Crédit photo @UCI Mountain Bike Facebook.

VTT : Le franchissement de marche en descente

1. Le regard

Les éducateurs le répètent souvent mais le vélo va où le regard se pose et la grande erreur du débutant est de figer son regard sur sa roue avant ou sur la difficulté qu’il redoute.

À mesure que votre niveau d’expertise va augmenter, vous aller pouvoir effectuer des balayages visuels d’avant en arrière, ou de droite à gauche, vous permettant de prendre des repères clés sur l’obstacle qui approche.

Une fois ces repères intériorisés vous allez pouvoir vous détacher de la difficulté, pour prendre des repères sur les secteurs de parcours plus éloignés. Donc un conseil pensez à lever les yeux et anticiper ce qui va arriver.

 

Crédit photo @Vélirium Facebook.
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2. La position sur le vélo

Là aussi de nombreux débats s’opposent mais une réalité existe bel et bien. Le cycliste débutant aura tendance à systématiser le passage des fesses derrière la selle avec buste quasiment posé sur la selle, pour franchir l’obstacle. En pratique, beaucoup de monde fonctionne comme cela mais en réalité l’équilibre sur un vélo est dépendant de la surface des appuis. Elle est représentée par la pause des mains sur le cintre, les pieds sur les pédales et des fesses sur la selle. C’est ce que l’on appelle le polygone de sustentation.

L’objectif est de positionner le centre de gravité du corps, dont le point d’attache est le nombril, au croisement de ces différents points d’appuis afin de conserver l’équilibre. Revenons à notre débutant, en positionnant son bassin en arrière, il décale son centre de gravité vers la roue arrière et de ce fait allège le poids sur la roue avant.  Les bras vont se tendre et le pilote ne pourra plus diriger correctement son poste de pilotage. Généralement lorsque la roue avant touche le sol, elle dérape et le vététiste tombe. L’autre cas consiste à se faire surprendre et tout le corps du vététiste est projeté vers l’avant et on a le droit à un magnifique OTB, acronyme d’Over The Bar… Résultat, souvent associé à un freinage d’urgence de l’avant on passe par-dessus le cintre et nous nous retrouvons au sol.

La solution à l’approche de la difficulté ? Se positionner debout sur les pédales, manivelles à l’horizontales, fléchir les bras et les jambes. Lorsque la roue avant descend du rocher on va pousser sur le cintre en tendant les bras. Imaginez qu’il n’y a pas de rupture de pente mais une pente douce et que vous voulez faire coller vos roues dessus. Quand la roue entre en contact avec le sol amortissez l’impact en fléchissant les bras. De fait votre corps ne sera plus sur l’arrière du vélo mais les fesses seront au-dessus de la selle et le buste « cassé » pour que les épaules soient parallèles au cintre ou à peine en arrière. Si vous n’y arrivez pas, jetez un œil à la technique du pompé utilisée par les vététistes de descente ou les Bmxeurs.

 

3. Le freinage

Le peu d’études scientifiques faites sur ce point précis, indiquent que les débutants on tendance à freiner plus souvent et plus longtemps que les experts. De ce fait, il y a une tension musculaire accrue sur les avant-bras, de grosses raideurs et une fatigue qui s’accumule. Si vous ne franchissez qu’une marche descendante ce n’est pas très grave mais si vous enchainez les passages techniques, vous allez être de moins en moins précis et risquerez la chute.

La solution ? A l’approche de l’obstacle anticipez votre freinage, plus vous serez expert plus vous pourrez freiner tardivement. L’idée est de ne pas arriver sur le franchissement avec une vitesse trop faible car la perte de vitesse est souvent synonyme de perte d’équilibre, guidonnage et chute. Lors de votre freinage ne bloquez pas les roues et cherchez à ressentir de la souplesse au niveau de vos jambes et de vos bras. Continuez votre freinage en franchissant la difficulté et ressentez vos plaquettes de frein « lécher » vos disques.

Conseils supplémentaires, le freinage s’exécute toujours avec un seul doigt qui se trouve être l’index. L’avant-bras, le poignet et l’index doivent former une ligne droite sans courbure. Les leviers de freins doivent être à une distance de vos poignées vous permettant de freiner avec vos index, donc un bon réglage sera dépendant de votre largeur de main.

 

VTT 3
Crédit photo @Vélirium Facebook

4. Le braquet 

Tout est question d’équilibre. Arriver devant une difficulté avec un trop gros braquet impactera votre équilibre car vous risquerez de ne pas mettre les manivelles totalement à l’horizontale et ainsi toucher avec l’une de vos pédales le bord de la marche que vous tenterez de franchir. Arriver devant une difficulté avec un braquet trop facile et vous éprouverez des difficultés à avoir des points d’appuis podaux stables et résistants à la force que vous appliquez sur les pédales. Le résultat ressemble à un pédalage sans chaine, on a une sensation de vide sous les pieds et on perd plus facilement l’équilibre.

Conseil supplémentaire : le vététiste expert lorsqu’il franchit un obstacle adapte son braquet à la sortie de la difficulté… Tout est dans l’anticipation.

Mais d’ici-là, profitez de ces quelques conseils et travaillez la technique dès que vous le pouvez, elle permet beaucoup d’économies physiques. Croyez les conseils d’un vététiste qui mise tout là-dessus pour suivre ses camarades.

 

 

Cyril GRANIER

Docteur en sciences du sport

Entraîneur Cyclisme, Trail, Triathlon

Bike Fitter, Level 2 IBFI

www.cgperformance.fr

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Instagram : cyrilgranierperformance