Le Pont de l’Alma avait changé de visage en ce week-end du 7 et 8 juillet 2012. En lieu et place des voitures, un parc à vélo pour des milliers de triathlètes venus en découdre dans la Seine et dans les rues autours de la Tour Eiffel.
Honneur à l’élite à un mois des Jeux olympiques* pour un triathlon sprint (750 m de natation, 20 km de vélo et 5 km de course à pied) une des cinq étapes du Championnat de France des clubs de D1. Au final, Châteauroux chez les femmes et Les Sables Vendée chez les messieurs l’emportent. Au niveau individuel, la Française Jessica Harrison et l’Espagnol Javier Gomez Noya ont quant à eux marqué les esprits en franchissant la ligne en première position.
« Sur la natation, avec une fille comme Lucy Hall, il était prévisible qu’il y aurait des cassures. Il fallait donc être devant… Je pense que j’ai bien couru ce qui est important dans le scénario où aux Jeux, on partirait à petit groupe devant. J’avais vraiment de bonnes sensations et je suis très contente. Je suis vraiment en confiance. C’était une course à l’ancienne où l’on part devant et qu’on ne se retourne pas. C’est comme ça que j’aime le triathlon. Ça va peut-être mettre un peu la pression sur les autres. Maintenant, je vais faire l’impasse sur la manche de Championnat du monde à Hambourg. J’étais tentée d’y aller pour profiter de ma forme et marquer des points le Championnat, mais il ne faut pas se tromper d’objectif. Ce serait bête de chuter ou d’attraper un rhume là-bas. Il ne faut pas faire la course de trop, » commentait à l’issue de la course la sélectionnée olympique française, Jessica Harrison.
4500 amateurs au rendez vous de la course open
En ce dimanche matin changement de distance et de public avec 4 500 triathlètes au départ pour vivre l’épreuve reine aux distances olympiques avec 1500 m de natation, 40 km à vélo et 10 km de course à pied. Parmi ces triathlètes anonymes, on retrouve des anciens sportifs venus tenter l’aventure avec Stéphane Diagana, le basketteur Richard Dacoury ou encore le skieur acrobatique Sébastien Foucras…
Si pour certains le triathlon est leur sport pour beaucoup c’est une aventure, un pari, un challenge. Muriel, deuxième participation, ne peut dissimuler son excitation « Maintenant que je suis là, je ne peux plus reculer ! On est tous dans l’euphorie, ça va être génial. L’année dernière j’ai terminé avant avant derrière…(rires). Mon objectif est donc de faire un meilleur score cette année mais surtout me sentir plus à l’aise sur les épreuves. »
Avec près de 70% de non licenciés le Garmin Triathlon de Paris est ainsi pour beaucoup l’occasion de découvrir la discipline. Quitte à faire un triathlon, un jour dans sa vie, autant que ce soit celui de Paris. Un peu comme New York quand on parle marathon. Imaginez un peu : nager dans la Seine, respirer en ayant la verrière du Grand Palais sur la rive droite, la Tour Eiffel à l’horizon sur la rive gauche.
Dans le parc à vélos, avant de filer le long des quais vers le Bois de Boulogne, on reconnaît les triathlètes entraînés et habitués à sauter sur leur engin sans perdre la moindre seconde. Pour d’autres, la manœuvre est plus délicate. Mais le sourire et l’enthousiasme restent les mêmes. Parce que le Garmin Triathlon de Paris n’est pas un triathlon comme les autres, on y voit même des Velib : Stéphane Cascua, médecin du sport et ses 15 camarades ont relevé le défi sur le deux-roues parisien : » Nous avions envie de démontrer qu’il est possible de faire du sport pour le plaisir, qu’une épreuve réputée inaccessible peut être abordée de façon ludique sans aucune ambition chronométrique mais uniquement pour l’effort et le bien-être. Nous avons bien ri mais surtout suscité l’étonnement et l’amusement du public qui nous à encouragé tout au long du parcours. ». Pas forcément, l’équipement le plus approprié, mais sans aucun doute dans l’esprit du jour. Un esprit où l’on constate une fois encore que le triathlon est loin de l’image de sport de surhomme qu’il traine parfois comme un boulet mais bien une discipline à la portée de tous et de toutes.
