La sédentarité est le danger majeur des sociétés occidentales. Et elle progresse, notamment en France (1) car tout est frein à la pratique d’une activité physique quotidienne : l’importance d’internet, de la télévision, le temps passé dans les transports, les contraintes familiales et professionnelles.
C’est un fait, les sédentaires sont en moins bonne santé physique et psychique que les non sédentaires : tous les marqueurs de santé – consommation médicale, hospitalisation, arrêt de travail – le démontrent (2). A contrario, les bienfaits d’une pratique régulière de l’activité physique sont scientifiquement prouvés, tant au niveau des effets primaires que secondaires (= cascade d’effets bénéfiques) (3). Par ailleurs, un sédentaire, c’est-à-dire un sujet qui fait moins de 10 000 pas par jour, qui devient actif (> 10000 pas / j) fait économiser 250 euros par an, aux organismes sociaux (2).
Les nombreux bienfaits de l’activité physique sur la santé sont obtenus pour des efforts d’intensité modérée, comme l’activité physique qui s’intègre naturellement à la vie de tous les jours (activités professionnelles et personnelles). Pour être en meilleure santé sur le court, moyen et long terme, il faut donc faire 10 000 pas par jour, 5 jours sur 7, soit 50 000 pas par semaine.
Si vous fréquentez lepape-info, vous en êtes certainement convaincu mais votre entourage ? Pour les inciter à reprendre une activité, vous pouvez informer les « sédentaires » autour de vous qu’à n’importe quel moment de la vie, chacun peut améliorer rapidement son bien-être physique et psychique et augmenter son « capital santé ».
Mais si lutter contre la sédentarité (4ème facteur de risque mortalité selon l’OMS -6 % des décès), est un impératif pour tous les acteurs de santé, encore faut-il avoir les outils nécessaires et pouvoir :
– Diagnostiquer la sédentarité et la classer. Qui est grand sédentaire < 5000 pas / jour ? Qui est peu actif < 7000 pas / jour ? Qui est moyennement actif < 10 000 pas / jour ?
– Prescrire un traitement : des objectifs de progression cohérents en fonction du diagnostic de gravité.
– Surveiller l’observance du traitement prescrit.
– Encourager, coacher le patient vers des changements durables (abandonner les mauvaises habitudes)
Pour répondre à ces quatre objectifs, Yannick Guillodo, médecin spécialiste en médecine et biologie du sport qui a été intervenant sur lepape-info et dont vous pouvez toujours lire les articles, a créé avec des collaborateurs une application mobile « Coaching
Sport Santé » qui propose une aide quotidienne et personnalisée destinée aux sujets sédentaires. « Utiliser les outils modernes de communication (téléphone, internet), source parfois du
mal (4), pour lutter contre la sédentarité, est logique (5, 6) car la M-santé (mobile santé) doit permettre une santé du futur plus personnalisée, plus participative et plus préventive, » explique- t-il.
« Changer les mauvaises habitudes des sujets sédentaires par un coaching informatique est une innovation qui différencie l’application « Coaching Sport Santé » d’une application podomètre simple. De plus, nous colligeons et centralisons les informations sur notre plateforme hébergée en France .Cet ensemble de données de l’activité physique quotidienne n’existe pas en France. Si aujourd’hui de nombreux bracelets d’activité existent et que de plus en plus de cardiofréquencemètres GPS proposent la fonction, il n’y a pas de recoupement des données donc pas de statistiques fiables possibles. C’est ce que nous allons proposer. Outre la progression personnelle de chaque individu, il sera possible de livrer des statistiques sécurisées d’importante cohorte en fonction de l’âge, du sexe, des périodes de l’année, etc.… »
Il était aussi important de se démarquer par rapport à l’ensemble des offres « et surtout nous voulions nous s’installer sur le marché de la santé, » complète Yannick Guillodo, » c’est pourquoi l’application « Coaching Sport Santé » se repose sur une équipe médicale et un réseau de santé. Ainsi, la commercialisation ne se fera pas classiquement c’est à dire par Google store ou Apple store mais par les acteurs du monde de la santé et de l’entreprise. »
C’est ainsi que l’application ne sera pas en vente auprès du grand public mais auprès des mutuelles de santé et des entreprises.
