La première description de la pubalgie a été faite en 1932, par Spinelli : la pubalgie de l’escrimeur.
Sous le terme générique de pubalgie, plusieurs maladies sont décrites.Pour les auteurs européens, la pubalgie est une maladie du pubis englobant soit une maladie des adducteurs de la cuisse, soit une maladie de l’articulation pubienne (ostéoarthropathie pubienne). Pour les auteurs américains, la pubalgie est plutôt une maladie de l’aine (« groin pain ») englobant soit une pathologie de la paroi abdominale, soit une maladie du canal inguinal.
En fait, toutes ces maladies entrent dans ce vaste « fourre-tout » qu’est la pubalgie. La pubalgie est donc un syndrome (et non un symptôme) algique abdominopubocrural .
C’est une pathologie sportive de surmenage.
Pour certains, la cause favorisante serait le déséquilibre musculaire entre la puissance des adducteurs, de la cuisse (en bas), et la faiblesse des muscles abdominaux (en haut).
En fait, l’épidémiologie apporte une autre explication. La pubalgie se rencontre le plus souvent dans les sports qui nécessitent une latéralité podale. En effet, ce sont le football, certains sports de combat avec coup de pied (karaté, boxe thaïe) certains postes au rugby (joueurs qui tapent au pied) qui sont les plus grands pourvoyeurs de pubalgie. Or ces sports entraînent un déséquilibre induit par l’asymétrie ou latéralité podale : je frappe le ballon avec le pied droit (je suis droitier de pied) et le pied gauche porte, seul, le corps. Habituellement, les deux membres inférieurs ont la même fonction : marche, course, … (La latéralité se définit principalement au niveau du membre supérieur : je suis droitier ou gaucher de main).
La pubalgie est donc une pathologie de surmenage sportif induite certes par asymétrie haut (sus pubien) / bas (sous pubien) mais surtout droite/ gauche.
Comme dit précédemment, lorsque l’on frappe, par exemple, un ballon du pied droit, le pied gauche soutient tout le poids du corps. Les adducteurs de la cuisse gauche sont alors des stabilisateurs du bassin, dans cet appui unipodal qui entraine aussi une co-activation des muscles de la paroi abdominale.
On voit donc que le fameux « déséquilibre du bassin » ou inégalité des membres inférieurs (une jambe plus courte que l’autre), cher à certains, étudié ou mesuré en statique, n’a aucune valeur biomécanique, en dynamique, dans les sports demandant une asymétrie des membres inférieurs (football) ; il est évident que le bassin est perpétuellement « déséquilibré » lors d’un match de football où l’on tacle, shoote avec un pied. Inversement, les sports très symétriques, pour les membres inférieurs (vélo, aviron), exigent certainement plus « d’équilibre » au niveau du bassin.
On voit aussi que les sports de course type jogging (course sur route, raid, trail, .. .) ne sont pas des grands pourvoyeurs de pubalgie ; Il faut mettre à part la pratique des haies.
La pubalgie est une douleur de la région du pubis. Cette douleur apparaît généralement (70 % des cas) d’une façon progressive. Elle se localise au-dessus et/ou en dessous du pubis. C’est l’examen médical qui doit permettre de définir « la maladie » précise face à ce vaste syndrome. Le signe le plus important est certainement le caractère impulsif à la toux : c’est-à-dire si la douleur augmente ou pas en toussant ou en éternuant. Cet élément est en faveur d’une pathologie abdominale assez évoluée qui est, pour certains, « la vraie pubalgie ».
IL faudra parfois avoir recours à quelques examens complémentaires : radiographie du bassin pour vérifier l’articulation pubienne, l’échographie pour rechercher une lésion tendino musculaire mais aussi une hernie inguinale, crurale, plus rarement une IRM pour les mêmes objectifs.
On comprend qu’il n’existe pas un seul mais plusieurs traitements puisqu’il faut avoir défini au préalable la maladie précise. On ne traite pas, de la même façon, une tendinopathie des adducteurs comme une hernie inguinale !
Chez un sportif, une douleur pubienne chronique, plus importante après l’effort, parfois, impose un examen chez un médecin du sport qui saura définir les raisons des douleurs et donc appliquer le meilleur traitement : antalgiques, anti inflammatoires, rééducation, rarement chirurgie, … Traitement qui nécessitera toujours une adaptation de l’entrainement : repos plus ou moins relatif, adaptation de la préparation physique, stretching (étirement musculaire), adaptation du travail des muscles abdominaux, ….
Comme toujours, face à une maladie chronique, il ne faut pas attendre un traitement radical. Seul un ensemble de mesures, bien ciblées par rapport à la cause de la douleur, apportera toujours une solution car … on ne souffre jamais, toute sa vie de sportif, d’une douleur pubienne.