Question :
Bonjour,
Vous préconisez l’échographie tendineuse, couplée à l’examen doppler pour en connaitre sa localisation (lésion du corps du tendon, lésion de la jonction muscle tendon, lésion de la jonction tendon os, …) Mais l’ IRM est-il plus efficace? Meilleurs visibilité?
Merci de nous apporter votre connaissance.
Un sportif au stade 3 voire 4.
La réponse de notre médecin du sport :
Bonjour Champion,
Merci pour votre question très pertinente. Echographie ou IRM : quel est le meilleur examen chez le sportif ? Voici, en vrac, quelques éléments de réponse :
Pour l’échographie :
- l’échographie peut être couplée à un examen doppler qui permet d’apprécier le caractère récent ou ancien de la lésion douloureuse notamment en cas de tendinopathie ou d’atteinte musculaire. Cette notion vasculaire est plus difficilement cernable à l’IRM.
- l’échographie est un examen simple et rapide car la plupart des radiologues ont un appareil alors que, dans la plupart des régions, les rendez-vous pour IRM sont reportés à deux mois voire plus.
- l’échographie est un examen dynamique, c’est à dire que l’on peut mobiliser l’articulation, le muscle ou le tendon pendant l’examen pour mieux comprendre l’origine de la douleur et du dysfonctionnement locomoteur. Au contraire de l’IRM qui est un examen statique pratiqué couché.
Pour l’IRM :
- au niveau tendineux, certaines régions profondes sont mieux explorées par l’IRM que par l’échographie qui est plus adaptée pour les tendons superficiels. C’est le cas par exemple des atteintes des insertions hautes des ischio-jambiers qui devraient être systématiquement visualisées par l’IRM.
- l’IRM permet d’explorer les lésions osseuses ou articulaires, comme les ménisques par exemple, alors que l’échographie est intéressante pour les tendons et les muscles.
- en cas de persistance des douleurs 15 jours ou 3 semaines après une entorse chez un sportif intensif, et ceci quelle que soit la localisation de l’entorse, une IRM devrait être pratiquée pour éliminer une fracture ou bien un oedème osseux qui passent inaperçus à la radiographie standard.
En conclusion, les deux examens ont leurs indications en médecine du sport et sont très complémentaires : certaines atteintes sont mieux visibles à l’échographie qu’à l’IRM et vice-versa.
Il est certain que, pour un médecin du sport, l’échographie est l’examen de première intention alors que l’IRM, plus difficile à obtenir, est le plus souvent réservée aux sportifs chez qui le diagnostic n’a pas été fait d’emblée ou chez qui une lésion osseuse est suspectée.
Dr Jacques Pruvost
Marseille