcours s’effectue sur un rythme beaucoup plus clément alternant entre montée et descente de Vélizy à Viroflay. Cette partie forestière plutôt agréable, permet de reprendre son souffle avant la deuxième difficulté du parcours : la côte du cimetière de Viroflay. Bien qu’assez courte, environ 300 mètres, elle fait en général très mal aux jambes…
Les coureurs n’en n’ont pas fini pour autant. Il faut continuer jusqu’au faux plat montant menant sur la ligne d’arrivée. La fatigue commence à jouer des tours. Interminable pour les plus démunis, cette grande ligne droite est aussi un signe de délivrance pour certains.
La tête de course, qui avait déjà largement terminé l’épreuve lorsque le milieu du peloton franchissait l’arrivée, a vu la victoire du Kenyan Stephan Ogari en 49min59s, suivi de Abraham Niyonkuru. L’athlète Burundais termine second en 50min16s et rate la 1ère place pour la troisième année consécutive. L’international espoir français Emmanuel Roudolff Levisse se classe 3ème à seulement deux secondes en 50min18. Dernier vainqueur français (2010) Abdellatif Meftah se classe 4ème. Chez les féminines, Etagegn Woldu Mamo s’impose en 55min19 sec, devant la Kenyane Naom Jebet et l’Ethiopienne Chaltu Dida Negasa. La première Française, Emily de La Bruyère, termine 5eme, à plus de quatre minutes.
Avec ou sans objectif de résultats, le peloton continuera de franchir jusqu’à 13H, la ligne d’arrivée avec le même plaisir : celui de courir avant tout !
Les résultats de la Paris-Versailles 2016
- Hommes
1. OGARI Stephen (Kenya) – 49mn59s
2. NIYONKURU Abraham (Burundi) – 50mn16s
3. ROUDOLFF LEVISSE Emmanuel (France) – 50mn18s
4. MEFTAH Abdellatif (France) – 51mn11s
5. HAKIZIMANA Gervais (Rwanda) – 51mn33s
6. GUIBAULT Thierry (France) – 52mn27s
7. SEREL Pierre (France) – 54mn01s
8. NKUNZIMANA Onesphore (Burundi) – 54mn05s
9. OUADIH Ali (France) – 54mn10s
10. DESCOT Alexandre (France) – 54mn32s
- Femmes
1. MAMO Etagegn Woldu (Ethiopie) – 55mn19s
2. JEBET Naom (Kenya) – 55mn28s
3. NEGASA Chaltu Dida (Ethiopie) – 56mn57s
4. AKENO Martha (Kenya) – 57mn30s
5. DE LA BRUYERE Emily (France) – 59mn46s
6. MASSAH Joan (Kenya) – 1h02mn24s
7. BLAUT Garance (France) – 1h02mn29s
8. GAUHIER Anne-Laure (France) – 1h04mn32s
9. LE LIEVRE Corinne (France) – 1h04mn35s
10. KENCHINGTON Anne (France) – 1h05mn22s