Bien utiliser son capteur de puissance

Il parait loin le temps où la puissance était réservée à une élite dans le milieu cycliste. Aujourd’hui on parle de « Watts » dans tous les pelotons et cela ne choque personne. Il est vrai que les capteurs de puissance se sont démocratisés ces dernières années. Tant mieux pour l’analyse et pour l’entraînement. Mais méfiance tout de même. A travers cet article, nous verrons comment optimiser l’utilisation de ces outils au quotidien.

Un outil d’évaluation

Avant tout, le capteur de puissance est un formidable outil d’analyse. Il permet de retranscrire objectivement ce qui s’est passé à l’entraînement et en compétition. Si on ne roule pas vite, la puissance baisse et si on accélère elle augmente ! Cela peut sembler très basique mais grâce à ça nous pouvons répondre à cette question fondamentale : « Comment ai-je roulé aujourd’hui ? ».

Par exemple, si vous montez régulièrement la même bosse « à fond » à l’entraînement, le capteur vous permet de dire si vous êtes en forme et si vous progressez ou non. Bien sûr, les sensations peuvent aussi vous donner des indications mais elles seules ne permettent pas de mesurer avec précision l’évolution des performances, surtout si le but est de comparer deux séances éloignées dans le temps. Et ne parlons pas du chrono qui dépend beaucoup trop des conditions météorologiques.

La fréquence cardiaque (FC), complémentaire de la puissance

FC et puissance ne sont pas incompatibles, loin de là ! Le cœur donne des indications sur ce qui se passe à « l’intérieur » du cycliste, donc d’un point de vue physiologique. Concrètement, nous pouvons commencer par regarder 2 choses fondamentales :

-La FC pour une même puissance sous maximale. Par exemple, vous réalisez 2 séances d’endurance à 180W de moyenne. Sur le premier entraînement votre FC moyenne est de 150 pulsations, sur le deuxième elle est de 140 pulsations. A condition que votre niveau de fatigue soit le même, vous avez progressé !

-La FC atteinte lors d’un effort maximal. Celle-ci est un très bon indicateur de votre niveau de fatigue. Si votre cœur monte haut en intensité, c’est généralement le signe d’une grande fraîcheur physique.

En finalité, une FCmax haute couplée à une FC plus basse à même puissance sous maximale = vous progressez et vous êtes en forme !

Exemple d’analyse : 

image analyse 1

image analyse 2

Ici nous pouvons comparer deux exercices intensifs similaires ayant lieu à 5 jours d’intervalle. Nous notons une performance légèrement supérieure lors de la 2ème séance malgré une FCmax moins élevée. Nous pouvons en déduire que, malgré la fatigue, le coureur reste performant voire améliore ses performances. Tous les feux sont donc au vert pour continuer le cycle (NB : pour être rigoureux, il faudrait comparer chaque intervalle de l’exercice).

La puissance, un guide dont il faut se méfier

La PMA, qui est souvent prise comme valeur de référence pour déterminer les zones de travail, peut être mesurée de mille et une façons. Cela signifie qu’il existe une infinité de PMA différentes (dépendantes des protocoles d’évaluation). Et si l’on ajoute à cela que les pourcentages de puissance pour délimiter les zones d’entraînement se basent sur des moyennes (avec donc une marge d’erreur certaine pour chaque individu), alors on en vient à la conclusion que les filières d’entraînement ne peuvent être délimitées avec précision en utilisant la puissance. Méfiez-vous donc des watts pour cibler votre contenu lors des séances ! Dans ce cas-là les sensations restent encore le meilleur outil pour se trouver dans les bonnes plages de travail.

Appropriez vous la puissance

Enfin, comme avec n’importe quel outil, il est beaucoup plus efficace de personnaliser son utilisation. Posez-vous donc cette question : « Que peut m’apporter, à moi, un capteur de puissance ? » Pour certains, regarder les Watts pendant la séance peut être source de motivation alors que pour d’autres cela peut devenir anxiogène. Ne rentrez donc pas dans les standards véhiculés mais devenez acteur de votre démarche d’entraînement !

 

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