Karine Herry : «Tous les voyants sont au vert»

En route pour la Diagonale des Fous

Victorieuse de la première édition du Grand Trail du St Jacques, samedi 22 septembre, Karine Herry a vite tourné la page de son abandon sur l’UTMB. Et aborde avec sérénité le Grand Raid de la Réunion qu'elle a remporté en 2006 et 2011.

Karine Herry Photo Bruno Tomozyk Saint Jacques 2012

Lepape-info : Karine, deux jours après votre victoire sur le Grand Trail du St Jacques, comment vous sentez-vous ?

Karine Herry : Bien ! J’ai plutôt l’impression d’avoir la pêche ! Je pense rapidement récupérer des petites lésions tendino musculaires qui subsistent. Et puis, je suis plutôt satisfaite de ma course, après ce qui s’était passé à l’UTMB (victime d’hypothermie, elle a dû abandonner à Argentière, ndlr).

Lepape-info : Justement, comment avez-vous géré ces trois semaines depuis l’UTMB ?

K.H. : Juste après, j’ai eu une semaine forcément très allégée. Pour la première fois de ma carrière, j’ai vraiment senti un impact physique important. Je sentais que le malaise me guettait si je forçais trop. Même quand l’envie mentale de refaire un footing est revenue dans la semaine, j’ai laissé faire le temps. Nous sommes partis en Corse avec mon mari Bruno, pour un reportage sur le parcours du Restonica Trail. Nous avons pris le bateau le dimanche 9 au soir. Je n’étais pas sure d’avoir les jambes, je me suis dit que j’allais laisser venir les sensations. Dès le mardi, j’ai fait une grosse virée de 3 heures dans l’après-midi. Au fil de la semaine, la forme est revenue. Après cette semaine, j’ai appelé les organisateurs du Grand Trail Saint Jacques en leur disant : « ok, je confirme, je prends un dossard ».

Lepape-info : Et les sensations ont-elles été bonnes dès le début de la course ?

K.H. : Oui, dès le début. Je me suis retrouvée dans la configuration de ces courses qui partent vite mais où il ne faut pas non plus trop se griller dès le début. Deux ou trois garçons se sont calqués sur mon allure. De même que la deuxième féminine sur les premiers kilomètres. Et puis ça s’est décanté doucement du fait de la chaleur. J’ai été vigilante aux ravitaillements pour, cette fois, ne pas faire d’hyperthermie. J’ai bien géré jusqu’au bout.

Karine Herry Photo Bruno Tomozyk Saint Jacques 2012Lepape-info : Comment décririez-vous ce parcours du Grand Trail Saint Jacques ?

K.H. : J’ai beaucoup apprécié, notamment le fait de partir du Domaine du Sauvage, que j’ai découvert. C’est un des rares trails où il n’y a pas de route pour accéder au point de départ. D’ailleurs, pour l’anecdote, Jérôme Challier qui a terminé premier ex-æquo avec Florian Racinet (voir les résultats complets du 67km), s’est fait surprendre et est arrivé à quelques secondes du départ, en courant. Parce que le parking est à quelques kilomètres, c’est surprenant ! On a l’impression d’aller au bout du bout.
On commence dans la forêt, avec des pistes un peu larges. Pour moi c’est une bonne idée, ça permet une fluidité naturelle entre les différentes courses. Il y a quelques tronçons de bitume, mais avant qu’on ait le temps de s’en lasser, on repasse sur des singles.
J’ai été surprise par le nombre de bénévoles, il y en avait énormément, c’était bien organisé. Et on avait pas mal d’encouragements. J’ai d’ailleurs pu mesurer ma popularité locale ! J’ai été tellement surprise que les gens m’appellent par mon prénom, que j’ai regardé s’il était marqué sur mon dossard. Mais en fait non (sourires) ! On sentait que les gens attendaient ce moment.

Lepape-info : Quel va donc être votre programme maintenant ?

K.H. : J’ai la confirmation que tous les voyants sont au vert, donc je vais partir pour La Réunion le 9 octobre. On va aller repérer les variantes du parcours, suffisamment en amont pour que j’aie le temps de récupérer avant la course (voir la fiche du Grand Raid de La Réunion). On n’a pas eu de road book de l’organisation cette année. Mais on connaît un peu de monde sur place, ça aide.

Lepape-info : Ce Grand Raid de la Réunion est clairement LE rendez-vous de la saison…

K.H. : Oui, c’est LE gros rendez-vous. L’an dernier, j’avais dit que c’était la première fois que j’allais faire plus de 30 heures de course. Mais là, ce sera même encore plus, puisqu’on va partir pour 171 km. Je l’appréhende donc comme une rando-course et non pas une course-rando ! En espérant que cette 20ème édition soit la plus « réglo » possible, parce que tout le monde a envie que ce soit une grande fête.

Lepape-info : Pour conclure, le Grand Trail du St Jacques a-t-il été une bonne préparation pour vous ?

K.H. : Oui, même si le dénivelé principal est descendant. Il a fait chaud, mais j’ai justement bien géré cet élément. Et puis, ça permet de travailler la vitesse, ce qui était aussi le but de la manœuvre. Sur le Grand Raid, il y a peu de zones où l’on peut « envoyer les chevaux », mais quand même, ça peut servir à quelques endroits !

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