La réponse à cette question de la programmation idéale de la dernière compétition dépend bien entendu de l’athlète et de la course.
Affirmons déjà qu’une épreuve trop longue pourrait ne pas être récupérée complètement, et qu’une épreuve trop courte pourrait ne pas avoir d’impact.
Examinons quelques cas :
- Pas de course de préparation. Et oui c’est possible ! On peut passer l’été à se préparer consciencieusement et placer un bloc de charges entre 3 semaines et au minimum 15 jours avant le départ. Mettre un dossard représente une charge mentale dont certains préfèrent se passer pour arriver fraîchement disponible le jour J. Et puis parfois, on ne trouve pas la bonne course au bon moment.
- Quelle course avant l’OCC®qui avoisine tout de même les 60 km et un temps d’effort moyen d’une dizaine d’heures ? On peut envisager une épreuve de 20-25 km en choisissant ses caractéristiques en fonction de ses points faibles. Ça peut être la vitesse à plat, la technicité, la progression en montée, la technique de descente… Plus le temps d’effort est long et plus il faudra modérer son intensité, surtout si on est proche de l’objectif. A S-5, on peut se lâcher ; à 3 semaines, on reste en sous-intensité. On peut aussi réaliser un trail plus court à intensité maximale, voire un 10 km ou semi-marathon si on a besoin de travailler sa vitesse de progression à plat.
- Quelle course avant la CCC®et sa centaine de kilomètres ? Partons déjà du fait que ce type d’épreuve nécessite en amont une planification réfléchie, avec peut-être un trail long-ultra (80-100km) au printemps, et bien entendu une programmation d’entraînement adéquate. Ensuite, comme pour l’OCC®, soit on place un bloc de charge à S-3, soit une course entre S-5 et S-3 que l’on choisit une nouvelle fois pour préparer au mieux l’épreuve ou pour travailler un point faible. Pour certains, l’altitude au-delà des 2000m est une problématique ; pour d’autres, notamment les coureurs de plaine, ce sont les longues montées en continu (et les descentes bien entendu) (~1000m d+/d-) qui sont complexes à négocier. Ces points là peuvent être travaillés sur la course de préparation. Autre solution, choisir une course sur 2 jours qui permettra de travailler sur la fatigue, voire un enchaînement de type Kilomètre Vertical + trail 20-30 km.
- Quelle course avant l’UTMB®, le clou du spectacle de Chamonix ? L’idéal tout d’abord est de venir faire des reconnaissances sur le parcours, c’est un plus indéniable quel que soit son niveau. Selon son expertise, on peut même faire le parcours en plusieurs jours, idéalement avant la fin juillet. Cela permet de prendre des repères chronométriques, de vitesse ascensionnelle, d’évaluer la technicité et les pièges du parcours. Sinon, on peut appliquer les mêmes conseils que pour la CCC®. La différence est que l’UTMB® est une course encore plus longue qui nécessite une fraîcheur optimale. Trop de coureurs arrivent fatigués au départ à cause de charges d’entraînement inadaptées (la peur de ne pas en faire assez) et d’un affûtage bâclé. Ce dernier peut démarrer à S-3 avec quelques rebonds. Quoi qu’il en soit, les 10 derniers jours doivent être très allégés, c’est une des clés du succès.
Ajoutons que la course de préparation permet aussi de stimuler l’organisme, de tester son matériel et ses ravitaillements et donc d’affiner son plan de vol pour l’épreuve objectif. A vous de choisir celle qui vous correspond le mieux !
1 réaction à cet article
Les Secrets du Coureur
Merci de répondre à cette question très intéressante sur la planification des compétitions pour être prêt pour l’objectif principal de la saison. Cette course de préparation est le moment opportun pour se tester physiquement, faire une répétition générale avant le jour J, connaître exactement sa forme du moment et déterminer ce qui doit être peaufiné avant la compétition principale.