desert marathon Eilat

Week-end course à pied et tourisme : le désert marathon d’Eilat (Israël), le 28 novembre 2014

Il est 5h du matin dans les rues d’Eilat en Israël. Dans une heure, des coureurs vont s’élancer à la conquête de ce désert qui semble se jeter dans la mer. L’atmosphère est calme, pas un bruit, peu d’effervescence. Il n’est pas encore temps de s’activer, aucun stress.

Dans cette station balnéaire située à l’extrême sud d’Israël sur les bords du golfe, les 55 000 habitants sont encore plongés dans un profond sommeil alors que près de 1500 coureurs commencent à s’apprêter à courir dans le désert. Un terrain idéal pour y créer le quatrième marathon national après celui de Tibérias (le plus gros peloton du calendrier avec 1 000 partants – prochaine édition, le 9 janvier 2015 -), de Tel-Aviv (27 février 2015) et de Jérusalem (le 13 mars 2013, découvrir notre reportage). « Avec le Desert marathon programmé le dernier week-end de novembre, notre ambition est d’allier le tourisme et le sport. C’est une époque où, en Europe, les conditions climatiques sont difficiles pour les coureurs à pied, alors qu’ici il fait autour de 25 degrés et le ciel est bleu. A Eilat, nous avons déjà un centre d’entraînement pour les triathlètes et les coureurs à pied, mais il nous manquait un événement majeur. Nous croyons que ce désert marathon a tous les arguments pour séduire. Nous l’avons spécialement tracé pour qu’il ne ressemble à aucun autre. Il est entièrement sur piste et dans le désert, » explique-t-on du côté de l’organisation et de l’office du tourisme.

desert marathon EilatIl est vrai qu’Eilat a de quoi séduire en cette fin novembre avec ses plages, ses restaurants, ses boutiques et ses nombreuses attractions qui longent la mer sans parler des différentes activités sportives possibles comme la plongée, la planche à voile, le ski nautique, le parachute ascensionnel. Qui plus est, ce n’est pas une période touristique, de fait les rues ne sont pas envahies et il est agréable d’y flâner.

Et il y fait bon, avec plus de 25 degrés en plein après-midi. La raison majeure pour un départ matinal des différentes épreuves au programme de ce desert marathon soit 6h pour les marathoniens, 6h10 pour le semi-marathon et 6h30 pour le 10 km.

Après quelques minutes de retard en raison des imperfections d’une première, tout est en place et trois cents coureurs s’élancent sur le 42,195 km, 330 sur le semi, les autres concurrents ayant préféré la distance courte. Parmi tous, 100 étrangers venus de douze pays.

Laissant derrière eux les hôtels luxueux, les participants s’éloignent sur une piste en direction du désert. Olivier Jeannet est de ceux-là. Ce Suisse qui a couru, en ce vendredi 28 novembre 2014, son 101e marathon, s’était aligné sur le semi-marathon en 2013. Il n’a pu s’empêcher de venir découvrir le 42,195 km. « Nous sommes arrivés hier, mais nous restons une semaine afin de parcourir un peu le pays et nous rendre à Jérusalem. »

Le résident de Neufchâtel, venu avec femme et enfants, affiche un meilleur chrono à 3h et apprécie d’être meneur d’allure sur les différentes courses suisses où il participe « de 3h15 à 5h, cela dépend de mon état de forme et des besoins ». « Mais là, c’était tout autre chose. J’ai apprécié le parcours haut en couleurs avec ses variétés de rouge/orange, et surtout le silence. C’était incroyable ! On n’entendait que le bruit de nos pas dans le sable. On était vraiment seuls avec nous-mêmes, je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi certains étaient avec leur musique, car il y avait vraiment quelque chose de particulier dans ce désert. Cela aurait presque prêté à de l’introspection, s’il n’y avait pas eu la difficulté du terrain ».

Un silence qui prêtait à l’introspection

Car qui dit désert dit aussi sable, pistes à peine stabilisées, cailloux et autres petits obstacles qui « vous faisaient chuter, comme moi une fois ! Si vous vous laissiez aller à contempler le décor, vous oubliiez de regarder vos pieds et c’était la chute. »

desert marathon Eilat
Olivier Jeannet

Sur ces 42,195 km, des lignes droites, mais aussi des côtes, de longs moments à longer la roche, des virages et des coureurs que l’on croise dans un sens puis dans l’autre au fil des kilomètres et des différentes boucles qui s’entrecroisent. « Entre le 23e et le 27e, il y avait une belle côte. Vraiment très dur, on pédalait… En haut, je me suis dit « Youpi la descente », hé bien non c’était pire, le sable était encore plus… souple ?! »

Fort heureusement régulièrement, comme une oasis, des postes de ravitaillement avec des bouteilles d’eau tendues par les bénévoles. Des points placés tous les 2,5 km ou 3 km afin que chaque participant puisse boire régulièrement et ne pas risquer la déshydratation. Car si le départ à 6h a permis de courir à 15 degrés durant quelques heures, la température s’est vite élevée pour atteindre plus de 25 degrés en fin de course. Et ici nulle question de penser au chrono tant le terrain ne permettait pas de courir à sa pleine mesure. Ainsi à 53 ans, Olivier a bouclé son parcours à la onzième position en 3h29mn42s tandis que le vainqueur franchissait la ligne après 3h07mn23s et la première femme en 3h46mn35s.

Une ligne d’arrivée aux pieds d’un hôtel de luxe après un tout petit kilomètre sur bitume histoire de ramener les coureurs à la réalité. Les tables de massages étaient alors les bienvenues tant les muscles étaient bien meurtris. Une belle après-midi sur plage pouvait alors être prévue. A l’ombre des parasols, il était grand temps de récupérer.

Et la mer rouge méritait, elle aussi, et sans contestation, quelques instants de contemplation. De plus, aucune crainte au niveau météo. Sur Eilat, le soleil règne presque toute l’année. Rares sont les jours nuageux et encore plus rares sont les jours pluvieux.

Les chronos

10 km
Vainqueur homme : 35mn54s
Vainqueur femme : 43mn32s

Semi-marathon
Vainqueur homme : 1h12mn34s
Vainqueur femme : 1h31mn38s

Marathon
Vainqueur homme : 3h07mn23s
Vainqueur femme : 3h46mn35s

Les noms étant en hébreu, il nous est impossible de vous les communiquer

 

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