Le pied est une formidable invention du créateur qui va permettre, outre l’appui lors de la station debout prolongée, de se propulser lors du dérouler du pas. En ce qui concerne le geste sportif les structures ostéo-articulaires du pied doivent se positionner selon l’angle le plus favorable pour un rendement maximum spécifique de cette pratique.
Biomécaniquement le pied se résume en un triangle postérieur statique et un triangle antérieur propulsif (Professeur F.BONNEL). Des muscles suspenseurs extrinsèques, de soutènement extrinsèques, stabilisateurs intrinsèques du triangle statique postérieur, du triangle dynamique antérieur, des muscles directionnels dorsaux, plantaires et un système achilléo-plantaire de propulsion, … ; qui osera encore employer l’expression « être bête comme ses pieds » ?
Lors de la visite médicale annuelle pour la délivrance de la licence ou à l’occasion d’un traumatisme le pied devra faire l’objet d’une attention toute particulière pour en apprécier les différentes courbures, la mobilité des différentes structures articulaires, la tonicité musculaire et l’existence éventuelle de zones de friction (cors, durillons, œil de perdrix, ampoules, …). Selon le sport pratiqué l’analyse de la chaussure et de ses déformations fera partie intégrante de la consultation (ne jamais aller consulter avec une paire de chaussures neuves).
Pied nu en charge, on étudiera la marche, la station debout, l’équilibre global des membres inférieurs, du bassin et de la totalité du rachis; puis une analyse de l’empreinte se fera avec l’aide d’un podoscope.
Pied nu en décharge, une étude d’ensemble sera réalisée, puis une étude détaillée comprenant un bilan ostéo-articulaire, tendino-musculaire, dermatologique et unguéal.
A l’issue de ce bilan, des explorations complémentaires pourront être proposées et la réalisation de semelles ou d’autres structures correctrices prescrites.
Surtout sollicité lors de la pratique des sports avec « appui terrestre », le pied chez le cycliste lors de l’effort physique va lui permettre de concentrer ses forces sur les pédales pour pouvoir propulser son engin. Cuisse, genou, jambe, cheville et pied vont, avec l’aide des différents muscles extenseurs et fléchisseurs, permettre une rotation complète de 360° à chaque coup de pédale. Si l’on considère les possibilités physiologiques des différentes structures articulaires, c’est la cheville qui sera la plus sollicitée, le pied quant à lui transmettra à la pédale le travail fourni par les structures supérieures.
Dans ce contexte, le pied aura essentiellement un rôle statique, solidaire de la pédale, garantissant l’absence de mouvements parasites et de déperdition d’énergie. Pied-chaussure-pédale formeront un ensemble compact, le point d’appui maximal se situant au niveau de l’avant-pied (articulation métatarso-phalangienne du gros orteil// sésamoïdes). Les progrès réalisés dans la confection des chaussures (coque rigide, système de fermeture réglable, souplesse et légèreté des matériaux, aération) et par l’évolution des pédales automatiques (liberté de l’arrière-pied) ont considérablement transformé « la vie du pied » du cycliste et diminuer les souffrances endurées au niveau des structures ostéo-articulaires et tendino-musculaires des membres inférieurs.
En conclusion, chez le cycliste le bilan podologique devra essentiellement rechercher d’éventuelles déformations au niveau de l’avant-pied : hallux valgus –« oignon » hallux rigidus-arthrose du gros orteil, pathologie inflammatoire, orteils en griffe ou en marteau, métatarsalgies statiques ou dynamiques, syndrome de MORTON, …, sur cette partie du pied essentiellement sollicitée par le pédalage. La recherche d’un manque de souplesse du système achilléen, d’une anomalie d’angle de l’arche interne (pied creux ou plat) ou d’un défaut d’axe de l’arrière-pied pourra permettre une correction en cas de souffrance avérée.