Crédit photo : ©T.Zafares World Triathlon

Triathlon : Kristian Blummenfelt s’impose à Yokohama, Vincent Luis 6ème composte son billet pour les Jeux olympiques

Une trentaine de degrés, un ciel nuageux laissant entrevoir le soleil, un taux d’humidité acceptable et probablement moins suffoquant que celui attendu aux Jeux olympiques de Tokyo, les conditions étaient réunies en ce samedi à Yokohama (Japon) pour une belle répétition avant les JO avec quasiment tous les meilleurs triathlètes du moment.

 

Au programme 1,5 km de natation, 40 km à vélo et 10 km de course à pied.

 

Chez les messieurs seuls manquaient à l’appel le Britannique Alistair Brownlee (double champion du monde et double champion olympique) ainsi que les Espagnols Mario Mola (triple champion du monde de 2016 à 2018) et Javier Gomez (quintuple champion du monde).

D’entrée, le double champion du monde en titre Vincent Luis mène la partie natation et sort de l’eau aux commandes juste devant le Belge Marten Van Riel (6e aux JO de Rio), le Slovaque Richard Varga l’un des meilleurs nageurs du plateau, le Français Pierre Le Corre et l’Allemand Jonas Schomburg. Du côté des autres Français Dorian Coninx placé dans le TOP 10 est dans le bon wagon, Léo Bergère suit à moins de 20 secondes.  

 

Sur la partie vélo, Dorian Coninx, Marten Van Riel, Pierre Le Corre, Léo Bergère entre autre animent la tête de course en assurant les relais avec un groupe d’une vingtaine de triathlètes aux commandes dans lequel on retrouve Vincent Luis, le Norvégien Kristian Blummenfelt (lauréat de la finale de la série WTS à Lausanne en 2019), Jonathan Brownlee (champion du monde 2012 et double médaillé olympique) son compatriote Britannique Alex Yee (5ème des Mondiaux 2020), le Belge Jelle Gens (4ème des Mondiaux 2020) ou encore l’Américain Morgan Paerson (8ème des Mondiaux 2020)). Un peloton principal qui s’étoffe à une quarantaine de concurrents au moment de la dernière transition (vélo-course à pied).

 

L’Allemand Jonas Schomburg et le Belge Jelle Gens imposent la cadence et prennent les commandes du peloton dès le début des 10 km de course à pied. Schomburg et Gens se détachent, Alex Yee et Kristian Blummenfelt accompagnent le duo pour former un groupe de 4. Les Français sont en embuscade à une dizaine de secondes derrière dans un groupe de poursuivants notamment emmené par Vincent Luis et Morgan Paerson.

 

À 5 km de l’arrivée, sous l’impulsion de Gens, Jonas Schomburg marque le pas et lâche prise avec le groupe de tête. Alex Yee résiste difficilement au train d’enfer de Gens. Dans le groupe de poursuivants, Morgan Paerson produit un superbe effort en solitaire et revient de l’arrière progressivement sur le trio de tête avec en ligne de mire Alex Yee qui cède du terrain.   

À 2 km de l’arrivée, ils ne sont plus que 2 aux commandes. Kristian Blummenfelt attaque Jelle Gens qui ne peut résister et laisse filer l’impressionnant Norvégien qui s’échappe au forceps.

 

L’imposant et l’homme fort du jour Kristian Blummenfelt l’emporte finalement avec 10 secondes d’avance sur le Belge Jelle Gens. L’Américain Morgan Pearson après sa superbe remontée complète le podium à 17 secondes.

Vincent Luis 6ème à 40 secondes devait terminer (selon les critères de la Fédération Française de triathlon) dans le TOP 6 pour valider définitivement sa qualification aux Jeux Olympiques de Tokyo.

Juste derrière le Belge Marten Van Riel, belle 8ème place pour Léo Bergère. Pierre Le Corre termine 13ème, Dorian Coninx 17ème sans oublier Louis Vitiello 34ème, déjà excellent sur la scène nationale l’an passé, 4ème à Melilla en début de saison et qui disputait sa 1ère étape WTS.

 

 

Les dames ont également eu l’occasion de se tester à un peu plus de 2 mois des JO de Tokyo sur cette étape de Yokohama et d’aller chercher une potentielle qualification olympique selon le pays qu’elles représentaient.

Sous l’impulsion de la Portugaise Helena Carvalho, le peloton s’étire progressivement sur le début de la natation avant que l’Américaine Summer Rappaport (5e du Test Event 2019) prenne les choses en main aux commandes. À la sortie de l’eau, Rappaport et Carvalho mènent les débats suivies de près notamment par la Néerlandaise Maya Kingma, les Américaines Taylor Knibb (championne du monde espoirs 2018) et Taylor Spivey (4e des Mondiaux 2020).

