medecine

Hernie Inguinale et course à pied

Question : suite à une douleur à l’aine côté droit apparue début mars, on m’a diagnostiqué une hernie inguinale de 2 cm après une échographie. Cette douleur se manifestant seulement lorsque je cours je ne constate aucune amélioration. L’opération était-elle inéluctable si je veux continuer le Running ?

La réponse de notre médecin, Yannick Guillodo

Les douleurs au niveau de l’aine sont assez classiques lors de la pratique sportive. C’est le football qui est le plus grand pourvoyeur de douleurs inguinales. Ces douleurs sont généralement regroupées sous le terme générique de pubalgie.

Chez vous, la cause de la douleur est déjà diagnostiquée car on vous a parlé de hernie inguinale. Cette lésion doit se manifester par une tuméfaction (boule) due à un passage d’une partie du péritoine (membrane abdominale) et des viscères (intestin grêle, gros intestin) au travers du canal inguinal. Cette tuméfaction est plus visible et mieux palpée lorsque vous êtes debout et que vous « poussez » sur vos muscles abdominaux. En principe, cette hernie est assez bien tolérée et ne présente pas de risques majeurs de complications (mais l’étranglement herniaire est toujours possible). On peut donc très bien vivre et faire du running avec une hernie inguinale.

Effectivement, le seul traitement qui vaille est une cure chirurgicale. Mais la seule et unique indication est la douleur ou la gêne  que cette hernie entraîne au quotidien ou lors de votre pratique sportive. C’est donc vous et vous seul qui décidez de la date de votre intervention. Si la douleur est intolérable à l’effort et que cela vous gâche votre vie de sportif, il faut opter pour l’opération. Cette dernière consistera à renforcer la paroi abdominale qui est actuellement faible et qui laisse passer le péritoine et des viscères. Les récidives après chirurgie sont possibles mais très rares. En fonction de votre âge et de la qualité de vos muscles abdominaux, le chirurgien pourra vous proposer des solutions avec ou sans prothèse (plaque empêchant l’extrusion des viscères).

En conclusion, si votre douleur est tolérable, même en faisant des efforts, vous pouvez poursuivre votre running et différer l’intervention. Par contre, si la douleur est intolérable à l’effort, il faut dès maintenant vous faire opérer pour reprendre ultérieurement, après la chirurgie, sans crainte, votre sport préféré.

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