Vincent Luis champion du monde 2019 de triathlon (crédit: Fédération Française de triathlon)

Vincent Luis : « Avoir le no 1, cela met une cible dans le dos mais c’est toujours mieux de regarder le monde d’en haut. »

Lepape-info : Vincent, quelle année 2019 ! Vous avez franchi un cap    

Vincent Luis : 2019 est venue concrétiser toutes les années de travail que j’avais mis derrière moi. En 2017, j’ai commencé à être costaud en gagnant la grande finale WTS (World Triathlon Series). En 2018 je suis vice-champion du monde en gagnant la grande finale c’était toujours bien mail il manquait vraiment cette grosse victoire. Avec le titre de champion du monde en 2019 j’ai assis cette notoriété, cela m’a donné confiance sur les étapes de Super League et les autres rendez-vous. 2019 est vraiment une année à noter.

 

Vincent Luis : « Aux Jeux avec le relais mixte, on part pour l’or il ne faut pas se le cacher, il ne faut pas avoir de fausse modestie. En étant trois fois champions du monde lors des quatre dernières années, il faut partir pour gagner. »

 

Lepape-info : Asseoir ainsi sa notoriété cela ne pouvait pas mieux tomber à un an des Jeux Olympiques  

V.L : Arriver en position de leader, être favori aux Jeux c’est top maintenant est-ce que ce n’est pas un cadeau empoisonné ? L’avenir nous le dira. Je préfère partir avec beaucoup de cartes dans ma main et avec plusieurs as que d’avoir de mauvaises performances l’année pré-olympique. Je suis en forme, mes adversaires le savent, je le sais aussi. J’ai toute confiance en l’hiver qui arrive et je vais pouvoir prendre mon temps jusqu’à fin juillet.

 

Lepape-info : Vous êtes pour l’instant le seul triathlète Français « sélectionnable » pour les Jeux Olympiques 

V.L : J’ai l’avantage d’avoir ma position de sélectionnable, de savoir que je serai très très probablement du voyage en juillet pour Tokyo. C’est vraiment une quiétude d’esprit, c’est un gros avantage pour moi. Je vais pouvoir caler mon programme comme bon me semble sur les courses qui me font envie et qui seront propices à une performance à Tokyo et non courir après une sélection. Cela me donne beaucoup de sérénité à l’amorce de cet hiver, je ne suis pas du tout presser de reprendre, je n’ai pas de contrainte de temps. Cela apporte du calme dans une saison assez dynamique, cela fait du bien de commencer un peu tranquillement.

 

Lepape-info : Quelle est la préparation prévue avant les Jeux Olympiques ?  

V.L : Cette saison ne sera pas très différente des autres. On va continuer notre programme normal avec mon groupe d’entraînement. On va se retrouver en Espagne de janvier à mars et courir à Abu Dhabi, la première course du circuit WTS début mars. Ensuite j’irai aux Bermudes, à Yokohama, je ne ferai pas d’impasse parce que cela a marché cette saison. Je sens qu’à chaque course je monte en puissance, j’ai des petits réglages à faire sur chaque rendez-vous, je vais continuer sur cette lancée. Il y’aura aussi des phases d’acclimatation à la chaleur qu’il faudra gérer. Tout cela est déjà prévu, en sachant s’adapter si besoin, on va rien réinventer, on fera ce que l’on sait faire.

 

Lepape-info : Votre groupe d’entraînement, c’est du très très haut niveau 

V.L : Joel Filliol mon entraîneur a monté un groupe d’une quinzaine d’athlètes (7 garçons et 8 filles) on est tous dans le TOP 10 mondial. L’Espagnol Mario Mola est vice-champion du monde derrière moi cette année après avoir gagné l’an passé (triple champion du monde 2018, 2017, 2016), l’Australien Jacob Birtwhistle a remporté 2 étapes WTS (Hambourg et Leeds), l’Américaine Katie Zaferes est championne du monde, le Belge Jelle Gens a gagné une étape WTS (Montréal). Tout le monde est sur une pente ascendante, c’est super motivant tous les jours de s’entraîner avec des gars et des filles comme cela.

 

Lepape-info : Le relais mixte aux Jeux est l’un des gros objectifs de l’année  

V.L : C’est une chance pour nous que le relais mixte soit aux Jeux pour la première fois. Maintenant on a deux médailles à pouvoir aller chercher, c’est une grande source de motivation pour nous. La France est une équipe très forte, on a gagné trois fois les championnats du monde (2015, 2018, 2019), c’est une équipe dynamique on a des choix de riches à faire pour savoir qui va courir. Cela me donne une grosse motivation pour être dans cette équipe et de me battre pour ramener l’or olympique.

 

Lepape-info : Quel est clairement l’objectif en 2020 ?

V.L : L’objectif aux Jeux est de ramener une médaille en individuel et une avec le relais mixte. On part pour l’or il ne faut pas se le cacher, il ne faut pas avoir de fausse modestie en étant trois fois champions du monde lors des quatre dernières années il faut partir pour gagner.

 

Lepape-info : Vous étiez absent lors du Test Event de Tokyo pour vous préservez avant la finale WTS de Lausanne, les conditions météo au Japon étaient difficiles 

V.L : Les conditions font peur, on sait qu’il va faire chaud aux Jeux et que cela va être dur mais c’est comme cela. Je n’étais pas au Test Event mais j’ai envoyé des gens là bas qui ont relevé beaucoup de données. Ils m’ont fait des vidéos de caméras embarquées sur l’épreuve de vélo, des relevés de puissance, de température. Le mois avant le Test Event, j’avais déjà quelqu’un au Japon qui me faisait des relevés d’hygrométrie tous les jours. Quand j’ai fait le choix de ne pas aller à Tokyo ce n’était pas sur un coup de tête, je voulais gagner le titre de champion du monde à Lausanne et pour moi participer au Test Event allait à l’encontre de cet objectif. En accord avec la Fédération Française de triathlon j’ai décidé de ne pas me rendre au Japon en leur donnant la garantie qu’il y’aurait un relevé d’un tas de données, d’informations sans y être.

 

Lepape-info : Cela fait du bien d’aborder 2020 sûr de ses capacités vu ce qui a été réalisé en 2019 

V.L : Arriver en 2020 avec un titre de champion du monde en individuel et en relais mixte, cela apporte une sérénité. À Abu Dhabi sur la première course de la saison, j’aurais le no 1, cela met une cible dans le dos on ne va pas se le cacher mais c’est toujours mieux de regarder le monde d’en haut.

 

 

Rassemblement à l’INSEP de l’équipe de France de triathlon et de paratriathlon à 8 mois des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo