Abeje Ayana s’offre à Paris son premier marathon, victoire au bout du suspens pour Helah Kiprop chez les femmes

Pas de nouveau record de l'épreuve mais du spectacle lors du 46ème marathon de Paris.
Chez les hommes, l'Ethiopien Abeje Ayana âgé seulement de 20 ans s'est offert la victoire pour sa première sur la distance.
Chez les femmes, la Kenyane Helah Kiprop l'a emporté après une superbe remontée et au terme d'un incroyable sprint sur la dernière ligne droite.

Abeje Ayana vainqueur du marathon de Paris - Crédit photo : A.S.O._Maxime_Delobel

Malgré la fraicheur ambiante, du vent et parfois quelques gouttes de pluie, le 46ème marathon de Paris fut animé. 

C’est l’Ethiopien Guye Adola, 22ème performer mondial de tous les temps sur la distance avec un record personnel en 2h03’46’’ qui ouvre les festivités en prenant rapidement les devants avec 2 meneurs d’allure.

Un groupe d’une dizaine de concurrents reste à distance à une centaine de mètres.

L’Ethiopien Adeledelew Mamo rejoint son compatriote Guye Adola peu après le 10ème kilomètre.

Les autres favoris opèrent la jonction avec les hommes de tête dans le bois de Vincennes avant la mi-course bouclée en 1h03’13’’.

Le retour dans Paris avec la traversée d’est en ouest sur les quais de Seine s’avère difficile avec le vent parfois de face. Au passage au 30ème kilomètre en 1h30’32, ils sont encore sept à pouvoir prétendre à la victoire.

Au gré des difficultés et du rythme notamment imposé par Guye Adola, l’écrémage s’opère par l’arrière. Au 35e kilomètre atteint en 1h45’50’’, seul un quatuor composé du Kenyan Josphat Boit et des Ethiopiens Guye AdolaAbeje Ayana et Adeledelew Mamo reste aux avant-postes.

À 5 km de l’arrivée, l’épatant Abeje Ayana (59’39 sur semi marathon) qui dispute son premier marathon à l’âge de 20 ans place une attaque fulgurante et décisive qui laisse sur place Guye Adola. Les dernières montées de la fin de parcours inédite permettent à Abeje Ayana de conforter son avance pour s’offrir en 2h07’15 une victoire de prestige pour sa première sur la distance mythique.

Son compatriote Guye Adola un temps menacé par le Kenyan Josphat Boit préserve sa 2e place en 2h07’35. Boit complète le podium en 2h07’40. 

Difficile d’améliorer son record en ce dimanche sur le macadam parisien. 

Mehdi Frère meilleur Français de la course en 2h11’05’’ termine à la 10ème place et échoue dans sa quête de minima (2h08’10) pour les Jeux olympiques de Paris 2024 : « J’ai fait de mon mieux aujourd’hui, c’était un jour un peu sans mais j’ai pris beaucoup de plaisir. On va retenter en fin d’année pour les minima olympiques. Les conditions météo étaient correctes, on n’avait pas un groupe parti sur les bases prévues, je n’avais pas les jambes pour relancer derrière, je suis content d’avoir partagé ma course avec le public aujourd’hui. »

Morhad Amdouni qui avait pulvérisé l’an dernier le record de France en 2h05’22 a dû se contenter d’un chrono beaucoup plus modeste de 2h12’45 pour son retour à la compétition après une blessure au mollet et au genou : « Les conditions n’ont pas été faciles, je suis en phase de préparation, je n’ai pas de volume sur la préparation marathon, l’idée était de prendre cette course comme un entraînement notamment au niveau des ravitaillements. »

Chez les dames, la course Elite fut de toute beauté avec un dénouement spectaculaire. Elles étaient encore sept concurrentes aux commandes à 6 km de l’arrivée.

À l’approche de la sortie du bois de Boulogne, une première sélection se fait lors d’une montée, les Ethiopiennes Yeshi ChekoleFirkte WeretaAtalel Anmut sont à la lutte avec les Kenyanes Winfridah Moseti et Helah Kiprop pourtant reléguée à une minute du groupe de tête au 25ème kilomètre.

Dans le dernier kilomètre, la tension est à son comble, aucune concurrente ne semble faire la différence. L’arrivée au sprint est inévitable pour le plus grand bonheur des spectateurs massés avenue Foch.

L’expérimentée Helah Kiprop vice-championne du monde de marathon en 2015, victorieuse à Tokyo en 2016 et Copenhague l’an passé s’adjuge la victoire en 2h23’19’’ au terme d’une extraordinaire ultime ligne droite : « Cette arrivée était incroyable, je savais qu’en restant dans le groupe de tête c’était faisable. Les conditions météo n’étaient pas faciles avec le vent. J’espère revenir à Paris l’an prochain mais cette fois-ci pour les Jeux olympiques. » 

La Kenyane devance l’Ethiopienne Atalel Anmut arrivée aussi en 2h23’19 (dans la même seconde), Firkte Wereta s’adjuge la 3e place en 2h23’22.

Très belle performance d’Anaïs Quemener, première française en 2h32’12 qui pulvérise son record de plus de 5 minutes établi à Paris l’an passé en 2h37’26 et qui confirme après notamment son record établi lors du semi-marathon de Paris en 1h11’57 le mois dernier : « Je suis contente même si je pense que je n’ai pas bien géré ma course. J’étais sur les bases de 2h30 jusqu’au 32e km. À partir du 35e, gros passage à vide jusqu’à l’arrivée. Je passe de 3’33 – 3’35’ de moyenne à 3’45’. La fin de course a été compliquée. Mais je suis quand même super contente, je mets 5 minutes à mon record sur un parcours qui n’est pas facile. L’an dernier, j’avais fait 2h37 en étant toute seule du début à la fin. Là, je préférais m’aider en étant dans un groupe de gars pour m’abriter du vent. Je pense que c’était beaucoup mieux. Je partais avec cet objectif. J’aimerais aller chercher les 2h30 à Berlin en septembre. »

Superbe arrivée au sprint également pour la course marathon fauteuil entre David Weir champion paralympique en 2012 et le surprenant Néerlandais Geert Schipper.

Le Britannique David Weir victorieux en 1h34’23’’ s’adjuge la victoire à Paris comme en 2017 mais a dû batailler jusqu’au bout pour devancer Geert Schipper : « Schipper fut incroyable, c’était son premier marathon, il vient du triathlon et ce fut un rival redoutable, il m’a vraiment surpris. » 

Le Français Julien Casoli qui a craqué dans les 4 derniers kilomètres se contente de la 3ème place en 1h35’42’’ mais s’offre un 3titre de champion de France consécutif à l’occasion du Schneider Electric Marathon de Paris : « La course mais surtout la fin était dure avec les pavés, le vent, impossible de lutter cette année pour la victoire, j’ai tout donné. »  

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