Alors que le Lituanien Sorokin venait d’établir en Angleterre le record du monde du 12 heures et du 100 miles https://www.lepape-info.com/actualite/2-records-du-monde-sur-piste-pour-lultra-fondeur-aleksandr-sorokin/ on attendait de belles performances à Nantes pour Erik Clavery et ses collègues de l’équipe de France.
D’ailleurs, tout avait bien commencé pour lui comme pour Michael Boch ou encore Fred Bruno. Erik alignait les 3 premières heures sur les bases prévues, soit ~14 km/h, avec un marathon passé en 3h01.
À l’entraînement, il avait couru jusqu’à 6h sur ces bases avec une belle facilité. Mais très vite, les jambes ont commencé à se faire lourdes.
Il faut dire qu’après des semaines de météo capricieuse et une température fraîche, la chaleur faisait subitement son apparition. 26°C dans l’air ambiant et plus de 40°C mesuré au sol sur le tartan qui accentue la sensation de chaleur. Il faudra attendre 21h pour que la température baisse enfin, mais c’était trop tard pour quasiment tous les concurrents.
Guillaume Laroche donna le premier des signes de faiblesse en alternant la marche et la course précocement, puis ce fût le tour d’Erik de décliner progressivement et de multiplier les arrêts pour s’arroser et s’hydrater. Avant les 5h d’effort, c’est l’ancien spécialiste du 100 km, Michael Boch qui prend la tête avec une belle régularité, mais une heure plus tard il subira le même sort qu’Erik, en proie à de fortes douleurs musculaires.
L’Angevin Steeve Gault suit cette même trajectoire alors que tous les espoirs se reportent sur Fred Bruno qui alignent les tours à la régularité d’un métronome, et cela pendant près de 17 heures. Mais un peu avant d’atteindre les 200 km de course, Fred mettra également le clignotant.
À ce moment de l’épreuve, c’est l’hécatombe chez les hommes car tout le monde est au stand. Après quelques heures de sommeil, Guillaume Laroche puis Steeve Gault et Erik Clavery se relèveront pour finir l’épreuve, bien loin de leurs objectifs respectifs.
Parties également à 10 heures du matin, Laurence Noel et Cécile Demarquet n’avaient pourtant que 100 km à réaliser, mais aux heures les plus chaudes, elles finiront à plus d’une heure trente de leurs records, en 9h59 et 10h40.
Nathalie Schmitt au courage
Avec un peu plus de 208 km, c’est la Clermontoise Nathalie Schmitt qui remporte finalement l’épreuve du 24h. Certes elle a souffert mais elle a tenu bon, sans jamais s’arrêter, avec un courage exceptionnel. Preuve des conditions particulières : Nathalie a les avant-bras brûlés par le soleil, hallucinant !
En conclusion, si cette première chaleur a agressé durement les organismes en incapacité de s’adapter si vite, il demeure que cette organisation est une belle réussite et que le mérite en revient en premier lieu à Erik Clavery qui y a mis toute son énergie, relayé ensuite par Zen-organisations.
Voici le rapide compte-rendu d’Erik :
« De la chaleur, des douleurs, pas de spectateurs, peu de coureurs autorisés à courir…
Mais la chaleur était également dans les cœurs des coureurs présents, des bénévoles et de Zen Organisation qui a su prendre en main l’événement afin que je puisse courir dans les meilleurs dispositions.
De mon côté, je prends maintenant conscience qu’il est très difficile d’organiser un événement en se projetant sur un objectif qui demande une prise de risque et un investissement mental à 100%. Et même si l’objectif est loin, très loin, à plus de 100km, quel plaisir d’accompagner en fin de course Pascal Pheulpin et mon Valentin Costa.
Et quelle détermination de Nathalie Schmitt, qui termine son 24h avec une performance magnifique au vu du contexte… En mettant d’accord tous les hommes avec 209 km !
L’objectif de performance n’est pas atteint, mais celui d’organiser une épreuve dans un tel contexte, qui paraissait impossible, l’est !
Alors au-delà d’un résultat sportif décevant mais plein de leçons, je veux malgré tout continuer à croire que tout est possible ! »
À 22h, avec une météo parfaite, Valentin Costa et Pascal Pheulpin se sont élancés pour un 12h, avec la volonté de tenir les 12 km/h de moyenne. Valentin l’emportera avec 139.811 km et une moyenne de 11.67 km/h, devant Pascal avec 130.273 km. De 10h du soir à 10h du matin, la température était idéale (entre 10 et 15°C) et le vent nul, ce qui leur a permis de s’exprimer pleinement.
Forts de cette nouvelle expérience, le terme est préférable à échec, les coureurs de 24 heures ont maintenant le regard tourné vers les mondiaux de la spécialité qui devraient se tenir en Roumanie au mois d’octobre, avec de l’envie et de l’humilité.
Et vivement que l’ensemble des coureurs puisse retrouver le chemin de la compétition !
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