Pour beaucoup, ce Triathlon parisien a été une expérience unique ou peut être le début d’une nouvelle passion. A regarder les sourires et écouter les réactions la ligne d’arrivée franchie, après deux heures d’effort pour les meilleurs et plus de trois pour les moins aguerris, il semble être certains qu’ils seront encore nombreux au départ l’an prochain.
Quelques réactions
Cyril Moreau, vainqueur en 1h46mn27s
« C’est une belle fête, je me suis régalé, l’ambiance était excellent entre tous les participants, le public m’a porté aujourd’hui. C’est la première fois que je faisais Paris, je suis conquis. Vive le triathlon ! »
Virginie Popieul, 1ere femme en 1h55mn07s
« Un mot : génial ! C’était énorme d’être dans les rues de Paris, de passer devant tous ces monuments. L’ambiance était excellente. Il faut le dire à tous les triathlètes, Paris est une épreuve magique à cocher absolument dans son calendrier. »
Stéphane Diagana, dossard 1, 263ème en 2h06mn10s
« Que de sensations…Il fallait être attentif aujourd’hui dans la Seine car le courant nous portait vers la rive droite puis dans le bois où la chaussée était glissante. Je me suis fait plaisir en course à pied où j’ai réussi à mettre un bon coup d’accélérateur. C’était ma première expérience de triathlon, c’est extra, vraiment. »
Sébastien Foucras, dossard 2, 665ème en 2h13mn33s
« Très bonne expérience mais j’ai souffert ! Dès les premiers kilomètres de course à pied j’ai eu beaucoup de crampes. L’enchaînement de ces trois disciplines est très exigeant mais très enrichissant aussi. J’ai déjà envie de m’y remettre pour transformer l’essai ! »
Richard Dacoury, dossard 7, 1513ème en 2h24mn02s
« Bravo à tous ! L’ambiance était incroyable, c’est un vrai moment de convivialité. La pluie au départ m’a fait peur mais cela s’est vite dissipé. J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver ce parcours parisien…en plus j’améliore mon chrono de 2011. Voilà je suis piqué, je serai là l’an prochain pour l’améliorer encore…j’espère (rires) !
Les résultats
- Course Elite
750m natation – 20km vélo – 5km course à pied
Hommes
1. Javier Gomez Noya (ESP, Sartrouville), 56mn38s1
2. Joao Pereira (POR, Les Sables Vendée Tri), à 3’’
3. Pierre Le Corre (FRA, Les Sables Vendée Tri), à 4’’
4. Brad Kahlefeldt (AUS, Les Sables Vendée Tri), à 5’’
5. David Hauss (FRA, Les Sables Vendée Tri), à 8’’
Par équipes
1. Les Sables Vendée Tri, 9 pts
2. Poissy, 34 pts
3. Saint-Jean de Monts Vendée, 44 pts
Femmes
1. Jessica Harrison (FRA, Poissy), 1h4’49’’
2. Barbara Riveros (CHL, Val de Gray), à 35’’
3. Carolina Routier (ESP, Issy), 36’’
4. Kate Roberts (AFS, Châteauroux), à 42’’
5. Mélanie Annaheim (SUI, Châteauroux), à 52’’
6. Emmie Charayron (FRA, Lagardère Paris Racing), à 1’01’
Par équipes
1. Châteauroux, 25 pts
2. Lagardère Paris Racing, 32 pts
3. Poissy, 39 pts
- Course open
1500m natation – 40km vélo – 10km course à pied
Hommes
1. MOREAU Cyril, 1h46mn27s
2. TETE Frederic, 1h47mn25s
3. LEROY Julien, 1h48mn03s
Femmes
1. POPIEUL Virginie, 1h55mn07s
2. COUDREY Juliette, 1h56mn32s
3. PURRO Pauline, 1h59mn53s
3 251 triathlètes classés
Le classement scratch complet du triathlon open
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*La sélection olympique de l’Equipe de France de triathlon Distance : 1 500 m de natation, 43 km (sept tours de 6,137 km) de vélo et 10 km (quatre tours sur un parcours de 2,5 km) de course à pied. Hommes Femmes |
