Lepape-info : André Giraud, comment s’annonce la 36e édition de Marseille-Cassis ?
André Giraud : Ça se présente très, très, bien au niveau populaire et festif. Mais c’est vrai que c’est une édition un peu particulière à cause des conditions de sécurité qui nous ont été imposées sur le départ et sur l’arrivée. Pour la première fois, on aura un départ par vagues. Parce que le préfet de police a estimé que concentrer 15 000 personnes pendant plus d’une heure c’était peut-être un risque à ne pas prendre. C’a demandé un peu plus de travail à l’organisation. Quant à l’arrivée sur Cassis, il n’y a pas de changements mais on nous a demandé de créer une voie spéciale d’évacuation au cas où il y aurait un problème. On a donc été amenés à déplacer les camions-vestiaires qui transportent les affaires de quelques centaines de mètres. Ce sont de petites contraintes qui montrent que cette année il y a une vigilance accrue.
Lepape-info : Dans le contexte sécuritaire actuel, c’est déjà une victoire que la course ne soit pas annulée.
A.D : Le principal c’est qu’elle ait lieu. Aujourd’hui, on peut considérer que Marseille-Cassis fait partie du patrimoine sportif de notre région, et en particulier de la ville de Marseille. Je sais que les élus étaient très attachés à ce que la manifestation ait lieu. Ils sont d’ailleurs intervenus auprès du préfet pour faire en sorte qu’on ait toutes les garanties nécessaires de sécurité.
Lepape-info : Pourquoi selon vous Marseille-Cassis est-elle devenue mythique ?
A.D : Lorsque j’ai eu cette idée de créer cette course il y a 38 ans, jamais je n’aurais imaginé qu’elle prenne une telle ampleur. Au départ, c’était un petit challenge entre amis pour créer quelque chose. C’était l’occasion de faire notre fête. La première année, avec beaucoup de succès, j’imaginais pouvoir réunir 300 personnes. Et dès la première année, on a eu un millier de participants. On a été propulsé dès le début. Il y a plusieurs facteurs. Le cadre de la course est magnifique avec les calanques et l’arrivée sur le port de Cassis. Je pense qu’il y a une forte passion qui est née autour de cette épreuve dès les premières années. Et ensuite le bouche à oreille a fait que chaque année on gagnait mille participants. Et on est arrivés un jour où on s’est dit qu’on ne saurait pas où les mettre à Cassis (rires) et on a bloqué à 15 000.
Lepape-info : En plus de l’organisation de cette édition, votre agenda est très chargé en ce moment puisque vous vous présentez à la présidence de la Fédération française d’athlétisme. Pourquoi avoir fait ce choix ?
A.D : C’est un long cheminement. Mes premiers pas à la Fédération ont été faits en 1986 à travers la course hors stade. Puis je me suis retrouvé vice-président chargé du hors stade puis, petit à petit, le fait de prendre des responsabilités, j’ai touché à tous les secteurs de la Fédération. Je suis passé de la dimension hors stade à la dimension de l’athlétisme sous toutes ses formes. J’ai appris aux côtés d’autres dirigeants. J’avais l’intention à la fin de ce mandat de m’arrêter. Quand Bernard Amsalem a annoncé officiellement qu’il partait, j’ai reçu beaucoup de soutiens pour que j’y aille. C’a fait l’objet d’une réflexion personnelle car être président de la FFA c’est être sollicité du matin au soir. Et le fait déclencheur est que des personnes qui étaient opposées à la politique fédérale actuelle m’ont rejoint. Ca m’a permis de franchir le pas. J’ai eu l’impression de fédérer.