Élise Delannoy avait planifié sa tentative pour essayer de battre le record du monde masculin.
Son « terrain de jeu » désigné était le terril 42 à Nœux-les-Mines (59,4 m de dénivelé positif pour 520 m de distance) bien connu dans la région pour être devenu une piste de ski artificielle au sein de la base de loisirs de Loisinord.
Élise Delannoy 7ème féminine et 1ère Française de l’UTMB (Ultra Trail du Mont-Blanc) l’an passé cherchait en vain cette année un ultra-trail à disputer avec toutes les annulations dues à la pandémie de coronavirus. C’est en lisant il y’a moins d’un mois un article parlant du record du monde de dénivelé positif en 24 heures qu’elle a réalisé qu’aucune femme ne l’avait tenté. Après réflexion, l’envie de tenter le défi sur ses terres a fait son chemin et elle a contacté le directeur de Loisinord pour avoir l’autorisation de se lancer à l’assaut du fameux terril 42 samedi dernier.
Élise Delannoy : « Ce fut un moment unique de partage que je vais garder longtemps en mémoire. »
Avec le soutien de ses proches et la possibilité de se ravitailler quand elle le souhaitait en bas de la côte à chaque tour, l’Arrageoise fera jeu égal pendant 18h et aura même de l’avance sur le recordman du monde Aurélien Dunand-Pallaz et ses 17 218 m.
Au final après 24h d’efforts, Élise Delannoy aura dompté 16 572,6 mètres de dénivelé positif, la 4ème meilleure performance du monde : « Ce défi avait pour but de me challenger, mais aussi de montrer que plus la distance est longue, plus les femmes se rapprochent du niveau des hommes. Sans mon souci gastrique en fin de nuit, j’avais le bon tempo pour tenter de dépasser le record masculin. Malheureusement, ne pouvant plus m’alimenter, j’ai baissé de régime. Mais c’est l’occasion aussi de lancer l’idée aux femmes de tenter ce record, car je sais que le record du monde masculin est battable ! »
« Ce défi fou a été l’occasion d’avoir un moment de partage comme je n’avais jamais connu jusque-là ». Sa famille, son équipe, des pacers, des traileurs qui se sont déplacés de toute la région, des spectateurs qui sont venus voir un exploit de dénivelé positif se réaliser sur un terril du nord de la France, et enfin une communauté tout entière derrière Élise sur les réseaux sociaux : « Quand je cours un ultra, je suis seule la plupart du temps, et j’ai mon équipe qui m’attend aux ravitaillements. Ici, sur cet aller-retour de 520 m, je n’étais jamais toute seule, toujours soutenue, encouragée, supportée, on me lisait même les commentaires des réseaux sociaux tout au long de la journée ! Ce fut un moment unique de partage que je vais garder longtemps en mémoire. »
Un superbe exploit qui montre également que même si les records du monde absolus sont la propriété des hommes, toutefois, celui-ci, pour le moment, est atteignable par une femme.
Alors qui pour aller chercher ce record ? Élise Delannoy a montré la voie, il ne reste plus qu’à conclure.