Il y a des romans qui vous racontent une histoire, avec des phrases bien construites, des personnages bien réels, des explications rationnelles, un début et une fin.
Et il y a «Courir : un autre regard», le dernier livre d’Alain Bustin. Ici, les mots sont des sensations, des impressions, parfois définies, parfois floues, un hymne à la course à pied dans son expression la plus pure.
Au fil de ses balades et de ses courses, il nous emmène au cœur de forêts impénétrables, sur le sable de plages battues par le vent et au sommet de montagnes enneigées.
En communion avec la nature, Alain Bustin nous propose de le suivre à la découverte perpétuelle du monde qui nous entoure, chaussures de running aux pieds. La course à pied pour se ressourcer, sans penser un instant à la performance. La course à pied où une rencontre avec un chamois laisse place à un rêve éveillé, seul au cœur de la nuit montagnarde. La course à pied encore, où un simple retour du bureau en courant se transforme en odyssée épique sous une pluie battante ou sur un tapis de neige.
Les pages défilent et on se laisse emporter par cet homme qui court, et qui nous ramène sans cesse au gré de ses foulées à l’essence de la course à pied, au bonheur simple de parcourir les sentiers et de redécouvrir sans cesse les paysages qui nous entourent.
Une petite frustration tout de même, si vous n’êtes pas coureur. Cette impression de ne pas comprendre totalement et pleinement ce qu’Alain Bustin nous fais partager, faute de l’avoir vécu un jour. Mais avec de tels récits, ce n’est pas l’envie qui manque de se lancer dans le grand bain de la course à pied. Et si vous êtes coureur, ce sera un plaisir simple et une folle envie de vous élancer sans chrono ni même un objectif afin vous aussi de partir à la recherche de ses sensations un peu hors du temps que l’on peut éprouver sans jamais vraiment pouvoir l’expliquer.