 

Après la 1ère transition natation-vélo la Française Cassandre Beaugrand 14ème pointe à 14 secondes, la championne du monde 2019 Katie Zaferes est reléguée à une trentaine de secondes. Désillusion pour la Française Léonie Périault qui chute au moment de monter sur son vélo.

 

Lors de la partie cyclisme, la course s’anime Knibb, Rappaport, Carvalho, Kingma, Bragmayer impriment le tempo à un groupe de 13 aux avant-postes avec notamment Cassandre Beaugrand. La Française Emilie Morier suit dans un second groupe à une quinzaine de secondes. Rapidement la mauvaise nouvelle tombe pour l’équipe de France, Léonie Périault abandonne à la suite de sa malencontreuse chute lors de la 1ère transition.

Devant la course se durcit, Knibb et Kingma s’extirpent du groupe de tête, l’écart prend de l’ampleur au fil des tours à vélo. Avant la dernière transition et les 10 km de course à pied (4 tours de 2,5 km), le duo Américano-Néerlandais compte 2’07 d’avance sur le gros du peloton dans lequel il y’a toutes les autres spécialistes attendues dont Cassandre Beaugrand et Emilie Morier.

 

Alors que Knibb prend rapidement l’ascendant sur Kingma sur le début de la course à pied, plus loin derrière le peloton de poursuivantes se scinde en plusieurs groupes, Rappaport part seule à l’assaut du duo Knibb-Kingma. Knibb très à son aise file vers la victoire et aussi au passage vers sa qualification olympique pour les JO de Tokyo, Rappaport ne relâche pas son effort et grapille les secondes avec l’espoir de rejoindre Kingma qui s’accroche à sa 2ème place.

 

Taylor Knibb très solide et lucide s’offre à 23 ans sa 1ère victoire sur le circuit WTS au meilleur moment à un peu plus de 2 mois de Jeux Olympiques. L’Américaine s’impose au final devant sa compatriote Lindsay Rappaport qui au terme d’un superbe 33’24 sur les 10 km de course à pied s’octroie la 2ème place devant la Néerlandaise Maria Kingma 3ème qui s’adjuge son 1er podium en WTS.

Du coté des Françaises, Cassandre Beaugrand 10ème à 1’15 de Knibb et Emilie Morier 17ème à près de 2’30 ont montré de quoi elles étaient capables sur cette étape de la WTS en vue de la sélection olympique qui sera dévoilée mercredi prochain à 10h30.

 

 

ACTIONS :

Vincent Luis, 6ème

« Après une semaine assez spéciale due à la bulle sanitaire, j’ai manqué d’énergie sur la course, j’ai essayé quand même de peser notamment sur la natation, le vélo et la course à pied.
J’étais dans un mauvais jour mais je ne suis pas si loin du podium, 6ème. Il me manquait un petit plus, un peu de vitesse surtout sur le vélo et la course à pied.
Je fais le critère de réitération pour la sélection pour les Jeux, ça fait plaisir même si ce ne n’était pas mon objectif de course aujourd’hui. Pour la suite, je n’irai pas sur la Coupe du Monde de Lisbonne mais peut-être à Arzachena. Je me concentre sur la prochaine WTCS de Leeds. »


Léo Bergère, 8ème 

« Bilan un peu mitigé avec une natation un peu compliquée pour moi aujourd’hui. Par contre le reste de la course s’est plutôt bien déroulée. L’objectif était de reprendre mes marques avec le niveau mondial et la distance Olympique et c’est chose faite. Maintenant, on va construire à partir de cette course pour la suite ! »

 

Pierre le Corre, 13ème

 » Pour une course de rentrée, c’est satisfaisant. J’ai fait une bonne natation et un bon vélo aux avant postes avec Léo et Dorian pour éviter les échappées. La course à pied a été un peu plus compliquée mais je finis à mon rythme. »

 

Louis Vitiello, 34ème

« C’était ma première WTS et la découverte du niveau mondial ! J’ai beaucoup appris et je vais en tirer de nombreux enseignements pour la suite.  »

 

Emilie Morier, 17eme

« C’était un retour à la compétition attendu pour moi. Beaucoup de bons ressentis, à vélo notamment. Je sens que j’ai progressé, que j’ai pris encore plus de confiance et de fluidité dans mes placements. Et surtout je sais que j’ai encore de la marge pour aller chercher plus loin. J’étais vraiment heureuse de retrouver la course car c’est pour ces moments-là que nous nous entraînons tous avec l’Équipe de France au quotidien. »