PMA et filières énergétiques
Le schéma ci-dessous résume le fonctionnement des trois filières grâce auxquelles l’homme produit de l’énergie. Chacune de ces filières est caractérisée par une capacité, autrement dit la taille de son réservoir, et une puissance, autrement dit le diamètre de son robinet.
Lorsqu’on parle de Puissance Maximale Aérobie (PMA), on s’intéresse à la principale filière énergétique exploitée par le sportif d’endurance, la filière aérobie (à gauche sur notre schéma). Cette filière utilise l’oxygène comme comburant et les différentes sources d’énergie (lipides, protides, glucides) comme combustible. C’est la chaleur émise par cette combustion qui représente l’énergie produite. L’homme possédant un mauvais rendement énergétique musculaire, seulement 20% de l’énergie produite va être transformé en travail mécanique, le reste étant évacuée sous forme de chaleur par le corps à hauteur d’environ 80%.
La Puissance Maximale Aérobie, comme son nom l’indique, est le niveau d’intensité le plus élevé d’utilisation de la filière aérobie. En imageant, c’est le débit maximal enregistré au niveau du robinet de la filière aérobie (« Pa » sur le schéma ci-dessus). Au-delà de cette intensité, la filière anaérobie lactique augmente progressivement sa part de production d’énergie jusqu’à devenir majoritaire.
Attention, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la réalisation d’un effort à intensité PMA est à l’origine de production et surtout d’accumulation d’acide lactique. En effet, même si à PMA, la filière aérobie est la principale productrice d’énergie, la filière anaérobie lactique fonctionne également, elle est à l’origine d’environ 15% de l’énergie produite. Cette part de production étant trop importante pour que l’acide lactique soit recyclé totalement par l’organisme, il y a accumulation de celui-ci au niveau des muscles actifs. Il entrave progressivement leurs capacités de contractilité, allant jusqu’à provoquer l’épuisement de ceux-ci.
La PMA est donc la puissance produite à VO2max, c’est-à-dire la puissance produite lorsque le corps atteint sa capacité maximale à consommer de l’oxygène. Elle est l’équivalent de la Vitesse Maximale Aérobie (VMA) tant utilisée en athlétisme. Mais quand la VMA s’exprime en km/h, la PMA, elle s’exprime en Watts (W). Afin d’être calculée précisément, elle nécessite donc l’utilisation d’un capteur de puissance.
Caractéristiques de la PMA
La PMA est une intensité que l’homme est capable de tenir de trois minutes pour une personne peu entraînée à 10 minutes pour un athlète de haut niveau. C’est par exemple, l’intensité à laquelle est réalisée un prologue chez les coureurs professionnels ou une poursuite individuelle sur piste.
Les nombreux cyclistes ne possédant pas de capteur de puissance peuvent tout de même travailler approximativement à PMA sans même connaitre la valeur de celle-ci. Je conseille pour cela d’utiliser l’échelle d’ESIE de Frédéric Grappe présentée dans mon article « Cyclisme : quelques notions de base concernant l’entraînement ». La PMA se situant au sein de la zone d’intensité I5 appelée « sur-critique ». Grâce à cette échelle on apprend que les sensations ressenties lors d’un exercice réalisé à PMA sont :
- une augmentation rapide de la douleur musculaire
- une augmentation rapide de la ventilation (proche du maximum au bout de 5 minutes)
- une capacité de conversation très faible durant l’exercice
- l’atteinte rapide de l’épuisement au-delà de 5 minutes d’exercice