Bien évidemment, bien qu’elle soit très présente depuis quelques années la spiruline ne sort pas de nulle part et fait partie l’alimentation d’autres pays depuis bien longtemps, notamment le peuple Kamen, vivant sur les rives du lac Tchad en Afrique.
Il faut même savoir que depuis 1974, l’Organisation des Nations unies soutient le développement de la spiruline en tant que « meilleure nourriture du futur », et elle a établi en 2003 l’Institut intergouvernemental pour l’utilisation des micro-algues spiruline contre la malnutrition.
À la fin des années 1980 et au début des années 1990, la NASA et l’Agence spatiale européenne ont proposé la spiruline comme l’une des nourritures à cultiver pour les missions de longue durée. L’avantage est en effet que si les bonnes conditions de culture sont réunies elle proliférera très facilement ce qui peut potentiellement permettre des apports en protéines et en micronutriments très intéressants pour des populations sous ou difficilement alimentées.
Mais qu’en est-il pour le sportif ?
La spiruline existe donc depuis bien longtemps mais est plus récemment destiné aux athlètes dans le but d’aider leur performance. La première étape de ce type d’analyse consiste évidemment à essayer de vérifier les bienfaits annoncés lorsque cela est possible. Il faut toujours se méfier si un produit prétend jouer sur tous les plans, de l’amélioration de la performance à la fonction immunitaire, en passant par la prévention des maladies, etc. Par ailleurs, dans de nombreuses pubs, elle semble s’adresser aussi bien aux sprinteurs qu’aux athlètes d’ultra-endurance. Après tout, si ces bienfaits sont miraculeux pour l’être humain, ils devraient l’être pour le sportif.
Nous retrouvons ces suppléments en question sous deux formes, la bien connue spiruline et la chlorella, un autre type d’algue. Ces algues sont séchées et transformées en poudre et donc commercialisées sous forme de poudre verte ou de pilules. Les affirmations commerciales sont entre autre, l’augmentation de la performance, une fonction immunitaire améliorée, l’accélération de la récupération, une plus grande énergie etc. Alors, quel est l’ingrédient magique? Les principaux arguments concernent sa teneur élevée en protéines, en vitamine B2 (riboflavine) et B12 et grâce à une composition extrêmement riche en nutriments. Il n’y a donc déjà pas trace d’ingrédients magiques. Des ingrédients que nous trouvons dans les aliments de tous les jours, mais ici comprimés dans une pilule naturelle.
Une forte teneur en protéines ?
Un message à l’unisson qui ressort de tous les sites Web de suppléments de spiruline et de chlorella est qu’ils sont d’excellentes sources de protéines. Effectivement, cette algue en a une teneur très importante. Mais, il existe des moyens beaucoup plus faciles et moins onéreux d’obtenir une même quantité de protéines. Une pilule ou un comprimé contiendra environ 150 milligrammes de protéines. Le conseil qui est souvent donné aux sportifs réalisant une séance sollicitante est de 20-25 grammes de protéines post-effort. Cela signifie que vous devrez ingérer environ 150 comprimés. La note risque d’être salée !!!
Or, la portion recommandée tourne généralement autour de 30 comprimés. La quantité de protéine trouvée dans 30 comprimés sera équivalente à un demi-verre de lait. Une amande a plus de protéines que 1 comprimé de spiruline. Sans aller jusqu’à la vingtaine de grammes, de petites portions de dinde, de poitrine de poulet, de steak et ou même encore de noix fourniront plus de protéines qu’une poignée de pilules, et seront également beaucoup moins chères. Par ailleurs ces différents aliments auront déjà fait leurs preuves dans la récupération nutritionnelle du sportif.
Vitamine B12
La vitamine B12, également appelée cobalamine, est une vitamine hydrosoluble essentielle au fonctionnement normal du cerveau, du système nerveux, à la formation du sang, à la synthèse des acides gras et dans la production d’énergie. Elle aura donc un grand rôle dans les différentes régulations du sportif et même de l’être humain en général.
