La question : Je viens à vous car je traîne des périostites depuis plus d’un an. Je n’en peux plus de ne plus pouvoir m’entraîner régulièrement et de ne plus faire de bonne préparation avant course.
La réponse de notre médecin du sport, Yannick Guillodo.
Partons du principe que vous avez vraiment une périostite tibiale. En effet, vous ne donnez aucune précision sur la localisation de votre douleur, ni sur le côté bilatéral ou unilatéral.
S’il s’agit effectivement d’une périostite, vous savez que c’est une maladie spécifique de la course à pied. L’origine de ces douleurs est encore incertaine. Compte tenu de la difficulté de fixer un arrêt de sport, en temps, face à une périostite, on peut tolérer une certaine pratique sportive malgré la douleur. Car la périostite est souvent très chronique et la douleur évolue pendant plusieurs semaines, voire pendant plusieurs mois, mais on en guérit toujours. Si vous attendez de ne plus avoir de douleur, de ne plus avoir d’appréhension, vous risquez de rester très, très longtemps sans courir. En effet, il n’existe pas de traitement miracle permettant de régler ce type de douleur chronique.
De ce fait, je vous conseille :
- d’affirmer le diagnostic de périostite (douleurs très précises à la jonction des 2 tiers supérieurs – tiers inférieur du tibia)
- si c’est le cas, vous pouvez reprendre progressivement la course à pied. Vous serez attentif à tous les fondamentaux (avoir de bonnes chaussures, bien s’échauffer, beaucoup boire, …)
- Faire systématiquement un ponçage à la glace au niveau de la douleur après votre pratique sportive.
- Bien connaître votre « effet/dose », je m’explique. Par exemple, vous courez 40 minutes, à 12 km/h et vous avez un peu mal pendant cette pratique, mais les jours suivants, votre douleur, au quotidien, n’est pas plus importante que si vous n’aviez pas couru. C’est que cette dose (40 minutes à 12 km/h) est acceptable : donc on la valide et on peut la faire. Mais si vous courez par exemple 60 minutes, toujours à 12 km/h, et que vous avez une douleur plus importante (que votre quotidien habituel) les deux ou trois jours suivants, c’est que cette dose n’est pas acceptable.
- Comprenez bien que, face à ces douleurs chroniques tibiales qui correspondent à la périostite, ne pouvant pas fixer médicalement un arrêt précis du sport, il est inutile d’attendre des semaines et des semaines avant de reprendre progressivement et à bonne dose (donc celle que vous avez déterminée comme je l’ai dit ci-dessus) votre activité physique.
- Faire votre entraînement intensif (quantité et qualité) en privilégiant le vélo. Je sais qu’il est difficile d’avoir des sensations équivalentes entre la pratique du vélo et de la course à pied, mais malgré tout il faut introduire le vélo dans votre entraînement. Car la périostite est due en partie à un dysentraînement, il faut donc modifier votre entraînement.
- Enfin, bien que cela puisse paraître barbare, les ondes de choc donnent de très bons résultats sur la périostite tibiale. Avez-vous essayé ce traitement ?
Ceci est une réponse à une question posée à notre médecin du sport, Yannick Guillodo : vous aussi posez votre question à notre médecin