Bonjour,
J’ai 30 ans et je suis marathonienne depuis peu.
Suite à cette longue course (je précise qu’en plus je suis un peu en surpoids) j’ai ressenti des petites douleurs au genou gauche.
Rien qui m’empêchait de courir mais gênantes.
Je suis allée consulter et le chirurgien m’a prescrit après un bon tâtonnement du genou, un IRM à la recherche de lésion méniscale.
Après ce fameux IRM le médecin qui m’a fait passé l’IRM et le chirurgien m’ont dit qu’il y avait effectivement une mini lésion mais que je pouvais reprendre le sport et qu’une intervention chirurgicale n’était pas nécessaire. Le chirurgien m’a aussi dit qu’il y avait du liquide en tâtant mon genou.
J’ai donc repris à raison de 2 fois par semaine une séance sur piste (super et sans douleur) et une séance sur bitume que j’ai interrompu au bout de 35 minutes quand j’ai recommencé à sentir une gêne.
Depuis je ressens une douleur au genou (quand je descends les escaliers surtout).
Que me conseillez-vous au niveau de la pratique sportive (je précise que du coup j’ai aussi interrompu mes entraînement de capoeira et que je remplace par du vélo en salle mais c’est moins sympa)?
Dois-je courir avec une genouillère (on m’a dit que c’était inutile)?
L’ostéopathie peut-elle m’aider dans ce cas?
Merci d’avance
La réponse de Yannick Guillodo, médecin du sport
Vous seriez plus âgée, je vous aurais dit : c’est normal de souffrir, de temps en temps, du genou et d’avoir un ménisque qui « fatigue » avec l’âge et la course à pied. Je vous conseille de lire l’article sur la protection de l’appareil locomoteur, Coureurs, pensez à vos articulations pour bien vieillir.
Ce qui me gêne un peu plus, donc, c’est votre jeune âge.
Votre ménisque est donc un peu fissuré et se signale, à vous, par quelques douleurs.
Il faut, à juste raison, ne pas aller vers la chirurgie (trop de sportifs ont cru que la chirurgie méniscale « effaçait » les problèmes de ménisques douloureux. En sport cette chirurgie d’amputation méniscale joue souvent des tours, quelques années plus tard, sous forme d’une accélération de la dégradation articulaire : arthropathie = arthrose).
Vous comprenez qu’il faut penser à l’avenir : à vouloir résoudre un problème dans le court terme, on peut faire le lit d’ennuis dans le long terme ! Votre objectif n’est pas de souffrir de ce genou, au quotidien, à 40 ans, mais de pouvoir courir un marathon, à 50 ans. Non ?
Alors soyez sérieuse pendant quelques temps.
La genouillère ne sert à rien : votre genou est stable et sans lésion ligamentaire (on ne met pas un tuteur pour tenir un chêne !). L’adaptation de votre pratique sportive est indispensable :il faut faire le « dos rond » pendant quelques temps pour que ce ménisque « se refasse une santé ». Vous avez entièrement raison sur la pratique du vélo : matin, midi et soir … autant que vous le voulez car dans votre cas, le vélo est un médicament. Vous avez également raison sur l’arrêt de la capoeira, pratique qui oblige le genou à travailler en rotation (pivot) ce qui est très exigeant pour les ménisques. Donc on oublie pour le moment.
Lorsque vous aurez de bonnes sensations sur ce genou (aucune douleur au quotidien, notamment dans les escaliers) vous reprendrez la course à pied, progressivement, sur terrain plat.