La spiruline et la chorella en contiennent donc. En effet, il a été démontré que les teneurs élevées en vitamine B12 sont principalement dues à la contamination par des matières fécales d’insectes ou d’animaux. Ce n’est pas surprenant puisque la spiruline pousse dans les lacs et les étangs ouverts et n’est souvent pas complètement lavée avant d’être séchée. Si vous ne vous souciez pas de cela en tant qu’athlète et que vous voulez juste que la vitamine B12 augmente votre niveau d’énergie, il y a un autre message décevant : il n’y a aucune preuve que la supplémentation en vitamine B12 ait un effet sur la performance.
Chlorophylle
Par ailleurs, ses teneurs en chlorophylle sont également avancées comme l’un de ses nombreux bienfaits. La chlorophylle est le composé des plantes (et des algues) leur donnant une couleur verte. Il est extrêmement important pour les plantes car il les aide à absorber l’énergie du soleil. Cette énergie est utilisée pour la photosynthèse et c’est ainsi que les plantes poussent. Mais, certains semblent avancer que la chlorophylle pourrait aider l’être humain à produire de l’énergie à partir de la lumière !! Vraiment?? Les humains bénéficient de la photosynthèse ??? Nous savons que les plantes poussent à travers la photosynthèse et produisent de l’oxygène dans un processus si utile à la vie sur terre, les plantes absorbants du dioxyde de carbone pour rejeter donc, de l’oxygène. Cet oxygène si utile à la vie sur terre (à la base bénéficiant d’une atmosphère à majorité issue du métane, rendant difficile toute forme de vie). Par contre, nous ne savions pas que les humains pouvaient réaliser de telles prouesses. Nous avons donc voulu en savoir un peu plus.
Photosynthèse
Voici les conclusions d’une étude scientifique démontrant des résultats très intéressants.
Elle montre que les vers exposés au soleil produisent plus d’ATP (la molécule utilisée comme énergie dans les cellules, elle est la devise énergétique de l’être humain, vous en avez sans cesse besoin et la situation en demandant la plus grande quantité sera l’action sportive). Mais, fait très intéressant, les vers alimentés par un métabolite de chlorophylle accumulent celui-ci et lorsqu’ils sont exposés à la lumière, produisent plus d’ATP.
L’article montre également qu’un métabolite de la chlorophylle peut également être trouvé dans les cellules de rats et de porcs si on leur donne des métabolites de chlorophylle. C’est probablement vrai pour beaucoup de choses que nous mangeons : les métabolites de ce que nous ingurgitons finissent dans les cellules de notre corps. Mais, ce que cet article n’a pas montré, c’est si ces rats et porcs peuvent produire plus d’énergie en ingurgitant de la chlorophylle. Malheureusement, aucunes données sur l’homme ne sont avancées.
Même si les métabolites de la chlorophylle s’accumulent, disons dans nos muscles, combien de lumière pénètre dans le muscle pour commencer la photosynthèse? Et si de petites quantités de lumière atteignent effectivement le muscle et si cela joue sur le processus de production d’ATP, quelle quantité d’ATP pourrait effectivement être produite ? Les auteurs de l’article déclarent clairement qu’il n’y a pas de preuves et que ce ne sont que de simples suggestions et possibilités qui devront être étudiées à l’avenir.
Nous pourrions continuer à examiner toutes les différents bienfaits avancés et toutes les spécificités de ces pilules vertes. Ici, nous n’avons discuté que les principales. Effectivement cette algue présente de nombreux nutriments et protéines indispensables au fonctionnement de l’être humain. Par ailleurs, sa grande production lui apporte un avenir réel contre la malnutrition. Mais, force est de constater qu’en ce qui concerne la nutrition du sportif, elle ne peut être avancée comme un « super aliment miracle » et présentera des composés communs à d’autres aliments. Enfin, bien que ces composés semblent dans l’ensemble intéressant au sportif, force est de constater qu’il faudra débourser des sommes importantes pour répondre aux besoins spécifiques du sport intensif.