« Nous souhaitons que les mutualistes achètent puis « offrent » à leur adhérents l’application. Les assureurs mutualistes auront ainsi un « retour » statistiques sur la diminution du nombre de sédentaires, peu actifs, … et donc une visibilité de leur implication directe, mais non intrusive, sur la santé de leurs assurés. Pour les entreprises nous souhaitons toucher les grands groupes qui ont les moyens d’appliquer une politique de prévention. L’objectif est donc de les toucher car 62 % de leurs salariés interrogés aimeraient que leur employeur leur donne la possibilité de faire de l’exercice (enquête réalisée par Malakoff Médéric et publiée en 2010). »
Et le marché est vaste puisque si la grande majorité des entreprises déclare que le bien-être des salariés est un enjeu important, seule une sur deux a mis en place des mesures concrètes pour prévenir une dégradation de la qualité de vie.
Et dans les faits ?
L’application se présente comme une solution « 4 en 1 ». « Elle permet de réaliser le diagnostic de sédentarité, de prescrire l’activité physique en conséquence, de surveiller avec un ajustement éventuel des objectifs intermédiaires, tout en accompagnant et encourageant le patient tout au long du programme, » commente Yannick Guillodo. « Notre application smartphone se différencie des applications identiques par son orientation santé (information : rubrique « le saviez-vous ») et son objectif : gagner 3000 pas par jour avec 12 semaines de coaching. Ce coaching se résume à un choix d’objectif hebdomadaire de progression (« je m’engage, je choisis » ; micro objectifs) et des notifications journalières (notification pour plus de 2 heures sans bouger, pour simplement 3000 pas à 18 heures, etc …) : en fait vous avez un coach dans son smartphone.
L’application se complète avec une plateforme informatique. « La plateforme « Cityzen data » (France) héberge toutes les données numériques issues de notre capteur, utilisé pour mesurer l’activité physique quotidienne. Ces données de l’activité physique quotidienne sont « anonymisées ». Nous pouvons ainsi repérer toutes les séquences et de ce fait identifier les temps de réelle marche (10 minutes d’activité ou plus). On peut également livrer des statiques globales (et non individuelles et nominatives) des sédentaires, peu actifs, moyennement actifs, etc., et la progression obtenue, grâce à l’application, au bout des 3 mois de coaching, (« retour sur investissement »). Il est clair que cet outil est adapté à des études scientifiques et autres baromètres car notre plateforme informatique est modulable en fonction du demandeur. Notre objectif est aussi que cet outil puisse répondre à des études scientifiques et autres baromètres car notre plateforme informatique est modulable en fonction du demandeur. »
Et le prix ?
L’application mobile coûte 25 € TTC pour 12 semaines de coaching avec accès, pour le payeur, aux statistiques avec un code utilisateur.
Index sources
1. Enquête réalisée par BVA et l’IRMES en mai 2013 pour Assureurs Prévention, auprès d’un échantillon représentatif de 1 039 personnes de 18 à 65 ans et de 270 personnes de 65 à 75 ans ayant répondu à un questionnaire déclaratif on line et mesuré le nombre de pas effectués sur 7 jours à l’aide d’un podomètre
2. Plan national de prévention par l’activité physique et sportive (PNAPS), 2008, Toussaint JF
3. Inserm 2008, expertise collective. Activité physique, contextes et effets sur la santé.
4. Baromètre santé 2005, sous la direction de F. Beck, P. Guilbert, A. Gautier. édition INPES, Activité physique : entre sport et sédentarité. Escalon H, Vuillemin A, Erpelding ML, Oppert JM. 241-278
5. Mobile phone messaging for preventive health care (Review) 2 Copyright © 2012 The Cochrane Collaboration. Published by JohnWiley & Sons, Ltd.6. Tudor-Locke C. , et al. How many steps/day are enough? for adults. Int J Behav Nutr Phys Act. 2011; 8: 79.
Quelques photos de l’application