Anne Valero

Anne Valero, de l’action à la transmission

« C’est le plus beau métier du monde ». Anne Valero est une talentueuse sportive de 35 ans. Après avoir fait de la gymnastique, de la course à pied, du duathlon, du triathlon, la voici traileuse de haut niveau : « Le trail, c’est vraiment mon sport. J’aime le côté nature, le dépassement de soi. On est moins axé sur le chrono que la course sur route ». Mais quand elle lance « c’est le plus beau métier du monde », c’est « coach Valero » qui  s’exprime. Car en plus de repousser ses propres limites lorsqu’elle porte un dossard, elle aide les autres à en faire autant. « Avec des parents dans l’enseignement, j’ai trempé dans la transmission dès mon plus jeune âge. Il n’y a rien de plus beau que de permettre à des gens de réussir leur rêve ». Face à un tel discours, on ne s’étonne pas de savoir que son portable est allumé quasiment 24 heures sur 24, pour offrir un suivi personnalisé à ses protégés. Et on la croit volontiers lorsqu’elle raconte ses inquiétudes au sujet des performances de ses athlètes et sa remise en question lorsque le résultat n’est pas celui escompté.

« J’arrive à faire réussir des gens »

En revanche, impossible de l’imaginer baisser les bras. Elle a beau avoir un gabarit léger, une taille fine, un joli sourire  et une voix douce, Anne Valero n’est pas le genre de femme à rester les deux pieds dans le même sabot. « J’ai un besoin permanent de progresser, il faut toujours que j’apprenne quelque chose ». Elle aurait pu devenir prof de sport. Mais, non,  « trop routinier ». Relever « le challenge de monter sa société », avec le défi permanent de « s’entourer des gens qu’il faut », voilà qui lui correspondait beaucoup mieux.

La double casquette – athlète et coach – a de nombreux avantages pour ses « élèves », mais pas seulement. « J’ai tendance à renvoyer une image de quelqu’un de sure, posée, qui donne de la confiance. Mais au fond, je suis quelqu’un qui doute beaucoup de moi alors voir que j’arrive à faire réussir des gens m’aide beaucoup ».

« Super sensible », Anne Valero a aussi appris à relativiser ce qu’est la performance. En trail, du sportif de haut niveau au coureur du dimanche, tout le monde prend le même départ. Mais entre la tête et la queue du peloton, Anne Valero le sait, « ce n’est pas la même planète. Ce qui n’empêche pas de pouvoir partager les mêmes émotions. Et ceux qui terminent en queue de peloton ont autant de mérite que les premiers ».

Son activité professionnelle a « explosé », et ce n’est pas un hasard. Le trail est une discipline en vogue, et la mode est « de vouloir aller toujours plus loin », sur des distances toujours plus longues. « Les gens ont besoin de nature, de couper avec leur milieu professionnel ». Quitte à, parfois, se lancer des défis un peu disproportionnés qui font « halluciner » la coach. « L’UTMB, c’est THE course qui fait rêver. Mais au final, il y a beaucoup de randonneurs, et dans le peloton, il y a 10% de personnes qui courent ».

Réussir en montagne

Pour 2012, Anne Valero a inscrit la CCC à son programme avec « un podium » en ligne de mire. L’Ultra Trail du Mont-Blanc, ce sera pour plus tard,  quand elle se sentira « capable de ne passer qu’une nuit dehors ». Connue pour être rapide, étiquetée « traileuse de ville » avec son gabarit dessiné pour des parcours roulants, Anne « aime bien la variété » et souhaite aussi réussir en montagne. Elle reconnaît qu’elle « a du mal avec les conditions très rudes », mais elle sait que son physique léger peut être un « atout pour monter ». Et puis, Chambéry, où elle s’est installée depuis juillet 2010, est « un paradis pour s’entraîner » avec notamment un gros avantage, la possibilité de pratiquer le ski de fond l’hiver, mais aussi l’inconvénient, de devoir souvent déneiger la voiture le matin !

Anne ValeroLa traileuse travaille aussi sur sa gestion des épreuves. Car depuis sa victoire à l’Eco-Trail de Paris, sur le 80 km, en 2008 – « THE course de ma vie » – elle a du mal à se « libérer de cette pression ». « J’ai tendance à trop faire attention au regard des autres ».
En 2012, on devrait donc la voir au départ de plus de courses. Une manière de vaincre le mal par le mal. Le 24 mars, elle participera à l’Eco Trail. Et après avoir terminé première puis deuxième du 80 km, celle qui martèle qu’elle aime « la découverte et le changement » testera le 50 km. Christophe Boebion, son compagnon, sera aussi de la partie. « Le sport, c’est ma vie, et pouvoir partager ça avec lui, est important. Je ne parle pas forcément beaucoup, mais on se comprend, on a nos codes ».

Anne Valero assume : « Ma vie de sportive passe avant tout ». Celle qui rêve de participer à la Diagonale des Fous le sait : en dehors du milieu de passionnés dans lequel elle baigne, elle passe parfois pour une extra-terrestre.  « Mais ça ne me gêne pas. Je suis une femme normale, et j’essaie de défendre mon côté féminin. Oui, je porte des talons et des jupes en soirées ! ». Anne Valero est aussi le genre de femme à craquer sur du chocolat ou un paquet de gâteaux. Et ça, ça parle à (quasiment) tout le monde…

Sa fiche d’identité

Née le 12 mars 1977 à Avignon (84)
En couple
Club : AS Aix les Bains

Ses records
Marathon : 2h55mn03s
Semi-marathon : 1h20mn48s

Son palmarès

2009

Victoire sur le Raid Golfe du Morbihan
4ème du Trail Tour National

2008
Victoire sur le 80 km de l’Eco-Trail de Paris