Liv Westphal lors des 20 km de Paris.
Liv Westphal lors des 20 km de Paris.

Liv Westphal, le changement c’est maintenant

Malgré un titre de championne de France Elite du 5 000 m décroché dans la douleur en juillet dernier à Albi (son 2e d’affilée) et un record sur 10 km en janvier (32’35), la dernière saison de Liv Westphal a été très compliquée.

Un début d’épuisement

Tête de proue du demi-fond féminin depuis son titre de championne d’Europe espoirs sur 5 000 m (2015, record à 15’28″71), la Française a fini cette année à bout physiquement. « Je me suis rendu compte que je commençais à m’épuiser, lâche-t-elle. Je l’ai payé de plein fouet aux Europe de cross (39e en 2017 alors qu’elle avait terminé 9e en 2016), j’étais très amoindrie. C’a été dur de me reprendre même si j’ai fait un bon 10 km en janvier. J’ai ensuite fait l’effort de faire la saison de piste mais ce n’était pas glorieux. Après les France, j’ai décidé de stopper car ça ne servait à rien de me frustrer encore plus. »

Une remise en question qui a amené l’athlète à revenir en France après sept ans passés à Boston (Etats-Unis) pour mener de front ses études universitaires et sa carrière sportive. « Je ne pouvais plus continuer à ce rythme-là, explique celle qui en plus de ses études, enseignait le français pour gagner sa vie. Depuis que j’ai commencé l’athlétisme, je n’ai jamais eu d’aménagements horaires. J’étais arrivée à bout. J’ai donc tout changé. J’ai changé d’entraineur, de groupe d’entrainement, de pays. Je suis repartie de zéro. »

Une nouvelle vie à Valence

Un nouveau départ qu’elle effectue du côté de Valence (Espagne) dans le groupe d’entrainement d’Antonio Montoya. « Je vis à Valence où ma famille a un pied à terre. Des amis m’ont mise en contact avec le groupe d’Antonio. C’est très sympa, avec des garçons de mon niveau avec qui je peux m’entrainer. »

De quoi la changer, elle qui était habituée à la méthode américaine. « Je découvre une autre méthode d’entrainement avec moins de kilomètres et plus de qualité. C’est plus ciblé sur mes faiblesses comme le renforcement musculaire. Avec mon entraineur américain (Randy Thomas) une certaine routine s’était installée. J’étais arrivée à la fin d’un cycle aux Etats-Unis. »

D’ailleurs, les premiers retours de cette nouvelle structure semblent positifs puisque Liv Westphal a terminé troisième des 20 km de Paris (lire notre reportage) pour une première sur longue distance. « J’étais venue à Paris pour reprendre la compétition après une grosse pause depuis l’été. C’était la première fois que je m’aventurais sur une distance supérieure à 10 km. C’était une découverte même si, pour l’heure, ça reste une bonne préparation pour la piste et le cross. »

Une marge de progression

Les cross justement, qu’elle a évidemment cochés avec les Championnats d’Europe en ligne de mire (9 décembre à Tilburg). « Je me prépare pour les sélections pour les Championnats d’Europe (cross de l’Acier, le 18 novembre). Je pense qu’on peut former une bonne équipe, compétitive sur le plan international. »

Ensuite, la Française s’alignera sur un 10 km en fin d’année avant de participer aux France de cross (avec son nouveau club de l’Entente Sarthe Athlétisme), une première depuis 2011 et sa sixième place en juniors. « C’est la première saison où je serai présente sur le sol français. Je serai là pour les grands rendez-vous. »

Des rendez-vous où elle devrait performer à la vue de son nouvel état d’esprit. « Les conditions de vie à Valence sont optimales. C’est boostant. Je suis en pleine découverte. Il y a énormément de marges de progression. Je me sens déjà mieux que cet été même si je sais qu’en changeant beaucoup de choses, j’ai encore besoin d’une période d’adaptation. »

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