Le GR 2 en Île de France : de Paris à la confluence de l’Oise

J’ai repris ce GR 2 là où je l’avais laissé un mois plus tôt (GR2 à Paris), dans les hauteurs des bois, entre Chaville et Ville d’Avray. Le sentier, après avoir gravi les côteaux vers Issy-les-Moulineaux fait ici une assez longue infidélité aux rives du fleuve. Je reprends donc ma marche à travers quelques étincelles de forêt, pas encore très vertes en ce début de printemps timide, qui s’intercalent entre les zones urbanisées de cette banlieue proche.

 

Coquette banlieue et zones de friches

Une banlieue proche mais bien agréable: les maisons sont coquettes, les bois parfois bien pentus sont plus qu’agréable: je parcours ainsi la forêt de Saint Cucufa, bien connu des coureurs de la zone pour ses bosses où il fait bon s’entraîner.
Un peu plus loin, le sentier redescend enfin, après une bonne quinzaine de kilomètres sans la voir, vers la Seine, qui est tout de même le fil d’Ariane de ce GR 2. Nous revoilà donc au bord du fleuve. La Seine n’a guère changé depuis Paris : même largeur, même débit, elle semble juste ici couler plus librement.
Après l’île de la chaussée, une agréable promenade, entre piste goudronnée et chemin de halage, nous emmène sur le premier méandre marqué de la Seine dans les Yvelines, qui décrit une belle boucle en remontant vers Montesson. Les rivages sont plutôt coquets.

La suite est un peu moins bucolique, pour un temps : juste après Sartrouville, on parcourt un instant un paysage beaucoup plus urbain, entre routes et friches industrielles. La Seine ici offre un visage plus triste, surtout en ces jours encore hivernaux. Heureusement, cela ne dure que quelques kilomètres: une bonne montée et une bonne descente plus loin, qui s’élève vers des bois bordés de pavillons, et l’on retrouve le fleuve et des berges bien jolies et aménagées pour la promenade ou la randonnée. Des panneaux rappellent que les peintres du XIXe siècle ont souvent étaient inspirés par les lieux. On croise aussi, proche du chemin, l’entrée d’anciennes carrières aujourd’hui condamnée: on aimerait pouvoir les découvrir et explorer ces grottes. Les maisons, plus haut, sont sans doute construites sur un véritable gruyère!

 

Vers la confluence : un fleuve bien vivant

Là, à l’abris des jolies maisons de maîtres et des demeures d’architectes qui la borde, la grande rivière révèle à nouveau tout un mode de vie qui lui est propre, avec ses nombreuses péniches, de toutes tailles et de tous genres: certaines sont belles, bien entretenues et pimpantes, d’autres au contraire semblent assez décaties. Mais la présence des mariniers – et de ceux qui ont choisi d’habiter sur un bateau et au fil du fleuve- est encore ici bien palpable. Cela a quelque chose de rassurant: la Seine est encore bien en vie. On voit aussi quelques guinguettes, qui à l’instar de celles des bords de Marne, se réanimeront sans doute aux beaux jours.
Côté faune aussi c’est vivant, puisque outre le gros chat qui doit habiter dans une péniche, nous croisons aussi quelques palmipèdes et aussi des mouettes et des cormorans. La Seine s’annonce déjà, ici, plus maritime et s’élargit d’ailleurs un peu aux abords de Conflans Saint-Honorine, la capitale de la batellerie. La confluence avec une autre rivière d’importance, l’Oise, est toute proche, puisqu’elle a donné son nom à la commune. Les péniches y sont particulièrement nombreuses, amarées sur le port. On peut même voir une chapelle flottante, à destination des mariniers pieux! L’endroit est paisible et ici le fleuve semble prendre toute son ampleur et livrer presque un monde en soi. Je pense aux récits de Simenon qui aimait tant ses ambiances de mariniers, ce monde à part. Il est certes sans doute moins vivant aujourd’hui que dans les années 50, mais perdure tout de même. Cette promenade sur les rives de la Seine en Ile-de-France, en aval de Paris, nous l’a encore rappelé. Nous nous arrêtons au pont marquant la confluence, mais bien entendu, l’envie de suivre encore le fleuve, vers la Normandie qui s’annonce et la mer, est présente.

Le GR 2  de Ville d’Avray à Conflans Saint-Honorine: environ 25 kilomètres. Difficulté très modérée, même si il faut compter avec quelques pentes dans les bois au début puis sur les coteaux.

Le Topo-guide: http://www.ffrandonnee.fr/boutique/topo-guide.aspx?ref=203

Accès très faciles depuis Paris par le RER A ou les trains franciliens au départ de Paris Saint-Lazare.