Syndrome de l’essuie glace et syndrome rotulien : comment s’en sortir ?

La question : Athlète de haut niveau, je souffre du syndrome de l’essuie-glace et du syndrome rotulien. Ma question est la suivante : comment guérir de cette pathologie ? Est-ce long ou pas ?

La réponse de Yannick Guillodo, médecin du sport

Je suis étonné que vous souffriez à la fois d’un syndrome de l’essuie-glace (fascia lata : TFL) et d’un syndrome rotulien. En effet, l’association de ces deux pathologies n’est pas classique chez les pratiquants de la course à pied.

Il faut, dans votre cas, tenter de  définir ce qui revient au syndrome du fascia lata et ce qui revient  aux douleurs de l’appareil extenseur du genou (tendon quadricipital, rotule, tendon rotulien).

Classiquement, la douleur du fascia lata est une douleur strictement mécanique et qui se localise au niveau de la face latérale du genou (face externe de votre genou). Cette douleur est réveillée, accentuée,  par une pression (palpation manuelle) sur la face latérale du genou. Enfin, cette cause est affirmée par la localisation d’une bursite sous le tendon du fascia lata, en échographie. On peut optimiser cette hypothèse diagnostique en faisant une échographie avant puis après la course. Si la bursite (inflammation sous forme d’une poche liquidienne), sous le tendon du fascia lata,  augmente en taille et en volume après la course, on peut affirmer qu’il s’agit réellement d’un syndrome de l’essuie-glace. Dans ce cas, une ponction suivie d’une infiltration, de cette bourse séreuse, volumineuse après l’effort, me paraît être la meilleure option thérapeutique. Bien évidemment, ce geste technique (ponction, infiltration) doit être fait uniquement sous guidage et repérage échographiques. Un dossier doit être fait dans le cadre d’utilisation de produit contrôlé si vous êtes un sportif de haut niveau (par contre, depuis le 01/01/2011, il n’est plus obligatoire d’adresser une déclaration à l’agence française de lutte contre le dopage).

Pour ce qui est du syndrome rotulien, il faut différencier les problèmes osseux (la rotule) des problèmes tendineux (tendinopathie sus ou sous rotulienne). Les problèmes tendineux dans la course à pied sont rares et sont plutôt l’apanage des sports de saut (jumper’knee des anglosaxons). Donc là encore, par déduction, si vous souffrez d’un syndrome rotulien, il s’agit d’une étiologie rotulienne (osseuse) pure. Il s’agit donc d’une douleur due à une contrainte anormale de la rotule sur la trochlée (portion basse du fémur). Si je prends un exemple : c’est la corde (rotule) qui est mal centrée sur la poulie (trochlée). Il faut donc,  dans ce cas, apprécier la sévérité de la lésion rotulienne et/ou  trochléenne (cartilage, os). Deux examens peuvent se concevoir : soit l’arthro- scanner du genou qui montrera bien, s’il existe ou pas, une lésion du cartilage, soit I.R.M. (voir arthro-IRM) qui sera peut-être moins performante sur l’analyse du cartilage mais qui reste un bon examen. S’il existe une véritable atteinte du cartilage, à mon avis, le meilleur traitement est la visco supplémentation. Cette injection (acide hyaluronique) intra articulaire du genou est autorisée chez les sportifs de haut niveau (il ne s’agit pas d’un produit dopant).

J’ai essayé d’être synthétique mais vous comprenez qu’il est très difficile, pour moi,  par écrit de vous donner plus d’explications. Je reste malgré tout sur ma première impression, à savoir qu’il est rare, pour le même athlète de souffrir de ces 2 syndromes. Il faut donc, à mon avis toujours, bien réévaluer vos douleurs et savoir ce qu’il revient effectivement au syndrome de l’essuie-glace et ce qu’il revient effectivement  au syndrome rotulien.

Ceci est une réponse à une question posée à notre médecin du sport, Yannick Guillodo : vous aussi posez votre question à notre médecin