Cyclisme.- Pourquoi ai-je des fourmis dans les mains ?

Les « fourmis » ou scientifiquement paresthésies, et en l’occurrence « acroparesthésies » sont des troubles de la sensibilité qui peuvent se traduire, outre les fourmillements, par des picotements, des sensations d’engourdissement, d’enraidissement, de peau cartonnée ou encore des troubles thermiques.

Il s’agit toujours d’une irritation ou d’une compression d’une branche d’un nerf sensitif et non d’une mauvaise circulation artérielle (doigts blancs ou « morts ») ou veineuse (doigts oedématiés).

Au niveau de la main, trois nerfs se partagent l’innervation. Au niveau de la paume de la main, le nerf MEDIAN donne la sensibilité des trois premiers doigts et la moitié du 4°, le nerf CUBITAL ou ULNAIRE la moitié restante du 4° et le 5°, quant au nerf RADIAL, il donne, principalement, à la face dorsale de la main, l’innervation du pouce, du 2° et de la moitié du 3°. Un peu compliqué et pas toujours facile à décrire.

L’appui répété de la main sur le guidon peut déclencher, en général lors de sorties assez longues, ses sensations désagréables mais non douloureuses, qui toucheront de façon plus ou sélective les différents territoires nerveux énumérés plus haut.

En dehors d’un fait accidentel il s’agit le plus souvent d’une compression du médian au niveau du poignet (syndrome du canal carpien), plus rarement du cubital (syndrome du Guyon), ou encore du cubital au coude (gouttière épitrochléo-olécranienne).

La survenue de ces troubles va nécessiter, comme toujours, un interrogatoire attentif qui va préciser les circonstances de survenue, certains facteurs favorisants (diabète, antécédents de fracture,…), un examen rigoureux et la réalisation d’un électroneuromyogramme qui permettra de confirmer l’atteinte du nerf, son siège et la gravité de cette atteinte. Il permettra aussi d’éliminer une étiologie neurologique autre, le sport ou le vélo n’immunisant pas contre les maladies plus générales et parfois de pronostic plus sévère.

Selon les résultats de cet examen pourront être recherchées par d’autres explorations une atteinte cervicale avec irritation radiculaire, un syndrome des défilés cervico-thoraciques, etc…qui pourront exister isolément ou en association avec les atteintes périphériques.

Pour éviter ce type de manifestations, il faut essayer de maintenir le poignet dans le prolongement de l’avant-bras, de changer de position de mains (guidon trois positions) et de secouer les mains vers le bas pour soulager les fourmis, d’utiliser des gants avec des protections renforcées et de renforcer éventuellement la guidoline.

Une immobilisation du poignet par le port d’une orthèse de repos nocturne (syndrome du canal carpien), des traitements symptomatiques, une infiltration et dans certains cas des interventions de décompression (canal carpien et canal de Guyon) ou de neurolyse (cubital au coude) résoudront vos problèmes.